Aller au contenu principal

Maraîchage, viticulture et grandes cultures victimes de la grêle

Après les violents orages qui se sont abattus sur la France dans la nuit du 8 au 9 juin, la profession agricole est à l’heure du bilan.

© AAP

Première victime des orages et de la grêle des 8 et 9 juin, la viticulture : près de 1 000 hectares du vignoble bordelais, principalement dans le Médoc, ont été dévastés par les intempéries. Il s’agit surtout d’exploitations familiales productrices de crus de bordeaux non classés qui ont été victimes de ces grêlons mesurant jusqu’à 2 cm. Les pertes pourront s’élever de 30 % à 100 % selon les parcelles, dans le nord-est du Médoc et en Charente.
Les autres cultures ne sont pas pour autant épargnées : en Ile-de France, «50 % des maraîchers ont été impactés», précise un communiqué Fdsea, JA et chambres d’agriculture, certains ayant perdu la totalité de leur récolte. 1 000 ha de cultures maraîchères ont été sinistrés en Seine-et-Marne.
Dans le Centre, ce sont les cultures de printemps – maïs et tournesol - qui ont pâti des fortes précipitations entraînant des coulées de boue.
Enfin, les grandes cultures ont elles aussi souffert : les destructions s’élèvent de 30 à 100 % dans la Vienne, et en Ile-de-France, les plus touchées sont l’escourgeon, le colza, le maïs et la pomme de terre. Les bâtiments et les serres ont subi des dégâts dans toutes les régions concernées. Il faut encore attendre la fin du recensement, toujours en cours dans un certain nombre de départements (Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Aisne), avant d’établir la cartographie complète des destructions liées à ces intempéries.

Mobilisation
Face à ces évènements, la Fnsea a appelé ses adhérents à signaler l’importance des dégâts occasionnés. «Nous vous demandons de vous rapprocher de votre réseau départemental Fdsea pour expertiser toutes les situations», a déclaré Joël Limouzin, vice-président de la Fnsea, dans un message diffusé mardi 10 juin. «La solidarité est la priorité des priorités», a-t-il ajouté, en rappelant aussi l’importance du débat sur les assurances, un des chevaux de bataille du syndicat qui nécessite «la mobilisation de la puissance publique». «Aujourd’hui, seul un agriculteur sur trois est assuré. Les pertes de récolte étant assurables, elles ne relèvent pas du régime des calamités agricoles», rappelle un communiqué du ministère de l’Agriculture qui précise que ce régime reste mobilisable «pour des pertes de fonds, si les dommages impactent la récolte 2015 ou les suivantes».
Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, s’est dit «mobilisé» et a incité les services de l’Etat à faciliter la tâche des exploitants concernés. Ces derniers pourront, sur demande collective du maire de leur commune, solliciter un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées par la grêle. Ils auront également la possibilité de solliciter auprès des MSA une prise en charge de cotisations sociales.

Les agriculteurs interpellent l’Etat sur le terrain

Sur une exploitation yvelinoise dévastée par la grêle, les agriculteurs ont sommé les autorités présentes de mettre en place des mesures d’urgence adaptées à l’exceptionnalité de la situation. L'occasion aussi de mettre l'accent sur l'inadaptation du système assurantiel. Comme l’a expliqué Luc Smessaert, vice-président de la Fnsea, au préfet des Yvelines, les agriculteurs travaillent depuis quelques années, en lien avec les assureurs, l’Etat et les filières, à mettre en place un système d’assurances plus accessible. Il y a un réel besoin de mutualisation pour rendre les contrats plus attractifs. «On travaille à un contrat socle assurance coups durs», a ajouté Daniel Collay, vice-président de la fédération nationale Groupama, «mais il faut que ces produits soient subventionnés pour être rentables». «L’Etat doit jouer son rôle de réassurance, les assureurs ne sont pas non plus des philanthropes», a renchéri Damien Greffin, président de la Fdsea Ile-de-France.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

aides Pac versement calendrier
Versement des aides PAC : le point sur le calendrier

À l'occasion d'un point avec la presse le 12 mars, le cabinet du ministre de l'Agriculture a confirmé le périmètre des aides…

Face aux critiques, Arnaud Rousseau défend sa façon d’être agriculteur

Le président de la FNSEA a accepté de recevoir la rédaction de Réussir.fr pendant plus de deux heures sur sa ferme de Trocy-en…

cristal union pulpes Total Energies méthanisation biogaz
Total Énergies va produire du biogaz à partir de pulpes de betteraves normandes

En Seine-Maritime, Total Énergies s’associe au groupe coopératif sucrier Cristal Union pour produire du biogaz à partir de…

Le député Emmanuel Maquet en discussion avec la profession agricole samarienne.
Ce député qui demande au gouvernement d’arrêter «d’emmerder» les agriculteurs

Lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’agriculture fin février, le samarien Emmanuel Maquet est revenu sur les…

Département de la Somme et Chambre départementale d’agriculture ont inauguré un espace commun de promotion au Sia  en ce milieu de semaine. Une première qui sera sans doute renouvelée l’an prochain.
Au Sia, la Somme vante une alimentation la plus locale possible

Pour sa première participation au Salon international de l’agriculture à Paris, le Département et la Chambre d’agriculture ont…

Dans certaines régions de production, les conditions d’arrachage et de stockage ont été perturbées par les conditions  météorologiques, obligeant planteurs, usines et coopérative à s’adapter.
Les trois raisons d’une rémunération «jamais atteinte» pour les betteraviers de Tereos

Le groupe coopératif sucrier Tereos a annoncé fin de semaine dernière une rémunération «jamais atteinte» des betteraves à ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde