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«On ne sait pas ce qu’il adviendra avec la fusion des régions»

Interview de Claudine Lucien, présidente d’Agro-Sphères, après leur assemblée générale, le 7 juin dernier, à Méaulte.

Claudine Lucien : «L’objectif d’Agro-Sphères est de développer la filière agroalimentaire et l’emploi sur notre territoire.»
Claudine Lucien : «L’objectif d’Agro-Sphères est de développer la filière agroalimentaire et l’emploi sur notre territoire.»
© AAP


Rappelez-nous ce qu’est Agro-Sphères et ses missions.

C’est l’ancienne association des entreprises agroalimentaires de Picardie. Elle a été créée en 2015 à l’initiative du Département et des entreprises. Nos missions ont été régionalisées en 2009. L’objectif d’Agro-Sphères est de développer la filière agroalimentaire et l’emploi sur notre territoire. Nous avons précisément trois missions. La première est d’animer la filière, la seconde est la promotion du territoire auprès des entreprises, et la dernière, l’accompagnement des projets. En fait, nous sommes avant tout des facilitateurs de projets.

Pour faciliter l’installation des entreprises, vous venez de lancer le modulo food. De quoi s’agit-il ?
Il y a des entreprises qui cherchent à s’implanter, mais elles n’ont pas forcément les moyens d’investir dans un bâtiment. Par ailleurs, le temps d’obtention d’un permis de construire peut être long, comme toutes les démarches à entreprendre jusqu’à la réalisation d’un bâtiment. Enfin, il n’y a plus de bâtiments disponibles pour les industries agroalimentaires sur le territoire régional. Conséquence : l’an dernier, nous avons dû laisser passer des opportunités. Aussi pour surmonter ces obstacles et jouer ce rôle de facilitateur de projets, nous avons lancé le dispositif modulo food. Des investisseurs privés du réseau déposent un permis de construire et peuvent financer tout ou partie d’un bâtiment si l’entreprise qui souhaite s’installer ne peut investir sur le moment. En revanche, l’aménagement intérieur du bâtiment reste à la charge de l’entrepreneur.
Nous avons fait des accords avec des collectivités locales, qui gèlent durant trois ans des terrains pour de futurs entrepreneurs. Ainsi, avec ce dispositif, l’entreprise qui le souhaite peut avoir son bâtiment prêt à aménager en quatre mois. Soit, elle l’achète, soit elle le loue, soit elle fait de la location-vente. Le système est souple pour inciter les entreprises à venir s’installer chez nous.
Concrètement, aujourd’hui, un permis de construire sur 1 700 m2 a été validé dans la Zac Haute Picardie. Un autre est en cours d’instruction sur 3 000 m2 dans la Zac de Flixecourt. Enfin, deux projets sont en réflexion dans le sud de l’Oise pour un bâtiment collectif et un bâtiment de 1 700 m2.

La fusion des régions Picardie et Nord-Pas-de-Calais en janvier dernier a-t-elle eu une incidence sur votre fonctionnement et peut-elle changer votre rôle à l’avenir ?
La fusion, avec la loi NOTRe, change automatiquement la donne. Ainsi, la compétence économique étant désormais du seul ressort de la Région, le Conseil départemental de l’Aisne n’a pas renouvelé sa subvention, à la différence de la Région et des deux autres départements picards. Une fois cela dit, on ne sait pas ce qui se passera en 2017. Pour le moment, on n’y voit pas clair.
Ce que l’on sait, c’est que la Région Hauts-de-France réalise un inventaire des structures existantes pour déterminer leur efficacité et rationaliser l’action menée en faveur des entreprises. Certaines sont plus portées sur l’innovation, d’autres sur la formation continue, d’autres encore sur l’international. Nous, on est sur l’accompagnement des entreprises.
Avec la régionalisation, on se demande s’il va falloir que l’on s’impose ou bien attendre que l’on nous impose des règles. On ne sait pas ce qu’il adviendra avec la fusion des régions dans un proche avenir. De toute façon, il est trop tôt pour savoir comment les choses évolueront. Nous, dans tous les cas, nous travaillons avec l’ensemble des partenaires dans la nouvelle région.

Quel est le travail commun que vous avez déjà réalisé avec le Nord-Pas-de-Calais ?
Nous avons participé avec eux au Food Creativ, un concours sur l’innovation. Sur les soixante candidatures déposées, une quinzaine provenait de la Picardie. Ce n’est pas mal pour une première participation à une manifestation qui existait déjà dans le Pas-de-Calais. Nous préparons aussi des Salons avec certains partenaires du Nord-Pas-de-Calais. Nous serons sous le même pavillon Hauts-de-France au SIAL à Paris, en octobre prochain, et au SIRHA à Lyon, en janvier 2017. Enfin, cinq à six entreprises du Nord-Pas-de-Calais ont adhéré depuis à Agro-Sphères.

En dépit du manque de clarté sur l’évolution de votre association avec la fusion des régions, comment envisagez-vous cependant l’avenir ?
Notre objectif est d’avancer sur la grande région. Quels vont être les moyens utilisés ? Point d’interrogation. Il y a cependant une volonté des entreprises et des collectivités existantes de porter Agro-Sphères à l’échelle de la région Hauts-de-France.
Mais ce que nous ne voulons pas, c’est qu’un projet reste dans les cartons d’une entreprise, parce que la personne n’a pas été mise en relation avec le bon contact. Notre rôle est de faciliter l’installation des entreprises en coordonnant les acteurs. C’est notre ADN. Cette manière de faire sera-t-elle dupliquée à l’échelle de la nouvelle région ? On ne le sait pas, mais, nous, nous souhaitons poursuivre dans cette voie.

Chiffres clés

- 155 adhérents en 2015, dont 94 entreprises agroalimentaires

- 35 membres au Club qualité
- 9 membres au Club RH
- 10 manifestations organisées en 2015, avec 350 participants en tout
- 120 projets identifiés, 60 dossiers actifs suivis, plus de 200 mises en relation
- 40 contacts hors du territoire et 12 propositions d’implantation
- 40 millions d’euros d’investissement productif dans les PME
- 130 emplois prévus en trois ans

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