Libre-échange
Mercosur : après le « non », le « oui » de Macron
En marge du sommet des chefs d’État précédant la COP30 au Brésil, Emmanuel Macron a changé de ton sur le très controversé accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Le président se dit désormais « plutôt positif » à l’idée de valider le traité, tout en assurant rester « vigilant ».
En marge du sommet des chefs d’État précédant la COP30 au Brésil, Emmanuel Macron a changé de ton sur le très controversé accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Le président se dit désormais « plutôt positif » à l’idée de valider le traité, tout en assurant rester « vigilant ».
Selon les informations rapportées par Le Figaro, Emmanuel Macron a estimé jeudi que « les demandes françaises avaient été entendues » par la Commission européenne.« Nous avons été entendus par la Commission qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens, en particulier au secteur de l’élevage », a-t-il déclaré.
Ces garanties portent notamment sur le renforcement des protections du marché intérieur et sur un durcissement de l’union douanière, afin de limiter la concurrence jugée déloyale des importations sud-américaines.
« J’ai été cohérent depuis le début », a assuré le chef de l’État, rappelant avoir toujours conditionné son feu vert à la révision du texte. Si les clauses de sauvegarde promises sont effectivement intégrées, « cet accord peut être acceptable », a-t-il ajouté.
Des garanties encore à finaliser à Bruxelles
Toujours selon Le Figaro, la Commission européenne doit encore mener, « dans les semaines qui viennent », un travail avec le Mercosur pour finaliser ces garanties avant toute adoption.
Signé fin 2024 après plus de vingt ans de négociations, l’accord vise à libéraliser les échanges commerciaux entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay).
Adopté par la Commission européenne le 3 septembre 2025, il doit désormais être ratifié par les 27 États membres.
En France, le texte suscite une opposition persistante, notamment du monde agricole, qui redoute une mise en concurrence directe avec des produits sud-américains ne respectant pas les mêmes normes environnementales et sanitaires.
Lula et von der Leyen pressent pour une signature
D’après 20 Minutes, la présidence brésilienne a indiqué mercredi, à l’issue d’une rencontre entre Lula et Ursula von der Leyen, que les deux dirigeants étaient « disposés à signer » l’accord lors du prochain sommet du Mercosur prévu le 20 décembre à Rio de Janeiro. Un signal politique fort, qui pourrait marquer la fin de plus de deux décennies de blocages.
Mais du côté des exploitants français, la prudence reste de mise. Les syndicats agricoles rappellent que les promesses de clauses de sauvegarde devront se traduire en actes concrets, notamment pour garantir des conditions de production équitables face aux filières sud-américaines.
Vigilance et scepticisme dans les campagnes
Si le ton du président se veut rassurant, le monde rural reste sceptique. Dans les rangs des éleveurs, beaucoup redoutent que cet accord, présenté comme « équilibré », ne fragilise encore davantage des filières déjà sous pression.