Aller au contenu principal

PLUi : «En agriculture, on est entre deux feux»

PLUi et agriculture : le point avec Xavier Flinois, vice-président de la FDSEA de la Somme.

Xavier Flinois : «Nous avons réussi à faire diviser par deux la consommation de foncier agricole à l’échelle des Hauts-de-France.» 
Xavier Flinois : «Nous avons réussi à faire diviser par deux la consommation de foncier agricole à l’échelle des Hauts-de-France.» 
© F. G.



Si le syndicalisme agricole ne fait pas partie des personnes publiques associées, invitées à donner son avis sur les PLUi, elle n’occulte pas pour autant le sujet. Et pour cause. «Dans les PLUi, il y a le zonage d’un côté, et le règlement de l’autre. Pour l’agricole, c’est le zonage qui fait le plus peur, parce que le premier élément qui entre en ligne de compte dans la valeur du foncier, c’est sa destination», explique Xavier Flinois, vice-président de la FDSEA de la Somme et vice-président de la Safer des Hauts-de-France.
Certes, la mise en place des PLUi présente l’avantage d’arrêter l’aménagement anarchique des communes, mais fait perdre aux propriétaires et aux maires leur liberté d’utilisation de leurs biens. Sur ce sujet, «l’agriculture est entre deux feux, ajoute Xavier Flinois. D’un côté, nous voulons préserver les espaces agricoles. De l’autre, un certain nombre d’agriculteurs sont propriétaires. Et, en tant que propriétaires, ils peuvent avoir envie de tirer parti de leurs terrains, notamment lors des successions».

Lutter contre l’artificialisation des terres
Une fois cela dit, le premier souci du syndicalisme agricole par rapport aux PLUi est celui de l’artificialisation des terres. Et d’autant que chaque municipalité peut avoir des projets différents en la matière. Ainsi, si certaines communes n’ont aucune envie de voir arriver des constructions sur leur territoire, d’autres, en revanche, sont dans une logique inverse. Aussi entre les Scot, qui déterminent les volumes constructibles pour les PLUi, et les desiderata des maires de chaque commune, le syndicalisme agricole doit trouver les bons angles d’attaque pour lutter contre l’artificialisation des terres.
Pour ce faire, il y a plus de dix ans, la Commission départementale de préservation des espaces naturels agricoles et forestiers (CDPENAF) a été créée, à l’initiative de la fédération. «Son rôle est de donner un avis sur les documents d’urbanisme, dont les PLUi. Si l’avis que nous donnons n’est que consultatif, nous avons quand même réussi à faire diviser par deux la consommation de foncier agricole à l’échelle des Hauts-de-France», précise le vice-président de la FDSEA de la Somme.
Reste que, aujourd’hui, on observe une recrudescence des besoins de foncier pour des projets économiques. Face à ce phénomène, le syndicat souhaite récupérer toutes les friches qui ont fait l’objet d’une urbanisation, et insiste, par ailleurs, sur le fait que les investisseurs doivent raisonner sur les surfaces qu’ils appréhendent pour leurs projets économiques. «On accepte les surfaces nécessaires sur le plan technique pour ces projets mais, en revanche, sur les surfaces consommées pour des raisons esthétiques, on souhaite que les investisseurs revoient leur copie car, force est de constater que, dans de nombreux cas, ces surfaces sont bien supérieures aux besoins. La principale difficulté à ce sujet est que la réponse que nous font les investisseurs est que leurs besoins en foncier intègre aussi des possibilités de développement économique de leur projet», indique-t-il.
Quoi qu’il en soit, s’il y a bien un point sur lequel le syndicat se montre intransigeant, c’est sur les zones de culture. «Il devrait y avoir, à présent, une réflexion sur les surfaces devenues difficilement cultivables aujourd’hui (dents creuses, prairies que les agriculteurs n’ont plus le droit de retourner…). Une réflexion pourrait s’engager, mais uniquement à l’intérieur des communes», insiste-t-il.
Et le syndicaliste d’espérer que la loi foncière, annoncée pour 2019, pose le principe d’incitations fiscales pour réutiliser les terrains. Puis d’espérer l’implantation d’un établissement public foncier dans la Somme, dont l’une des missions sera de financer la dépollution des friches industrielles.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Qualipom événement pommes de terre
Qualipom’ 2025 : la filière pomme de terre se donne rendez-vous le 26 juin à Villers-au-Flos

Le salon régional dédié à la pomme de terre revient pour une 10ᵉ édition très attendue, le 26 juin 2025 à …

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

moratoires gibier d'eau Pannier-Runacher chasse Willy Schraen CNCFS
Les chasseurs de gibier d’eau très remontés contre leur ministre de tutelle

Alors que les scientifiques européens recommandent la prudence sur seulement trois espèces d’oiseaux migrateurs, le ministère…

Lors du repas champêtre, l’association a vendu une quarantaine de kilos de pommes de terre.
Récoltée à la main, cette pomme de terre ne se déguste qu’en baie de Somme

L’association des paysans du sud de la baie de Somme a marqué le lancement de la campagne de sa pomme de terre primeur en…

silo Oisemont Calipso visite d'essais variétés blé inauguration
Depuis Oisemont, Calipso vante l’innovation technique et la modernisation logistique

Le mercredi 25 juin 2025, la coopérative Calipso organise une journée exceptionnelle qui combinera la présentation de ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde