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Désherbage
Point sur le désherbage en betteraves sucrières

Le désherbage des betteraves sucrières se retrouve bouleversé du fait des dernières évolutions réglementaires.

Avec les difficultés croissantes de gestion des graminées en végétation, les pratiques avaient évolué ces dernières années sur l’utilisation de solutions chimiques de prélevée. Cependant, l’essentiel des molécules utilisées ont vu leur homologation être retirée dernièrement (S-metolachlore avec le Mercantor Gold depuis le 23 juillet 2024 et triallate avec l’Avadex 480 depuis le 29 mars 2025). Désormais, en prélevée, seules les spécialités à base d’éthofumésate et de métamitrone (ex : Goltix Duo / Tornado Combi  peuvent apporter une efficacité sur graminées (vulpins). 
En conséquence, il faudra mettre en place tous les leviers du désherbage durable (rotation, gestion du travail du sol) car les interventions en post levée restantes avec des produits de la famille des FOPs ou DIMs sont parfois insuffisantes lors de conditions d’applications non optimales (météo défavorable) et surtout dans les cas de présence de graminées résistantes.
En ce qui concerne la gestion des dicotylédons en post levée, ce sont toutes les spécialités commerciales à base de triflusulfuron (Safari, Safari Duoactive...) qui sont contredites d’utilisation cette année. Ces spécialités étaient très utilisées pour la gestion de nombreuses flores dicotylédones dont les repousses de crucifères. Cette année, la métamitrone et le lénacile pourront avoir une efficacité sur crucifères et notamment repousses de colza, mais seulement s’il y a de l’humidité car ce sont des produits racinaires.
Un nouveau produit est attendu cette année : il s’agit de Rinskor (nouvelle famille chimique avec un nouveau mode d’action) de la société Corteva. Ce produit de post levée sera particulièrement efficace sur chénopodes.
La Chambre d’agriculture de la Somme a mis en place des essais désherbage cette année afin d’apporter des solutions nouvelles dans la gestion des adventices. Les résultats vous seront communiqués ces prochains mois.

Situation actuelle

Les semis de betteraves se terminent et les betteraves semées depuis mi-mars sont en cours de levée ou au stade cotylédons. Certains agriculteurs ont effectué un désherbage de prélevée avec les prévisions de pluies (les produits racinaires ont besoin d’humidité pour être efficaces) pour les situations à risque, à savoir graminées (Avadex 480 pour les agriculteurs qui en détenaient encore), chénopodes/ matricaires (Goltix 70 UD) ou encore ombellifères (Kezuro ou Goltix Silver). Malheureusement, les pluies ont été souvent en faible quantité sur le département, hypothéquant la pleine efficacité de ces applications.
En terres profondes, il y a encore de la fraîcheur en grattant le sol, contrairement aux terres plus séchantes (terres superficielles et biefs). Nous sommes optimistes sur le développement des betteraves en terres profondes. Cependant, une graine semée dans le sec devra attendre la pluie afin de germer.

Quelques règles à respecter pour le désherbage de post levée

À partir du semis, il faut envisager le premier désherbage quinze à vingt et un jours maximum après. Il est souvent d’actualité.
Avant toute intervention, il faut aller voir vos parcelles. Chaque situation est différente. Pensez à gratter le sol avec un couteau afin d’observer la présence de «fils blancs», signe de présence d'adventices. Plus on intervient à un stade jeune de l’adventice, meilleur sera l’efficacité.
Lorsque les adventices sont plus développées (à partir de 2 feuilles), il faudra augmenter la dose de produit foliaire (ex : Fasnet SC…) à la dose d’1,2 l/ha.

Si le temps sec dure

L’efficacité des désherbages s’orientera principalement sur des produits foliaires : Phenmédiphame («Betanals» = Fasnet SC), éthofumésate («Tramats» = Boxer SC 500). Il ne faudra pas augmenter la dose du racinaire et le choisir en fonction de la flore présente dans la parcelle. Le renfort des racinaires («Goltix 70 UD, Venzar») n’interviendra qu’à la faveur d’une ré-humection du lit de semences. La dose d’huile pourra aussi être augmentée dans ces conditions sèches afin d’augmenter l’efficacité par la suite. 
Le deuxième traitement intervient en général huit jours après le T1 et le/les suivants avec des relevées ou adventices non éliminées précédemment.
Il est trop tôt pour penser aux interventions anti-graminées et/ ou chardons. 
Si la météo le permet par la suite, du binage pourra compléter l’efficacité du désherbage à partir de 4 feuilles vraies et jusqu’à 10-12 feuilles de la betterave sucrière.

Le désherbage lin textile de printemps
Des solutions chimiques en retrait avec peu de méthodes de substitutions.
Le désherbage des graminées : comme pour le désherbage de la betterave, la perte de l’Avadex 480 remet en question la gestion des graminées dans la culture du lin. Cette solution de pré-levée utilisée pour la gestion des ray-grass, des vulpins mais également de la folle avoine, avait l’avantage de limiter les applications de rattrapage en végétation qui apparaissent comme nettement moins sélectives sur la culture.  Homologuée en pré-levée, mais encore en essai, la spécialité Colzamid (Napropamid) déjà connue sur colza pour la gestion des graminées et des coquelicots semblent apporter une réponse mais son efficacité sur graminée et sa sélectivité sont encore à appréhender. Dans plusieurs essais, Arvalis-Institut du Végétal, a montré un ralentissement de la croissance du lin comparable à celui pouvant être généré par une application d’herbicide en végétation. 
Il nous reste donc les traditionnelles solutions anti-graminées de la famille des FOPs et DIMs en application foliaire pour gérer les graminées. Ces solutions doivent être appliquées en conditions poussantes entre 5 et 10 cm du lin pour maximiser leur efficacité et assurer une bonne sélectivité sur la culture. Les spécialités du type Fusilade Max (Fluazifop) ou Agil (Propaquizafop) sont à privilégier sur les repousses de céréales alors que les spécialités comme Ogive VXT/Select (Cléthodime) ou Serac/Stratos Ultra (Cycloxydime) sont plus adaptées sur vulpins et ray-grass et peuvent dans certains cas être associées pour renforcer l’efficacité.
Pour la gestion des dicotylédones, une application au semis est incontournable à base de Sulcotrione (Rikki ou de Mésotrione (Calliprime Xtra) pour gérer les chénopodes, arroches, pensées, véroniques. Cette application de produit racinaire est particulièrement délicate cette année avec le printemps sec et l’absence de pluie. Il est primordial de ne pas laisser dessécher les terres entre la préparation et le semis. Dans les conditions actuelles, il est recommandé de réaliser vos désherbages le soir, dès que le vent tombe et que l’hygromètrie remonte avec un volume d’eau suffisant (200 l/ha) pour profiter de l’humidité résiduelle du sol.
Un complément anti-dicot pourra être réalisé en végétation dès le stade 5 cm du lin pour gérer les renouées liserons, crucifères, coquelicots, gaillets et vivaces du type chardons ou laiterons.
Pour les rattrapages de chénopodes, renouées liserons et gaillets, privilégier l’emploi de Chekker à 180-200 g/ha. En présence de renouées liserons, crucifères et vivaces, l’Allie SX à la dose de 15-20g/ha est plus adapté (ne vous trompez pas, seule cette spécialité dosée à 200 g/kg de metsulfuron méthyle est homologuée sur lin). Dans tous les cas, assurer vous que les lins soient bien enracinés à plus de 5 cm de profondeur et en absence de précipitation importante annoncée en post-application pour éviter les problèmes de sélectivité. Pour ces interventions de rattrapage, il conviendra d’utiliser un volume d’eau suffisant (150-200l/ha) et de réaliser les applications avec une bonne hygrométrie (de préférence le soir).
Il est important de respecter un intervalle de 7 jours entre 2 désherbages et de bien identifier l’intervention qui semble prioritaire (anti-graminée ou anti-dicot).
Pour la gestion des vivaces, il est important de juger le niveau de pression pour adapter son programme de rattrapage soit à base de Metsulfuron méthyle (Allie SX) ou de Clopyralid (Lontrel 100). Dans tous les cas, en cas de forte présence de laiteron ou de chardon, il convient d’intervenir tôt (dès le stade 5-10 cm du lin) afin de bloquer la croissance des vivaces et limiter leur concurrence vis-à-vis du lin et ne pas perturber de gêne à l’arrachage.
Une bonne gestion des adventices en linière est une clé de réussite de la culture du lin textile. Le positionnement de ces interventions est à bien raisonner afin de minimiser les soucis de sélectivité et donc améliorer l’efficacité.

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