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Maïs fourrage : mieux vaut détruire les couverts avant le 15 mars

La date de destruction des cultures intermédiaires résulte d’un compromis : le couvert doit avoir eu le temps de jouer son rôle de piège à nitrates et de protection du sol vis-à-vis de l’érosion, sans dégrader le potentiel de la culture qui suit.

Certaines espèces sont touchées par le gel de façon quasi systématique, mais d’autres, comme la moutarde, sont encore en place en sortie d’hiver. 
Certaines espèces sont touchées par le gel de façon quasi systématique, mais d’autres, comme la moutarde, sont encore en place en sortie d’hiver. 
© J. C. Gutner




Les observations en essais montrent qu’au-delà du 15 mars, un couvert encore en place risque de pénaliser le maïs qui suit par épuisement des ressources en eau et en azote. Que ce soit par le gel, le roulage, un travail superficiel, voire un broyage, un couvert bien développé est plus facile à détruire. Outre sa capacité à enrichir le sol en matière organique, son autre intérêt est la forte concurrence qu’il exerce sur les adventices et les repousses.
Certaines espèces sont touchées par le gel de façon quasi systématique comme la féverole, le niger et le tournesol. Mais beaucoup d’espèces sont encore en place en sortie d’hiver si les températures ne sont pas descendues au-deçà de - 5 à - 10°C. C’est le cas de la moutarde ou du radis, de la phacélie, des graminées en général.
En sortie d’hiver, lorsque le sol n’est pas encore très bien ressuyé et en l’absence de forte gelée, le broyage est l’opération la moins difficile à mettre en œuvre, mais attention aux risques de compaction d’une partie de la surface du sol. Le broyage est adapté à presque toutes les situations sauf si le sol est trop humide et peu portant.
Un travail superficiel du sol convient également. Une humidité du sol trop élevée peut avoir des conséquences sur l’implantation du maïs qui suit, notamment en non labour (mottes, lissages...). Dans ce cas, il faudra saisir les courts créneaux adaptés (sol gelé, sol bien ressuyé) ou choisir une technique moins dépendante de l’humidité du sol. En cas de labour, l’intervention doit être réalisée peu de temps avant le semis du maïs. Au préalable, il est nécessaire de détruire la culture intermédiaire, idéalement en février, avec un passage d’outil (broyeur, déchaumeur...).

Vigilance avec les dérobés
L’exploitation d’une culture intermédiaire en dérobé permet de constituer un stock fourrager supplémentaire. L’herbe ensilée ou enrubannée viendra compléter la ration des bovins en fin d’été ou au courant de l’hiver. Une date de récolte précoce est conseillée pour ces cultures fourragères conduite en dérobées.
En effet, la valeur alimentaire de l’herbe diminue nettement au-delà du stade début épiaison des graminées. Une récolte précoce est aussi conseillée pour limiter l’assèchement du profil, préjudiciable au maïs qui suivra. Par ailleurs, ces couverts exploités en fourrage exportent des quantités non négligeables d’éléments minéraux. Si la fertilisation n’est pas adaptée, des carences (azote, voire potassium) peuvent être observées sur le maïs suivant. Le chantier de récolte met en œuvre des engins lourds, de bonnes conditions de récolte seront donc primordiales pour préserver la structure du sol et la capacité d’enracinement du maïs.
Quel impact sur la fertilisation azotée du maïs ? Un couvert végétal en période d’interculture hivernale a des effets toujours positifs sur la réduction du lessivage de l’azote et sur la prévention de l’érosion. Son impact sur la fertilisation azotée du maïs suivant sera plus variable, en fonction de l’espèce cultivée et de la biomasse atteinte.
Ainsi, un couvert enfoui de graminées aura un effet très faible, alors qu’un couvert enfoui de légumineuses pures pourra restituer à la culture jusqu’à 30 kg d’azote/ha.
Un couvert de mélange comportant des légumineuses aura un comportement intermédiaire.
En pratique, pour le calcul de la dose d’azote à apporter sur maïs, dans la méthode du bilan, cet effet fertilisation est pris en compte par deux postes : le reliquat avant implantation (Ri) et la minéralisation des résidus du couvert enfoui (MrCI).

Semis sous couvert vivant : difficile pour le maïs !

Six essais ont été conduits par Arvalis entre 2013 et 2017 pour mesurer l’impact d’une implantation de maïs, en semis direct dans un couvert de légumineuse déjà installé et maintenu vivant dans la culture. Il en ressort que le maïs n’est pas la culture qui se prête le mieux à ce type de conduite. En effet, les légumineuses démarrent leur cycle végétatif plus tôt que le maïs au printemps et exercent donc une compétition précoce, dommageable pour la culture principale. La levée du maïs est également plus délicate en semis direct dans le couvert ou si un travail du sol a créé des mottes dans le lit de semences.

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