Aller au contenu principal

Alimentation animale
Maintenir un système fourrager opérant et cohérent

La récurrence des aléas climatiques met à l’épreuve les systèmes fourragers. Pour qu’ils restent efficaces, ils doivent s’adapter en conservant leur cohérence technique au service des résultats économiques. Gérer les stocks, valoriser toute la production et diversifier les cultures sont les leviers à disposition des éleveurs pour les faire évoluer.

La constitution de stocks suffisants avec un niveau de qualité adapté aux animaux doit être une priorité.
La constitution de stocks suffisants avec un niveau de qualité adapté aux animaux doit être une priorité.
© Arvalis

Tendre le plus possible vers l’autonomie fourragère est une condition minimale de pérennité d’un élevage. La moindre rupture de stock peut coûter très cher ! Il faut donc réserver une surface suffisante pour assurer un bilan fourrager positif dans un contexte météo toujours plus incertain et «brutal». Le déficit de pluie de ce printemps a d’ores et déjà réduit le potentiel des surfaces en herbe. Un premier bilan des récoltes précoces fait état d’un rendement situé entre 1,6 à 2,6 TMS par hectare. En 2024, les mêmes coupes avaient permis de récolter 3 à 4 TMS d’herbe (ensilage ou enrubannage). Ces premières récoltes, moins abondantes mais plus qualitatives, sont l’occasion d’actualiser le bilan fourrager en tenant compte des besoins des animaux pour anticiper une éventuelle pénurie dans les prochains mois et profiter pleinement des valeurs alimentaires.

Accroître les stocks

La constitution de stocks suffisants avec un niveau de qualité adapté aux animaux est devenue une priorité. Avec les évolutions climatiques et météorologiques, un excédent de stock équivalent à quatre à six mois semble être un bon compromis entre sécurité et coût. En effet, constituer un stock fourrager supplémentaire représente un effort économique (surface, frais de culture, silo de stockage…), mais cette charge est à relativiser par la suite. Il s’agit en fait d’un roulement avec une gestion de stocks d’une année sur l’autre. Et, en cas de besoin, ils permettent d’éviter l’achat de fourrages, solution toujours plus coûteuse.

Saisir l’opportunité quand elle se présente

Il est encore trop tôt pour prédire un automne favorable, mais les dernières campagnes de pousse de l’herbe montrent un intérêt important à valoriser l’herbe d’arrière-saison. Environ 30 % du rendement total d’une prairie est en effet réalisé entre fin août et fin octobre. En 2022, ce sont même 50 % du rendement qui ont été réalisés pendant cette période, sans toutefois compenser le déficit du printemps. Globalement, cela représente 1,5 à 2 TMS d’herbe à valoriser tous les ans. Avec l’absence de gelées et des sols plus secs, les conditions de pousse et de portance peuvent inciter à être opportuniste en prolongeant le pâturage de certains 
animaux.

D’après les résultats des analyses d’herbe réalisées par Avenir conseil élevage, l’herbe d’automne présente des valeurs alimentaires très intéressantes, notamment pour sa teneur en matière azotée. Seules les récoltes très tardives (réalisées en novembre) «décrochent». Cette tendance est liée à la baisse de la luminosité qui impacte directement le taux de sucres, traduit par les UF sur les analyses.

De la diversité naît la résilience

Parmi les opportunités, il faut aussi envisager l’implantation de cultures complémentaires. Une surface qui se libère début juillet (après une orge, par exemple) peut tout à fait intégrer le système fourrager. Le sorgho multi-coupes BMR peut être semé jusqu’à la mi-juillet afin de réaliser une coupe avant les premières gelées. Cette plante est capable d’attendre la pluie pour germer et nécessite peu d’eau pour se développer. En bonnes conditions de pousse, le rendement peut atteindre 7 TMS par hectare. Les variétés «BMR» présentent une bonne digestibilité et un fort taux de sucre, les valeurs alimentaires du fourrage obtenu sont proches de celles de la pulpe surpressée.

Bien connue des éleveurs, l’association Ray-Grass et Trèfle est utile pour produire un complément de fourrage plus équilibré en azote. Mais des mélanges plus sophistiqués (avec l’intégration d’avoine, de seigle, de vesce…) permettent de miser sur la diversité afin de garantir le résultat. Dans tous les cas, si cette culture est destinée à être ensilée au printemps, alors le principal objectif doit être de récolter le plus tôt possible pour ne pas pénaliser la culture suivante.

Les systèmes fourragers seront au cœur des Journées de l’herbe en Avesnois des 18 et 19 juin à Hautlieu (59). Les conseillers d’Avenir conseil élevage seront présents pour échanger et étudier avec vous les opportunités de votre exploitation. Nous sommes dans une région où il est généralement possible de produire de la matière sèche par hectare. Ce n’est pas le cas partout en France, alors… saisissons cette opportunité !

 

 

Adéquation entre effectif et stocks

Dans le contexte actuel favorable aux prix du lait et de la viande, les effectifs se maintiennent à un haut niveau afin de maximiser la production ; logique et facilement compréhensible. Cette option doit toutefois être étudiée avec soin pour ne pas pénaliser les stocks. C’est bien l’effectif qui s’adapte aux capacités d’élevage et non l’inverse.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

augmentation des taxes sur l'E85 bioéthanol carburant
A partir du 1er janvier 2026, rouler à l’E85 pourrait coûter plus cher

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une augmentation progressive des taxes sur le Superéthanol-E85. Une mesure…

un éleveur de la Somme au tribunal pour tapage nocturne
Un éleveur samarien au tribunal pour avoir nourri ses vaches trop tôt le matin

L’audition d’un éleveur du Vimeu au tribunal d’Amiens pour "tapage nocturne" ravive la question des conflits entre…

charte des contrôles FDSEA de la Somme
Contrôle des agriculteurs : la FDSEA de la Somme se rebiffe

La FDSEA de la Somme refuse de signer le projet de renouvellement de la charte encadrant les contrôles dans les exploitations…

grippe aviaire dans un élevage de faisans et de perdrix à Pihen-les-Guînes
Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène découvert dans un élevage de faisans et de perdrix

La présence du virus de l’influenza aviaire de type H5 a été découverte ce vendredi 10 octobre dans un élevage de gibier dans…

billet d'humeur Europe 1 tapage nocturne Olivier Berthe
Conflit de voisinage à Lignières-en-Vimeu : est-ce en voulant faire justice soi-même qu’on avance ?

Trois matins, quelques vaches nourries à l’aube… et voilà qu’un simple conflit de voisinage devient affaire nationale. Entre…

Clarebout grève des salariés prime frites
Les usines Clarebout tournent encore au ralenti

Les salariés des usines de Nieuwkerke, Waasten, Mouscron et Dunkerque restent mobilisés. La direction et les syndicats n’ont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde