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Photovoltaïque : une diversification intéressante

En région Hauts-de-France, la production d’électricité renouvelable générée par le solaire photovoltaïque atteint 144,7 GWh en 2018, en progression de 14,2 % sur un an, pour une puissance raccordée au réseau de 152 MW. Pour autant, cette production d’énergie permet seulement de couvrir 0,3 % de la consommation électrique régionale ! Une performance très éloignée de celle de l’électricité éolienne (13,4 %).

Le hangar de Philippe Geeraerts, utilisé pour le stockage de céréales, s’autofinance par la production d’électricité, grâce aux panneaux photovoltaïques posés sur son toit.
Le hangar de Philippe Geeraerts, utilisé pour le stockage de céréales, s’autofinance par la production d’électricité, grâce aux panneaux photovoltaïques posés sur son toit.
© G. Perrin

Un investissement dans une centrale solaire photovoltaïque présente de nombreux avantages avec un tarif d’obligation d’achat et un contrat de vingt ans qui sécurise le débouché. Cette diversification dans la production d’énergie renouvelable génère de la valeur ajoutée sans charge de travail supplémentaire. Une aubaine pour les exploitations agricoles qui disposent généralement de surface de toitures importantes.
Les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque pour les nouveaux contrats évoluent chaque trimestre et en fonction de l’évolution des demandes de raccordement et de l’attente des objectifs nationaux. Pour encourager les nouveaux projets, le dernier arrêté tarifaire a refondé le dispositif de tarif d’achat pour les installations photovoltaïques inférieures à 100 kW de puissance installées sur les bâtiments et distingue les installations en revente totale d’électricité et les installations en auto-consommation partielle. Il faut donc étudier la faisabilité de l’autoconsommation partielle et totale qui peut représenter un enjeu économique fort pour les exploitations agricoles avec des consommations électriques importantes et régulières en journée et toute l’année (élevage laitier ou hors-sol, atelier de transformation, méthanisation…). Le dimensionnement de la puissance en autoconsommation est conditionné par le profil des consommations électriques de l’exploitation, la vente du surplus ne présentant que peu d’intérêt (6 c€/kWh).
Pour les entreprises où l’autoconsommation n’est pas pertinente, la vente totale de l’électricité reste toujours une solution intéressante.

Des investissements plus accessibles et rentables

Actuellement, les retours sur investissement tournent à onze ans pour des puissances installées de 36 kW (surface nécessaire 220 m², 36 000 € raccordement compris) et 100 kW (600 m², 90 000 € raccordement inclus). Avec des taux d’intérêts faibles, la rentabilité des capitaux investis est élevée (7,5 % pour un financement bancaire à 100 % de l’installation solaire et du raccordement). Dans le cas d’une construction neuve d’un bâtiment, la trésorerie générée après la phase de remboursement de l’installation solaire participe en partie au financement de la construction, variable selon le projet. L’excédent de trésorerie sur la durée du contrat d’achat permet, au final, de couvrir le coût de construction du bâtiment (charpente, couverture, bardage, dalle bétonnée et pose). Le bilan sur vingt ans montre que le bâtiment aura été payé par l’installation photovoltaïque avec, néanmoins, un déficit en trésorerie sur la phase d’amortissement et un excédent ensuite. Le raisonnement est le même dans le cas d’une rénovation de toiture, envisageable avec des panneaux solaires si la structure de la charpente le permet. Le solaire photovoltaïque présente toujours un intérêt économique, à condition d’avoir la capacité à supporter un surcoût à l’investissement et un endettement supplémentaire.

Installations photovoltaïques : le seuil d’appel d’offres relevé

La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borné, a annoncé au Salon de l’agriculture le relèvement du seuil d’appel d’offres pour les installations photovoltaïques. Celui-ci passe de 100 à 300 kWc. La FNSEA se félicite de cette décision, «fruit d’un travail de deux ans aux côtés de nos partenaires de l’énergie avec qui nous avons porté cette demande depuis le travail engagé par Sébastien Lecornu en 2018». En effet, ces dernières années, la baisse considérable des tarifs et la complexité des dispositifs ont exclu, de fait, les agriculteurs des appels d’offres de rachat d’électricité. À ce jour, 13 % du parc photovoltaïque est agricole, réparti sur plus de 10 000 bâtiments, ce qui permet de lutter efficacement contre l’artificialisation des terres. En plus de répondre à des objectifs environnementaux, la production de cette énergie décarbonée représente un enjeu économique pour les agriculteurs en leur assurant un complément de revenu, note la FNSEA.

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