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Opération crapauduc III : gare aux crapauds sur les routes !

En cette période, les amphibiens quittent leur site d’hivernation pour gagner les zones humides où ils se reproduisent. Nombreux se font écraser sur la route. Deux crapauducs ont été installés en Picardie maritime pour les préserver.

Dès la fin du mois de janvier, si le thermomètre passe la barre des 8°C, les amphibiens  à sang froid (grenouilles, tritons et crapauds), sortent de leur cachette d’hiver, dans les monts de Caubert très boisés. La nuit, ils rejoignent alors les zones humides, mares, fossés, étangs, petits ruisseaux, propices à leur reproduction… de l’autre côté de la route départementale D3 entre Abbeville et Mareuil-Caubert. «Il y a quatre ans, lorsque nous avons sillonné les routes de Picardie maritime pour repérer les zones de migration des amphibiens, nous avons remarqué deux zones où la mortalité était très élevée à cause de la route : ici et dans la vallée du Scardon, entre Caours et Abbeville», explique  Florian Chevallier, chargé de mission haies et mares au Syndicat mixte Baie de Somme
3 vallées (SMBDS3V).

Grâce au partenariat avec Picardie nature et à l’aide financière de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, des crapauducs, ou barrages à amphibiens, sont installés depuis trois ans. Cette année, des chantiers bénévoles ont été organisés le 23 janvier à ces deux endroits clés, en bordure de route. À Mareuil-Caubert, 200 m de barrage est en place. «Comme les amphibiens ne parviennent pas à passer au-dessus, leur réflexe est de le longer pour trouver une issue. Ils tombent alors dans un des seaux que nous avons enterrés. Ce système impose d’aller relever les seaux tous les matins, car ils  risquent de se dessécher ou d’être mangés par les oiseaux. Nous les relâchons ensuite de l’autre côté de la route», indique Florian Chevallier. Une astreinte difficilement tenable sans l’aide des bénévoles, pourtant difficiles à recruter. 

 

Des centaines de sauvetages 

Au 16 février, 159 crapauds et grenouilles et 55 tritons étaient déjà sauvés. Il est possible de suivre les relevés jour après jour sur le site du SMBDS3V. Ce mardi matin, seule une grenouille rousse était tombée dans un des seaux. «Il a fait très froid les jours précédents, et nous n’avions rien relevé. Mais la météo annoncée ces jours-ci devrait être favorable à la migration prénuptiale.» En 2019, 700 amphibiens étaient tombés dans les seaux du crapauduc de Mareuil-Caubert. Le pic est en général observé de mi-février à fin mars. «à cette période, plusieurs centaines peuvent tenter de traverser en une seule nuit.»

Le barrage permet aussi un recensement des populations. «Chez nous, nous n’avons pas d’espèces très rares, mais toutes celles que nous observons sont tout de même protégées.» Crapauds communs, grenouilles rousses, grenouilles vertes, tritons palmés et tritons ponctués sont les plus fréquents. «La première année, nous avons découvert un crapaud accoucheur, mais nous ne l’avons pas revu depuis. Cette population s’est-elle éteinte à cette endroit ?
Ou était-ce un individu éloigné de son habitat habituel ?
» Ces observations, les scientifiques les partagent volontiers avec le grand public, notamment les écoles locales. «L’éducation au territoire est une des ambitions du Parc naturel régional», assure Florian Chevallier. Les enfants sont les meilleurs ambassadeurs des problématiques environnementales, car ils sensibilisent leur parents. «Ce sont eux les adultes de demain.»

 

Ouvrir l’œil

Après la saison des amours, les amphibiens rejoindront, le temps d’un printemps et d’un été, les bois, jardins et haies avant de migrer à nouveau dès l’automne vers leurs refuges hivernaux. «Le retour au site d’hiver est beaucoup plus aléatoire et étalé dans le temps, donc il nous est difficile d’installer un barrage.» La précaution fonctionne cependant à tous les coups : ouvrir l’œil et lever le pied ! 

 

Suivre les relevés quotidiens sur www.baiedesomme3vallees.fr/les-crapauducs-jour-apres-jour/

 

 

Une «mare remarquable» dans votre terrain ?

On n’imagine pas quelle biodiversité peut abriter une mare. «Elles ont à 90 % été creusées par l’homme pour répondre à diverses besoins en eau, comme pour assurer l’abreuvement des animaux d’élevage», note Florian Chevallier, chargé de mission haies et mares au Syndicat mixte Baie de Somme 3 vallées (SMBDS3V). On estime néanmoins qu’il reste actuellement 10 % des mares qui existaient sur le territoire national au début du XXe siècle et que cette raréfaction continue. «Les mares disparaissent soit naturellement, du fait d’un manque d’entretien, soit par comblement volontaire», précise-t-on au Conservatoire d’espaces naturels. Pour autant, ces infrastructures naturelles en hydraulique douce rendent aux populations d’innombrables services, notamment la gestion du ruissellement pluvial, l’épuration des eaux de ruissellement, la lutte contre les incendies… 
Pour les mettre en valeur et les recenser, en 2019, le Groupe mares des Hauts-de-France, animé par le Conservatoire d’espaces naturels, a lancé le label «mares remarquables». Objectif :  valoriser des mares présentant une grande valeur écologique, et mettre en évidence la gestion exemplaire mis en place par leur propriétaire. Propriétaires privés, collectivités et gestionnaires d’espaces naturels peuvent y participer. Chaque candidat bénéficie de la visite d’un technicien référent du Groupe mares pour finaliser le dossier de candidature si besoin et notamment identifier la faune et la flore de la mare. «Qu’il y ait un label ou non, chaque participant recevra des conseils pour améliorer la gestion de la mare et de ses abords», ajoute Florian Chevallier. 
Contact : Florian Chevallier, f.chevallier@baiedesomme3vallees.fr ; 07 88 27 47 04 ; 09 70 20 14 19
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