PLUi : «Nous n’avons pas le choix, c’est l’Etat qui décide»
Maire de Lamotte-Warfusée, Frédéric Dehurtevent,
considère que sa petite commune ne pèse rien dans
les choix de PLUi du Val de Somme.
Avec 698 habitants dans sa commune, Lamotte-Warfusée fait partie des petits poucets dans la Communauté de communes du Val de Somme à laquelle elle est rattachée. Parmi les cinquante-six communes de la CdC, Lamotte-Warfusée a été classée commune rurale, et inscrite dans la couronne amiénoise. Dans le PLUi de la CdC du Val de Somme, «nous n’avons pas le choix, c’est l’Etat qui tranche», commente le maire de Lamotte-Warfusée, Frédéric Dehurtevent.
De quelle façon ? Sur les 3,5 ha constructibles, la commune n’a droit à rien. Comprenez qu’aucun hectare ne sera constructible, puisque la doctrine de l’Etat, c’est boucher les dents creuses (espaces actuellement non construits au sein de la commune, ndlr) dans la commune. Pourtant, la constructibilité dans les dents creuses ne suffira pas à répondre aux besoins d’habitat de la commune. «Comment va-t-on faire pour faire vivre la commune ?», s’interroge Frédéric de Hurtevent. Sans compter que densifier les constructions au sein de la commune a ses limites. Avec la disparition des mares au sein de la commune, cette dernière a été exposée à des inondations l’an dernier, et ce scénario pourrait bien se reproduire au moindre orage conséquent.
Un poids inexistant sur les décisions
Quand le PLUi a été lancé, le cabinet d’études mandaté, Audiccé, n’a même pas pris la peine de les consulter. «Quand ils sont venus nous voir, tout avait déjà été arrêté et écrit. Autrement dit, le cabinet a répondu aux attentes de la DDTM et non à celles des élus», s’agace Frédéric Dehurtevent. Qu’importe, selon lui, les besoins des communes comme la sienne, le PLUi ne prend en compte que les desiderata des communes importantes dans la CdC que sont Villers-Bretonneux et Corbie.
Pour ce qui est de la problématique agricole, une charte a été mise en place pour tâcher d’améliorer les relations entre les populations périurbaines, qui se sont installées dans les communes autour d’Amiens, et le monde agricole. Parmi les sources de tensions à régler, se trouve celle de la circulation des engins agricoles à l’intérieur des bourgs. Une fois cela dit, d’après Frédéric Hurtevent, «le PLUi du Val de Somme ne s’occupe pas de l’agriculture. Son seul objectif est de ne pas grignoter des terres agricoles pour être conforme avec la loi».
Au final, les décisions arrêtées dans le PLUi «accoucheront d’une souris. Et on va avoir beaucoup de personnes insatisfaites, parmi lesquelles des maires, qui ne pourront rien développer. A mon avis, la seule volonté qu’il y a derrière ce document d’urbanisme, c’est de concentrer tout à Amiens. Comme aucune discussion n’est possible, nous ne ferons que subir», conclut-il, un brin amer.