Mobilisation
Mercosur, Pac, taxe engrais : des Samariens rejoignent la mobilisation à Bruxelles
À l’appel d’une mobilisation nationale, des agriculteurs de la Somme se rendront à Bruxelles le 18 décembre pour dénoncer les accords du Mercosur, la taxe engrais et les coupes prévues dans la Pac. Inquiets pour la survie de leurs exploitations, ils souhaitent faire entendre leurs préoccupations et rassembler la profession autour de revendications communes.
À l’appel d’une mobilisation nationale, des agriculteurs de la Somme se rendront à Bruxelles le 18 décembre pour dénoncer les accords du Mercosur, la taxe engrais et les coupes prévues dans la Pac. Inquiets pour la survie de leurs exploitations, ils souhaitent faire entendre leurs préoccupations et rassembler la profession autour de revendications communes.
Accords commerciaux du Mercosur, coupes dans le budget de la Pac, taxe engrais : ces actualités poussent la profession agricole à se mobiliser le 18 décembre à Bruxelles. Des milliers d’agriculteurs sont attendus sur place. Parmi eux, des Samariens seront présents et comptent bien faire valoir leurs attentes.
Julien Tramcourt, éleveur bovin à Autheux, fera partie du déplacement. Comme beaucoup de collègues du milieu, sa plus grande crainte est les compromis du Mercosur. «S'ils passent, il y aura encore plus de concurrence déloyale. Les prix de nos produits vont baisser et, rien qu’avec l’achat de nos bêtes, cela ne sera plus possible de rentrer dans nos frais», se préoccupe-t-il. Pour lui, les agriculteurs français n’ont pas les «outils nécessaires» pour faire face à ce marché. Arnaud Caron, qui produit notamment des betteraves sucrières depuis 2009, partage le même point de vue. Augmentation des charges, surtaxes et marges de manœuvre économiques réduites : telles sont ses inquiétudes. Les coupes budgétaires de la Pac et l’instauration de la taxe engrais sont également des menaces qui planent sur son exploitation : «J’ai peur de ne plus avoir de projets pour l’avenir. Je n’aurai plus les moyens de renouveler mon matériel ni de financer la main-d'œuvre dont j’ai besoin.»
Des réclamations communes
Au-delà des revendications, les exploitants s’accordent sur le besoin d’être entendus. «On a l’impression de ne plus être écoutés et compris par le gouvernement», déplore Julien. Par le passé, il a participé à divers mouvements de blocages, symboles d’une profession déjà sous tension. «On pensait que ça allait changer les choses, que l’État prendrait conscience. Mais Emmanuel Macron est revenu en arrière vis-à-vis des promesses qui avaient été faites», regrette l’agriculteur.
Arnaud appelle les professionnels et voisins du milieu à s’unir et à vaincre le pessimisme : «Quand on se mobilise ensemble, on peut obtenir de petites comme de grandes victoires. Le gouvernement veut nous diviser pour mieux régner, il ne faut pas le laisser faire. Peu importe le syndicat, nous avons les mêmes réclamations», déclare-t-il. Julien le rejoint dans cet esprit de solidarité : «Si nous ne sommes que trois le 18 décembre, à Bruxelles, cela n’aura que peu d’intérêt et nous ne serons pas pris au sérieux. En revanche, si nous arrivons à créer un effet de masse, même avec des agriculteurs d’autres pays européens, il y aura une dimension historique inédite.»
Une pétition comme appui
En amont de cette mobilisation nationale, une pétition a été lancée par Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme. Elle dénonce les accords du Mercosur, une Pac fragilisée et l’instauration de la taxe engrais, jugés comme des menaces pour les exploitations. Pour la signer, flashez le QR Code.