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Œufs : la France championne d’Europe

Les élevages de poules pondeuses n’ont pas chômé pendant les périodes de confinement. En pleine mutation, la filière se montre dynamique.

Des centaines de millions d’œufs sont réceptionnés et conditionnés chez Sodine, à Sommepy-Tahure.
Des centaines de millions d’œufs sont réceptionnés et conditionnés chez Sodine, à Sommepy-Tahure.
© G. Perrin

Cocorico ! L’Hexagone est le leader continental en matière d’œufs. Avec plus de 14 milliards d’unités produites bon an mal an, la France fournit environ 13 % du total continental (115 Mds en 2019).

Pour Maxime Chaumet, secrétaire général du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), il existe «une volonté forte de la filière de rester souveraine sur son marché» : l’autosuffisance est assurée, puisque la production atteint 101 % de la consommation nationale.

La filière des poules pondeuses est globalement «très contractualisée». Le bassin historique de production se situe dans le grand Ouest (Bretagne et Pays de la Loire) : plus de la moitié de la production nationale se trouve dans cette zone. Suivent les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

En dehors de ces régions historiques, les modes d’élevage alternatifs essaiment : un développement dû, avant tout, à une question de «proximité vis-à-vis des bassins de consommation», analyse le porte-parole de la CNPO. Cela concerne par exemple l’ex-région Champagne-Ardenne, au carrefour de Paris et de la Belgique : le territoire bénéficie de surfaces agricoles conséquentes et propose un panel de cultures compatibles avec ces élevages.

 

Les progrès de la filière

Agreste, le service statistique du Ministère de l’agriculture, estime qu’en 2020, la production d’œufs de consommation est à la hausse avec 14,5 milliards d’unités (+ 2,5 % par rapport à la moyenne quinquennale). La progression atteint même 7,1 % sur les sept premiers mois de l’année, au regard d’un «niveau particulièrement faible» l’an dernier.

Depuis 2016, la proportion d’élevages traditionnels n’a de cesse de diminuer. Alors qu’elles représentaient 69 % des exploitations à cette époque, les cages sont désormais minoritaires en France. En 2019, les élevages alternatifs (plein air, bio, et élevage au sol) pèsent 53 % du total français. L’objectif que la filière s’était fixé en 2016 – «dépasser une poule sur deux en élevages alternatifs à la cage aménagée d’ici 2022» – est donc atteint avec trois ans d’avance.

 

Un marché en mutation

L’interprofession observe depuis 2012 une tendance d’achat en faveur des systèmes d’élevages alternatifs, y compris pour les ménages, avec une demande stimulée par des campagnes médiatiques régulières. La cage aménagée cède ainsi 3 à 4 % de parts de marché par an dans la grande distribution.

Les volumes globaux d’œufs vendus grimpent de 2 à 3 % chaque année : «c’est une filière plutôt dynamique pour plusieurs raisons, analyse Maxime Chaumet. L’œuf est la protéine animale la moins chère, donc le sujet du coût est prégnant. Et l’œuf trouve sa place dans un contexte de flexitarisme et de végétarisme, avec une consommation dynamique sur ces populations. Reste la question du pouvoir d’achat : avec la crise que l’on vit, les Français se tournent peut-être davantage vers les œufs que vers la viande».

Pendant le premier confinement, les fabricants d’ovoproduits ont connu un «gros coup d’arrêt» sur leurs ventes (jusqu’à 90 % de marchés perdus) à destination des industries et de la restauration. Les œufs non vendus ont malgré tout pu être partiellement redirigés vers la grande distribution, en dépit de quelques ruptures sporadiques dans les rayons des magasins : «une prouesse collective» rendue possible par la réactivité et la hausse des cadences des centres d’emballage, saluée par Maxime Chaumet. Ce dernier juge que le maintien du télétravail – et donc de la consommation à domicile –, conjugué à une hausse continue des achats d’œufs, constitue un motif d’espoir pour la filière.

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