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Lutte contre la BVD : où en sont les élevages régionaux ?

Depuis le 1er août 2019, le dépistage de la BVD est obligatoire sur les veaux au niveau national. En Hauts-de-France, certains départements avaient anticipé l’action. Les efforts collectifs doivent se poursuivre, mais les résultats sont positifs. 

En 2020, les taux de veaux positifs étaient de 0,44 % dans l’Aisne, de 0,54 % dans l’Oise et de 0,63 % dans la Somme, soit deux fois moins que l’année précédente.
En 2020, les taux de veaux positifs étaient de 0,44 % dans l’Aisne, de 0,54 % dans l’Oise et de 0,63 % dans la Somme, soit deux fois moins que l’année précédente.
© D. R.

Sera-t-on un jour débarrassé de la diarrhée virale bovine (BVD) dans les élevages bovins ? En région, les GDS (Groupements de défense sanitaire) départementaux y croient. Le plan de lutte, obligatoire depuis août 2019 mais amorcé plus tôt selon les territoires, fait ses preuves. Le principe : un dépistage par boucle de prélèvement de cartilage auriculaire, posée aux veaux dès leur naissance par l’éleveur. Les troupeaux infectés doivent «faire l’objet d’un assainissement» : dépistage généralisé, élimination des animaux malades et IPI (infectés permanents immunotolérants), puis recherche directe du virus chez les veaux jusqu’à un an après l’élimination du dernier porteur de virus. Les animaux touchés sont contraints à des restrictions de circulation.
«Tous les éleveurs sont entrés dans la démarche et sont équipés en boucles préleveuses», assure Nicolas Risbourg, directeur opérationnel de la Fédération régionale des GDS des Hauts-de-France. Pour les départements picards, plus de 92 % des veaux sont testés à la BVD. Les 8 % restants concernent surtout les veaux morts-nés, rarement testés. «Nous conseillons vivement de le faire, car ces veaux peuvent être morts de la BVD. Plus vite on identifie la présence du virus dans un élevage, plus vite on peut réagir et résoudre le problème», ajoute Marie Petitprez, ingénieure, responsable technique éradication BVD au GDS. Les taux de veaux positifs, eux, sont de moins en moins importants d’année en année. En 2020, ils étaient de 0,44 % dans l’Aisne, de 0,54 % dans l’Oise et de 0,63 % dans la Somme. «On a quasiment divisé par deux le nombre de veaux positifs par rapport à l’année précédente», assure Nicolas Risbourg. Au total, 884 veaux ont été testés positifs à l’échelle de la Picardie en 2020. «Notre objectif est de descendre sous les 0,1 % d’ici un an.» Quant à la durée pour atteindre l’éradication de la maladie ? «Elle dépendra de la rigueur des éleveurs. Initialement, nous avions prévu quatre années de bouclage systématique. Il nous reste donc deux campagnes à tenir, conditionnées par les résultats collectifs.»

Lourdes conséquences économiques 
L’action a néanmoins un coût. Comptez 5,50 € en moyenne pour le bouclage et l’analyse, avec un reste à charge de 3 à 4 € environ pour l’éleveur, puisque les GDS et les Conseils départementaux financent une partie. «Le coût pour l’éleveur est cependant beaucoup moins important que lorsqu’un élevage est touché», souligne Nicolas Risbourg. En effet, la BVD occasionne de lourdes pertes en élevage, si elle n’est pas détectée précocement. 
Non transmissible à l’homme, elle peut provoquer des problèmes de reproduction, des pathologies néonatales et des chutes de production. Ce virus est capable de se pérenniser dans l’élevage en infectant le fœtus durant les premiers mois de gestation. Le veau qui va naître étant alors un IPI, c’est-à-dire un animal qui va excréter du virus plus ou moins en continu durant sa vie et qui ne sera jamais capable de fabriquer des anticorps contre cette souche virale. Ces véritables «bombes à retardement» entretiennent la persistance du virus dans les élevages. 
Nicolas Risbourg soulève un autre enjeu : celui de l’export. «Nos voisins européens, comme la Belgique, la Suisse et l’Allemagne ont aussi mené une action de lutte contre la BVD. Entrer dans la démarche était essentiel pour que la BVD ne soit pas un frein aux échanges.» Pour lui, la stratégie est la bonne. «Elle s’avère efficace grâce à l’effort collectif, qui doit se poursuivre pour éradiquer le problème.» 

La biosécurité indispensable 

En plus de l’action de dépistage collective, la lutte contre la BVD se poursuit par des règles de biosécurité appliquées dans les élevages. Les professionnels du GDS livrent quelques conseils : 
- s’assurer que les personnes extérieures aient des bottes nettoyées en arrivant dans l’exploitation, et qu’elles les nettoient en repartant 
- pratiquer des mises en quarantaine lors de l’achat d’animaux
- vérifier la santé générale des animaux achetés 
- distinguer les aires d’infirmerie de celles des box de vêlage pour éviter la contamination des veaux 
- mettre en place des doubles clôtures dans les prairies pour éviter le contact de ses animaux avec le cheptel voisin 
- pratiquer des analyses sérologiques lors de mouvements d’animaux
- disposer d’une aire d’équarrissage éloignée des bâtiments d’élevage
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