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Plan prévisionnel de fumure et reliquat : une obligation pour tous

Le classement en zone vulnérable de la Somme implique certaines obligations pour les exploitations, dont celle du plan prévisionnel de fumure.

Le plan prévisionnel de fumure azotée est exigible au plus tard avant le premier apport d’azote réalisé en sortie d’hiver.
Le plan prévisionnel de fumure azotée est exigible au plus tard avant le premier apport d’azote réalisé en sortie d’hiver.
© Jesper Anhede


Tout le département de la Somme est désormais classé en zone vulnérable (à l’exception de Cayeux-sur-Mer). Depuis le 1er septembre 2017, le programme d’action s’applique également aux nouvelles zones. Parmi les mesures à respecter, il y a l’obligation de réaliser un plan prévisionnel de fumure et de tenir à jour un cahier d’enregistrement des pratiques de fertilisation azotée. Une analyse de reliquats d’azote en sortie d’hiver doit également être réalisée. Voici les principales obligations.

Reliquat d’azote en sortie hiver
Ce reliquat est obligatoire dès que la surface cultivée en zone vulnérable est supérieure à 3 ha. Il doit être positionné sur l’une des trois principales cultures de l’exploitation et le résultat doit être pris en compte dans le plan de fumure de la parcelle analysée. Il est possible de remplacer cette analyse par une mesure du taux de matière organique ou une analyse d’herbe dans les situations où ce reliquat ne se justifie pas (ex : exploitation 100 % herbe).
Attention, les agriculteurs exploitants dans les périmètres de captage de Brie et de Voyennes doivent réaliser des reliquats supplémentaires sur les parcelles concernées (trois reliquats supplémentaires à positionner sur les trois cultures principales exploitées dans le périmètre de captage, dès lors que leur surface est supérieure à 3 ha). Ces deux captages sont en effet classés en zones d’action renforcées (ZAR) du fait de leur teneur en nitrates supérieure à 50 mg/l.

Plan de fumure prévisionnel azoté
Ce plan prévisionnel de fumure azotée doit être établi pour chaque îlot cultural exploité en zone vulnérable, qu’il reçoive ou non des fertilisants azotés. Il est exigible au plus tard avant le premier apport d’azote réalisé en sortie d’hiver ou avant le deuxième apport en cas de fractionnement des doses de printemps. Ce document doit être conservé durant cinq campagnes. Il est important d’y notifier tous les éléments précisés dans le tableau suivant.
Pour le calcul de la dose prévisionnelle, il faut s’appuyer sur la méthode du bilan d’azote définie par le Comifer (sauf pour certaines cultures qui ont un plafond d’azote à ne pas dépasser. Cas des prairies ou certains légumes par exemple). Le référentiel régional fixé par arrêté préfectoral définit les paramètres de calcul (voir tableau). Aucun modèle n’est imposé (logiciel informatique ou papier), l’essentiel est d’y retrouver tous les éléments.
Pour les valeurs de reliquats d’azote (en complément de l’analyse réalisée), il est possible de se référer à la synthèse statistique départementale qui paraîtra prochainement.
Attention, l’objectif de rendement est défini réglementairement comme étant la moyenne des rendements obtenus les cinq dernières années en retirant les mini et maxi (possibilité de raisonner par type de sols et de remonter si besoin à la sixième année s’il manque des références).
Pour rappel, il est possible d’ajuster la dose prévisionnelle en cours de campagne en fonction de l’état de nutrition azotée mesurée par un outil de pilotage (drone, farmstar, GPN, NTester…). Tout apport supérieur à la dose prévisionnelle devra néanmoins être justifié. Dans ce cadre, la Chambre d’agriculture de la Somme propose son service «Mes Dron’im@ges» afin de mesurer l’état nutritionnel azoté sur blé et colza et apporter un conseil de fumure adapté.

Cahier d’enregistrement de la fertilisation azotée
Le cahier d’épandage doit être tenu à jour régulièrement et doit enregistrer tous les apports azotés minéraux et organiques sur chaque îlot cultural. Il est également à conserver cinq ans. On doit y retrouver notamment l’identification de l’îlot (sa surface et type de sol) ;
les modalités de gestion de l’interculture (gestion des résidus de culture, gestion des Cipan, repousses ou cultures dérobées…) ; la culture pratiquée sur l’îlot (avec la date d’implantation, de récolte et rendement réalisé) ; et tous les apports d’azote (dates, types et quantités d’apport d’azote…).

Autres mesures imposées
D’autres mesures sont également à respecter, comme le calendrier d’épandage, la couverture des sols en période hivernales (avec quelques cas dérogatoires) ; les conditions d’épandage sur sols gelés ou en pente et les capacités et conditions de stockage des effluents d’élevage. Ainsi, sur sols gelés (dès lors qu’il est pris en masse par le gel ou gelé en surface), il est interdit d’y épandre des fertilisants organiques à C/N <8 (ex : lisiers, fientes) et de l’azote minéral. En revanche, il est possible d’épandre des fumiers compacts pailleux et autres produits organiques solides visant à la lutte contre l’érosion des sols.

Les éléments obligatoires du plan de fumure

Identification de l’îlot, surface, type de sol

Cultures pratiquées et période d’implantation envisagée

Date d’ouverture du bilan (= date d’établissement du plan de fumure ou date du reliquat) (1)(2)

Quantité d’azote absorbée par la culture en sortie d’hiver (pour les cultures d’hiver) (1)(2)

Objectif de rendement (1)

% de légumineuses (1) (pour les associations graminées/légumineuses)

Apports N par irrigation envisagée

Reliquat d’azote en sortie hiver (1)

Quantité d’azote total et efficace à apporter à l’ouverture du bilan

Prévisionnel d’apport d’azote total et efficace pour chaque type de fertilisants envisagés

(1) Non exigé si l’îlot ne reçoit pas de fertilisant azoté ou une quantité < 50 kg N/ha
(2) Non exigé si la culture est soumise à une dose plafond et non à la méthode du bilan

Pour en savoir plus !

Télécharger les plaquettes disponibles sur le site internet de la chambre d’agriculture.
Pour les références régionales pour le calcul de la dose d’azote, dirigez-vous vers le lien http://www.hautsdefrance.chambres-agriculture.fr/environnement-territoi…. Ce référentiel précise les modalités de calcul de la dose d’azote à apporter pour le plan de fumure. Les outils informatiques de calcul du plan prévisionnel de fertilisation azotée doivent être conformes à la méthode du bilan prévisionnel du Comifer. C’est le cas de «Mes Parcelles» proposé par la chambre d’agriculture (contact : 03 22 33 69 77)
Pour les mesures à respecter en zones vulnérables : http://www.hautsdefrance.chambres-agriculture.fr/environnement-territoi…. Ce document rappelle les différentes mesures du programme d’action à respecter en zones vulnérables (programme d’action national et régional). A noter, qu’un nouveau programme régional harmonisé Hauts-de-France est en cours d’élaboration pour une application au 1er septembre 2018.

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