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Mobilisation réussie, et pour quel retour ?

Aujourd’hui, 3 septembre, les agriculteurs ont mis le cap sur Paris pour se faire entendre. Premiers échos de la manifestation.

© AAP

Exceptionnellement, et remercions la bienveillance de notre imprimeur, RotoCentre à Fouil­loy, nous pouvons boucler ce numéro de L’Action Agricole Picarde en partageant les premiers échos de la mobilisation nationale, qui a lieu ce jeudi 3 septembre à Paris.
Première tendance : l’affluence. La Fnsea avait annoncé au moins 1 000 tracteurs. Elle s’est peut-être un peu trompée… car, aux premières lueurs du jour, on en a compté plutôt près de 2 000, rassemblés sur les quatre principales autoroutes desservant la capitale.
Le Nord Bassin Parisien a rassemblé à lui seul au péage de Senlis près de 300 tracteurs, venant des cinq départements de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, dont une cinquantaine d’agriculteurs de la Somme qui ont dû quitter leurs exploitations aux environs de minuit pour les plus éloignés, soutenus par près de 200 collègues en bus.

Mobilisation réussie sur le nombre
Pour autant, ce n’est pas une fête, et si le nombre est important, ce n’est pas pour l’image (même si elle compte), c’est pour donner du poids aux responsables nationaux Fnsea-JA, qui croisaient le fer ce matin avec les différents ministères. Des choses à négocier, il y en a : sur les charges sociales et fiscales, sur les normes et contraintes pseudo-environnementales, sur les soutiens à la trésorerie pour les exploitations les plus en difficulté.

Blocage de Paris
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les tracteurs viennent de quitter le périphérique, qui a subi encore plus de perturbations qu’un jour «normal» pour se rendre place de la Nation. Même s’ils ont déjà connu cela en 2010, les Parisiens en sont toujours autant étonnés avec, cette fois, un sentiment de détresse et de dureté plus grand au sein du cortège des manifestants.
Les rencontres se poursuivent au sein des ministères, auprès des parlementaires, et les agriculteurs ainsi rassemblés attendent avec impatience les retours. Même si les événements sont prévus pour s’achever en fin de journée, les questions ici demeurent, tant sur les annonces tant attendues que sur la façon dont elles seront accueillies… Et ça, à l’heure où nous bouclons, bien malin celui qui pourrait le prévoir.

Modalités pratiques pour participer à l’action syndicale du 7 septembre, à Bruxelles

La mobilisation du 7 septembre, à Bruxelles, est organisée par le Copa-Cogeca.
Le rassemblement se fera de 10h30 à 15h. Au programme :
10h30 : Point de ralliement sur l’esplanade de la gare du Nord de Bruxelles.
11h15 : Début du cortège
12h15 : Manifestation devant le bâtiment d’où se déroulera le Conseil extraordinaire des ministres de l’Agriculture (bâtiment Justus-Lipsius; 175, rue de la Loi).
14h : Rencontre des présidents du Copa et du Cogeca avec le commissaire européen Phil Hogan et le président du Conseil des ministres de l’agriculture.
15h : Fin de la manifestation.

Pour ceux et celles qui souhaiteraient y participer, la Fdsea de la Somme met en place un départ en bus d’Abbeville, à 5h30, place Vauban, et d’Amiens, devant la Maison des agriculteurs.

Inscription obligatoire auprès de Catherine Lebègue, au service syndical. Tél. : 03 22 53 30 33

REACTIONS

Armand Paruch, président des Jeunes Agriculteurs
Des réponses sur le long terme

Les jeunes installés sont les plus vulnérables en cas de difficultés, à tel point que s’installer commence à faire peur… Du coup, notre minis­tre cet été a bien pris soin de dire que les jeunes étaient un public prioritaire de son plan de soutien. Il ne devait pas s’attendre à ce que les Jeunes Agriculteurs rejettent aussi fortement les «mesurettes» qu’il a annoncées. Il faut être clair : quand on en a pour dix ou quinze ans d’emprunts devant soi, ce n’est pas un saupoudrage d’aides qu’on attend, c’est un vrai changement sur le fond : moins de charges, plus de prix ! Et il n’y a que ça qui compte…
Alors, cette semaine, nous devrions tous être à Bernaville aux côtés de Marc Hossart et de son équipe pour que tout soit prêt ce week-end. Mais l’enjeu est important, et nous, JA, nous sommes encore bien nombreux dans le cortège. Nous venons pour des réponses qui apportent un peu de clarté sur le long terme, car une carrière de Jeunes Agriculteurs, ça ne se fait pas au hasard ! Ce soir, nous rentrerons, demain nous serons à Bernaville, et ce week-end, nous aurons encore plus de choses à échanger !


Denis Delattre, secrétaire général de la Fdsea
On y est !

Nous bouclons ce numéro de L’Action Agricole Picarde au moment même où nous venons d’entrer dans Paris. Le rassemblement est impressionnant. On ne peut pas s’empêcher, en tant que responsable, d’espérer que tout se passe bien, sans problème pour nos troupes, avec une pensée toute particulière pour ceux qui vont en tracteurs, pour les plus éloignés, ce sera un tour de cadran au volant. Cela témoigne de notre motivation et de nos revendications. Nous sommes à Paris pour avoir des réponses : des réponses sur nos charges, car en matière fiscale, sociale ou    environnementale, Paris a des marges. Des réponses sur nos prix, car en laissant Bruxelles désorganiser les marchés, en laissant les GMS dicter leur loi, et en laissant les transformateurs pouvoir être flous sur leurs étiquettes, on trompe le consommateur ou on tue le producteur. Tout ça, c’est du franco-français, et donc tout ça, ça peut avancer ici. Pendant trois mois, dans tous les départements de France, les demandes ont été les mêmes, et depuis trois mois, nous n’avons que des réponses inadaptées. Maintenant qu’on est là, on ne repart pas les mains vides. Ce ne sont pas des aides de plus qu’on demande, c’est la possibilité de vivre de notre métier, de produire, de se développer, de créer, de transmettre, d’être libérés de nos boulets et de nos craintes. On y est, la pression n’a jamais été aussi forte sur le gouvernement. Maintenant, à lui de faire le nécessaire, car on peut encore monter d’un cran.

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