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Pour la FNSEA, l’agriculture est déjà en transition

La FNSEA a rencontré le 10 juillet le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, pour faire le point sur les grands dossiers liant agriculture et environnement.

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
© D. R.

Si agriculture et écologie sont souvent opposées, Christiane Lambert a plaidé le contraire auprès du ministre de la Transition écologique, le 10 juillet. Pendant près d’une heure trente, la présidente de la FNSEA, accompagnée d’une délégation de trois autres élus, a évoqué auprès de Nicolas Hulot les défis auxquels l’agriculture est confrontée, mais aussi les efforts du secteur pour s’adapter aux nouvelles exigences sociétales. «On était déjà en transition avant que le ministre arrive, souligne-t-elle. Nous avons eu une phase d’appropriation. Nous pouvons passer à la phase d’amplification si on a de l’innovation, de l’accompagnement, du conseil…»
Car, depuis de nombreuses années, l’agriculture a travaillé sur ses pratiques, que ce soit en matière de bien-être animal, de protection de la biodiversité, de réduction des intrants, consciente de la nécessité de changer de modèle. Pour aller plus loin, la présidente de la FNSEA insiste à présent sur l’importance d’un pacte avec le citoyen : d’abord un retour de la valeur au producteur qui, depuis la loi de modernisation de l’économie, a vu son revenu baisser au profit de celui des autres maillons de la filière, pour ensuite être en capacité d’investir dans l’amélioration des pratiques quand la rentabilité est au rendez-vous.

Etats généraux et changement climatique
Ce retour de valeur aux agriculteurs sera d’ailleurs l’un des chantiers des Etats généraux de l’alimentation, qui s’ouvriront le 20 juillet sous l’égide du ministre de l’Agriculture. A ce sujet, la présidente de la FNSEA se veut confiante, puisque tous les maillons de la filière, y compris les consommateurs, doivent y être associés. «On parlera du prix, mais aussi des modes d’alimentation, car les Français sont de plus en plus exigeants», explique Christiane Lambert. Et l’agriculture française, extrêmement diversifiée, est capable de répondre à la diversité des attentes, de l’alimentation classique jusqu’au haut de gamme, en passant par le bio et les multiples signes officiels de qualité. Une qualité et une origine pour lesquels le consommateur est prêt à payer un peu plus.
Cependant, au-delà d’un meilleur équilibre entre les maillons de la chaîne alimentaire, d’autres facteurs influent sur le revenu des agriculteurs. «Nos entreprises n’ont pas de toit» : une image qui, pour la présidente de la FNSEA, illustre bien les défis climatiques que les exploitations ont à relever, et ce, de plus en plus fréquemment en raison du changement climatique. Christiane Lambert défend donc «un package prévention/réparation», qui contiendrait des solutions contre le gel, une meilleure gestion de l’eau, et un système assurantiel plus efficace. L’irrigation est un point clé. Or, depuis 2006, «on n’arrive plus à construire des retenues d’eau en France», regrette Christiane Lambert, qui évoque des freins techniques, politiques et financiers sur lesquels le ministre a accepté de se pencher.
En matière de normes et de réglementation, la France a, par ailleurs, un gros travail à mener. Le chantier, qui sera amorcé par la loi sur la simplification administrative, contient la possibilité d’un droit à l’erreur. Sur ce sujet, la FNSEA a formulé une cinquantaine de propositions de simplification, et a demandé la pérennisation du Corena, le Comité de rénovation des normes en agriculture, instauré par Manuel Valls quand il était Premier ministre. La présidente de la FNSEA se satisfait en tout cas de l’écoute reçue auprès de Nicolas Hulot, qui a fait part de sa volonté de rencontrer l’organisation agricole tous les trimestres pour suivre l’ensemble de ces dossiers.

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