élevages allaitants
Marge brute en hausse chez les allaitants malgré les épisodes sanitaires
L’hiver 2024-2025 a été marqué à la fois par une hausse du cours de la viande et par des épisodes sanitaires, ayant des répercussions notables sur les élevages allaitants des zones humides de la Somme.
L’hiver 2024-2025 a été marqué à la fois par une hausse du cours de la viande et par des épisodes sanitaires, ayant des répercussions notables sur les élevages allaitants des zones humides de la Somme.
L’hiver 2024-2025 a été marqué à la fois par une hausse du cours de la viande et par des épisodes sanitaires, ayant des répercussions notables sur les élevages allaitants des zones humides de la Somme. Le Programme de maintien de l’agriculture en zones humides (PMAZH) a mené son analyse annuelle de la rentabilité de l'atelier allaitant auprès d'une trentaine d'éleveurs. L'étude, qui porte sur la Plaine Maritime Picarde et la Moyenne Vallée de la Somme et ses affluents, révèle une hausse globale de la marge brute, obtenue grâce à des stratégies différentes selon les exploitations de maîtrise des charges et de revalorisation des prix.
Un impact sanitaire particulièrement visible chez les naisseurs
La mortalité au sevrage a augmenté chez les éleveurs de 4 % par rapport à l’année dernière. Cette mortalité est plus marquée chez les veaux âgés de 3 jours à 8 mois (mortalité qui a doublé). Cette période correspond à la période à la fois de transition alimentaire chez le veau mais aussi d’acquisition de l’immunité. Les anticorps de la mère diminuent.
Pour limiter les risques sanitaires, il est recommandé de constituer des lots homogènes de veaux avec un écart d’âge maximal de quinze jours afin de réduire les contaminations entre jeunes et plus âgés. Des décalages de vêlages ont également été observés, liés à des difficultés de retour en chaleur ou à l’infertilité temporaire (6 à 8 semaines) de taureaux touchés par la FCO.
Recul du produit viande hors aides
Les poids carcasse sont en baisse :
• Vaches de réforme :
-35 kg de carcasse pour un prix identique et une durée équivalente entre dernier vêlage et départ à l’abattoir.
--> Baisse du produit viande : –150 €/bête.
• Bœufs :
-27 kg de carcasse, avec un âge de départ réduit de 3 mois.
--> Le prix augmente toutefois de +400 €/bête (+1 €/kg carcasse).
• Génisses grasses :
Poids stable et +0,45 €/kg carcasse
--> +120 €/bête.
Au total, le produit viande hors aides diminue de 85 €/UGB, pour une baisse de 25 kg de viande/UGB.
Stratégie Gagnante : la Baisse des charges
Chez les naisseurs, une baisse des frais vétérinaires(-14 €/UGB) et du coût alimentaire sont visibles. Le coût des concentrés (énergétique et azotés) et des co-produits ainsi que leur quantité ont diminué. En effet les éleveurs ont davantage exploité l’herbe avec une surface fanée qui a augmenté de 2 ha et une surface enrubannée augmentée de 6 ha. Ainsi les charges opérationnelles ont diminué de 130 €/UGB sur l’année d’étude.
La Marge brute atteint 651 €/UGB
Malgré la diminution du produit viande avec aides (-80 €/UGB), la forte contraction des charges a été suffisante pour générer une progression du résultat. La marge brute augmente pour s'établir à 651 € par UGB, représentant 1089 €
par hectare de Surface fourragère principale (SFP). Cette performance confirme la nécessité de maîtriser les coûts variables afin de compenser les fluctuations du marché et les aléas sanitaires
(cf. Tableau ci-dessous).
Hausse de la mortalité chez les naisseur-engraisseurs
La mortalité chez les naisseur-engraisseurs a aussi augmenté de 2 % avec un doublement des pertes chez les veaux âgés de 0 à 3 jours. Dans cette situation c’est la phase colostrale qui joue le rôle le plus important. On peut supposer qu’avec la présence de la FCO dans le département, les veaux issus des vaches touchées par la FCO montrent des signes d’anomalies neurologiques ou sont chétifs et fragiles même avec une naissance à terme ce qui entraînent leur mort peu de temps après la naissance. L’IVV est resté identique par rapport à l’année dernière mais la fertilité des reproducteurs (taureaux et vaches) semble avoir été impactée par la FCO, provoquant un léger décalage des vêlages.
Si vous n’avez pas encore vacciné vos vaches, il est encore temps de le faire avant la saison de pâturage !
Une quantité de viande produite en baisse
Avec la mortalité qui augmente, le poids de vente des animaux entre en compte aussi dans la quantité de viande produite. Chez les vaches de réforme, le poids reste identique et le prix lui augmente de 100 €/bête. Pour les génisses grasses, le poids a augmenté de 73 kg carcasse pour 2,5 mois d’élevage supplémentaires. Un phénomène lié à un report de l'âge au premier vêlage (conséquence possible de la FCO). Le prix carcasse a lui aussi augmenté de 0,80 €/kg ce qui augmente le produit génisse de 625 €.
En ce qui concerne l’atelier taurillons, ces derniers ont perdu en poids à l’abattage (-10 kg cc) pour neuf jours d’engraissement en moins. Pour compenser cette perte de poids, le prix au kg de carcasse a augmenté de 35 centimes et donc de 100 €/bête. Cependant le GMQ par jour d’engraissement a augmenté de 100 g/j en se rapprochant de la référence de 1 500 g/j.
Malgré une quantité de viande produite qui diminue (-20 kg/UGB), le prix de vente carcasse augmente ce qui permet une augmentation du produit viande hors aides (+70 €/UGB).
Des charges en hausse chez les naisseur-engraisseurs
Le gain de poids des animaux à l’engraissement entraine une hausse des coûts. Le coût alimentaire augmente de 42 €/UGB, principalement dû à l'augmentation des quantités de concentrés (+136 kg/UGB) pour soutenir le GMQ des taurillons. Les frais vétérinaires augmentent également de 11 €/UGB.
Une marge brute en hausse
Le produit viande avec aides progresse de 100 €/UGB.
Malgré la hausse des charges, la marge brute augmente de 30 €/UGB.
Pour 2024-2025, elle atteint 796 €/UGB et 1 586 €/ha de SFP.
La marge semi-nette
Marge semi-nette = MB – Fermages – marge blé – coût de récolte des fourrages
Elle permet d’évaluer la capacité de l’atelier à couvrir ses charges fixes.
Dans les systèmes des zones humides, la marge semi-nette suit la tendance de la marge brute et progresse également. Cette hausse est soutenue par :
• la diminution de la marge blé,
• la baisse du coût de récolte des fourrages, liée au recul du prix du carburant.