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Noriap développe ses conseils avec sa nouvelle station expérimentale

Ces 20 et 21 juin, Noriap invitait ses adhérents aux Eléments-terre : deux jours pour présenter les innovations de la coopérative au sein de sa nouvelle station expérimentale, à Quevauvillers. Nous nous sommes arrêtés sur trois d’entre elles.

Les journées Eléments-terre étaient l’occasion de présenter les innovations qui germent à la station expérimentale, dont la culture de soja.
Les journées Eléments-terre étaient l’occasion de présenter les innovations qui germent à la station expérimentale, dont la culture de soja.
© A. P.

Quarante hectares, issus d’un partenariat avec l’exploitation des Dusuelle, à Quevauvillers, réservés uniquement aux techniciens de Noriap, qui ont pour objectif d’inventer l’agriculture performante de demain. 250 000 € de budget pour sa mise en place, depuis deux ans, et déjà une multitudes d’expériences menées : voici la nouvelle station expérimentale de Noriap.

Elle était inaugurée ces 20 et 21 juin, à l’occasion des Eléments-terre de la coopérative, soit deux jours de présentation des innovations. «Cette station nous permet de disposer d’une vision pluriannuelle, et donc de pousser nos expériences, comme celles des techniques d’amélioration de la fertilité, des essais de désherbage ou de rotations, par exemple», explique David Saelens, agriculteur à Offignies et vice-président de Noriap.

L’actualité brûlante qui vise directement les coopératives - entendez la séparation de la vente et du conseil en termes de produits phytosanitaires - fait d’autant plus la légitimité de cette station : «Toute notre place est dans le conseil et nous devons donc être performants techniquement», assure David Saelens. Pour lui, il s’agit aussi d’apporter des réponses aux nouvelles questions que se posent les adhérents, comme celles qui découlent de la suppression du Gaucho et des néonicotinoïdes, mais aussi des nouvelles cultures qui se développent dans le secteur, notamment celle des légumes de plein champ du secteur de Poix-de-Picardie.

Lupin et soja cultivated in Somme

Des nouvelles cultures, les techniciens en testent justement à Quevauvillers. Qui aurait imaginé, il y a quelques années, encore que du soja et du lupin pousseraient en terre samarienne ? L’intérêt est pourtant de taille, car une production locale pourrait permettre une diminution des importations de ces plantes riches en protéines.

Pour le soja, les premiers tests réalisés depuis deux ans, ont permis d’indiquer la date optimum de semis, entre le 25 et le 5 mai en ex-Picardie et Normandie, pour une récolte estimée entre le
15 et le 20 octobre. La densité de semis à privilégier serait entre 60 et 70 grains par m2, soit assez faible. Le rendement peut être espéré à 30 qx/ha. Actuellement, Noriap cherche les variétés les mieux adaptées à la région dans le groupe des 000. Concernant la fertilisation, l’azote n’est pas nécessaire. L’apport de potasse et de phosphore, lui, peut être réalisé à tout moment pendant l’interculture qui précède le soja, mais les besoins sont modérés. «Les principales difficultés de cette culture sont la climatologie, car elle nécessite de la chaleur, précise un technicien. Le réchauffement climatique joue cette fois en notre faveur.» Autre problème : les ravageurs, tels que les lapins, pigeons et autres lièvres très friands de cette nouvelle légumineuse.

Pour le lupin de printemps, la date optimum de semis est estimée entre le 15 février et le
15 mars, pour une récolte entre le 15 et le 20 septembre. La densité de semis doit aussi être faible, entre 50 et 60 grains/m2. Le rendement espéré s’élève ainsi à 30 ou
40 qx/ha. Pas d’azote nécessaire non plus ! Mais là encore, la climatologie est une des contraintes à prendre en compte.

Station météo connectée

La station expérimentale est aussi l’occasion de tester les OAD (outils d’aide à la décision) que Noriap propose ensuite à ses adhérents. Et parmi les informations les plus attendues et consultées par les agriculteurs : les données météorologiques. «Elles rythment quotidiennement l’activité tout au long de l’itinéraire cultural et impacte directement leur revenu», justifie-t-on à la coopérative. Depuis octobre 2017, Noriap propose donc un service de météo connectée qui s’appuie sur un réseau propre de quarante et une stations installées dans ses silos pour les départements 80, 76 et 60. Elles couvrent un territoire de 14 000 km2.

Les informations sont transmises via l’application smartphone, tablette et ordinateur. «Les agriculteurs peuvent suivre la météo du capteur le plus proche de leur exploitation ou de leur parcelle, mais aussi de tous les capteurs du réseau Noriap.» Le choix de la coopérative s’est porté sur les capteurs commercialisés par la société Weenat. La coopérative a investi dans le matériel et s’occupe de la maintenance du réseau. Celui-ci est d’ailleurs évolutif et peut intégrer de nouvelles stations.

L’agriculture de précision, pratique à la pointe

Noriap apporte aussi de plus en plus d’outils permettant à ses polyculteurs d’optimiser les interventions dans les champs. La marque be Api, pour «agriculture de précision intra-parcellaire» est utilisée. «Cette technique permet un raisonnement à la parcelle et non plus sur l’ensemble du parcellaire», précise Mickaël Winkelsass, responsable développement services et OAD chez Noriap. Elle nécessite néanmoins d’être équipé d’un matériel pouvant moduler.

Première étape : la caractérisation de l’hétérogénéïté structurelle. Sont ainsi passés au crible la topographie, le type de sol qui peut varier au sein même d’une parcelle, l’historique des parcelles (remembrement, agrandissement ou rachat de parcelles, causes d’un patchwork qui peut expliquer la variabilité des états de fertilité chimique), les pratiques culturales et tout autre facteur pouvant être à l’origine d’hétérogénéité intra-parcellaire.

La coopérative propose ensuite deux approches : be Api fertilité et be Api potentiel. La première consiste en un diagnostic d’hétérogénéité de l’état de fertilité des sols, tous les hectares, en P2O5, K2O, MgO, CaO, pH. «Nous produisons ensuite une stratégie de fertilisation. Chaque année pendant dix ans, une cartographie des besoins intra-parcellaires en engrais de fond et amendements basiques est fournie à l’agriculteur. Il applique automatiquement avec son équipement de modulation de doses.» L’objectif : amener, à terme, la parcelle à un niveau homogène de fertilité.

Be Api Potentiel consiste cette fois à «cultiver en optimisant le potentiel des parcelles soit par chimie, soit par conduite adaptée». La coopérative détermine avec l’agriculteur un objectif de rendement pour chaque zone de potentiel. En fonction des souhaits et des possibilités offertes par l’équipement, les interventions à moduler pour la campagne sont déterminées : semis (céréales d’hiver et maïs), fertilisation prévisionnelle en azote et en soufre, apports d’azote en saison (blé, colza) et protection phytosanitaire (fongicides ou herbicides). «Be Api fertilité est un peu la radiographie d’une parcelle, tandis que be Api potentiel est son analyse sanguine». Mais dans les deux cas, «le but final est de maximiser le rendement et de permettre des économies d’intrants».

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