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Coopération
NatUp mise sur la diversification

13 filières en grandes cultures, 8 en légumes, 16 en productions animales et de nouveaux débouchés en perspective. Pour la coopérative NatUp, «la clé de la résilience est la diversification.»

Jean-Charles Deschamps, président (à g.), et Patrick Aps, directeur général (à dr.), ont fait le point sur la stratégie de NatUp.
© NatUp

La diversité des productions et des filières : c’est la stratégie clé de la coopérative NatUp, basée à Mont-Saint-Aignan (76), dont le territoire s’étend à l’Oise et au sud de la Somme. «Aujourd’hui, nous disposons de 13 filières en grandes cultures, 8 en légumes, 16 en productions animales... et ce n’est que le début», exposait Jean- Charles Deschamps, le président, à l’issue de l’AG, le 8 décembre. Deux ans après la fusion des coopératives Cap Seine et Interfaces Céréales, la jeune NatUp peut dresser un premier bilan. Concernant la moisson de 2019, «elle était abondante et de qualité, mais les prix à l’export comme sur nos marchés nationaux n’ont malheureusement pas suivi», détaille Patrick Aps, directeur général. La suite de l’exercice s’est avérée complexe, avec des aléas climatiques dès les semis, puis l’incendie de Lubrizol et Normandie Logistique ont suspendu la production de nombre d’adhérents. «En octobre, la suspension de l’autorisation d’exploitation de Vieux-Manoir, doté d’une capacité de stockage de 450 000 t, nous a contraint de revoir toute notre organisation logistique. En termes de coût d’exploitation, cela représente 1,5 M€ par an.» La coopérative a fait appel de la décision administrative et espère, comme prévu initialement, augmenter la réactivité de ses installations de stockage. La crise sanitaire a terminé d’enfoncer le clou.

Par filière, le bilan est cependant «plutôt positif, grâce à la politique de diversification que nous menons». «Le pôle légumes est parvenu à compenser l’arrêt de la restauration hors foyer pendant plusieurs mois par une activité florissante du frais. Le pôle fibres, de loin le plus impacté, accuse un mauvais résultat, mais rebondit et poursuit sa construction avec le projet de relocalisation d’une filature en Normandie», résume Patrick Aps.

Des filières boostées

La coopérative compte bien poursuivre la diversification en cours. En productions animales, le groupe développe des partenariats avec des filières rémunératrices pour les éleveurs. «Nous avons par exemple un partenariat avec Lidl et la Socopa-Bigard, qui permet une plus-value de 180 à 250 € par animal. Cela concerne 85 animaux chaque semaine, contre une vingtaine début 2019.» Au total, seize filières sont proposées aux éleveurs bovins, ovins ou encore en volailles plein air.

En productions végétales, certaines grandes filières du groupe sont consolidées. «C’est le cas du colza érucique. 35 000 ha sont aujourd’hui récoltés pour NatUp.» Des filières de niche sont aussi créées. «Citons les lentilles, les pois jaunes et le blé dur. Nous développons également une filière sorgho. Plus de 1 000 ha seront semés en mai 2021.» De nouvelles productions sont testées sur le plan agronomique et dans la recherche de débouchés pérennes pour élargir ce spectre (quinoa, chia...). Dans son processus de diversification, la coopérative mise beaucoup sur la valorisation des «bonnes pratiques». «Citons l’engagement de la filière légumes aux côtés de C’est qui le patron?!, avec des pommes de terre issues de l’agriculture raisonnée, répondant au minimum à une certification environnementale de niveau 2. Une certification qui sera proposée très largement aux adhérents en 2021.» Autre exemple : une valorisation économique des pratiques bas carbone dans la filière colza. «Nous avons d’autres dossiers sous le coude, mais qui sont pour l’instant sous close de confidentialité», termine Jean- Charles Deschamps.

 

Des mesures exceptionnelles

En léger repli par rapport à l’exercice précédent, le chiffre d’affaires du groupe NatUp au 30 juin 2020 s’établit à 1 192 M€. Malgré le ralentissement lié à la Covid, NatUp a continué à investir à hauteur de 18 M€. «Ce résultat est largement partagé avec les adhérents : 5 M€ sont redistribués sous forme d’intérêts aux parts ou de ristournes de bilan», assure son directeur général, Patrick Aps. Plusieurs éléments laissent néanmoins augurer un exercice 2020- 2021 difficile, notamment la mauvaise récolte, particulièrement compliquée dans le sud du territoire. Pour accompagner les situations difficiles, cinq mesures exceptionnelles ont été votées par le conseil d’administration : complément de prix importants, augmentation de la valorisation des taux de protéines du blé, souplesse dans les contrats, courts termes et aliments du bétail.
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