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Pour s’installer autrement, il n’y a pas que le bio, il y a les SIQO

Les signes officiels de qualité et d’origine (SIQO) permettent à des porteurs de projet en agriculture de différencier leur activité, d’être accompagné techniquement et financièrement, de dégager des plus-values par rapport à des produits «standard», mais aussi de partager des valeurs. 

Et si le signe officiel de qualité et d’origine (SIQO) était le meilleur allié d’un porteur de projet en agriculture ? Début de semaine, c’est en tous cas ce qu’ont tenté d’expliquer à un public composé majoritairement d’étudiants les responsables du Point accueil installation-transmission (PAIT) des Hauts-de-France lors d’une rencontre sur les thèmes des SIQO à Bourdon. Si le label «agriculture bio» traverse une passe difficile, d’autres démarches permettent de tirer son épingle du jeu. Ces démarches, on les connait autrement sous le nom d’IGP (indication géographique protégée), d’AOP (appellation d’origine contrôlée), de Label Rouge, de Spécialité traditionnelle garantie (STG) et d’Agriculture Biologique (AB). Si elles sont peu ou mal connues, c’est d’abord parce qu’elles sont peu nombreuses dans la région. Dans les Hauts-de-France, on en compte effectivement 56 si l’on met de côté le label AB. Sans conteste, le plus connu d’entre eux est le Label Rouge. Franco-français, il garantit une qualité supérieure du produit labellisé, y compris en matière de goût. La démarche STG est en revanche la plus rare – on en compte seulement 3 -, dont la moule de bouchot et le lait de foin dans les Hauts-de-France. D’ici quelques mois, la région devrait en officialiser au moins deux de plus avec le miel de tilleul de Picardie ou le haricot de Soissons (IGP).

 

Sécuriser des débouchés

Chez les porteurs de projet en agriculteur de la région, s’installer en s’appuyant sur un signe officiel de qualité serait de plus en plus en vue, à en croire Julie Potier, conseillère «installation» à la Chambre d’agriculture de la Somme. Si le signe de qualité et d’origine peut être un moyen intéressant de différenciation que l’on soit en circuit court ou long, de récentes évolutions législatives (loi Egalim) tendent aussi à lui accorder plus de place, notamment dans la restauration collective. Ainsi, si le Label Rouge permet en général une plus-value sur le prix de vente, «d’autres SIQO recherchés par la restauration collective (entre autres) permettent de sécuriser un débouché», assure Céline Rivet, responsable de la plateforme d’achats de produits alimentaires fermiers Approlocal.   

 

Plus-value recherchée

Selon Camille Acedo, chargée de mission Filières et Réseaux au Groupement régional pour la qualité alimentaire (Qualimentaire), adhérer à une démarche garantissant la qualité et l’origine n’est pas compliqué en soi : «Parfois, la marche n’est pas très haute à franchir entre les pratiques qu’on a et les exigences d’un cahier des charges.» Pour Émile Drouvin, éleveur ovin à Longpré-les-Corps-Saints et grand témoin de l’après-midi, produire des agneaux sous le cahier des charges «Label Rouge» n’a que des avantages. S’il doit l’engagement dans cette démarche à son père – ils sont installés ensemble – et à la coopérative Les Bergers du Nord-Est, le jeune éleveur est tout prêt à poursuivre. Sur le plan économique, produire sous Label Rouge lui offre une plus-value d’environ 20 centimes par kilo de carcasse par rapport à un agneau «standard». 80 % des agneaux de son troupeau entrent dans la démarche. Lorsque Émile s’est installé, être engagé dans une démarche de qualité et d’origine lui a permis de bénéficier de bonifications. Et l’éleveur de l’affirmer : «On ne fait pas cela uniquement dans un but financier, mais cela ne se refuse pas.»

 

Le rôle de l’organisme certificateur

Éleveur d’agneaux selon le cahier des charges «Label Rouge», Émile Drouvin est formel : «au quotidien, ça ne change pas forcément grand-chose». Quelle que soit la démarche à laquelle on souhaite adhérer, la condition première est de répondre aux exigences d’un cahier des charges et de satisfaire au contrôle d’un organisme certificateur. À en croire Emmanuel Lécluselle, représentant Certipaq, «ces contrôles ne sont pas la mer à boire». Grosso modo, pour les productions animales par exemple, l’opération apparait relativement simple : «Il y a un contrôle par an réalisé par le technicien du groupement auquel on adhère et la possibilité d’un contrôle par l’organisme certificateur réalisé de manière aléatoire.» Emmanuel Lécluselle décrit son rôle comme «celui qui regarde si les conditions du cahier des charges sont respectées». Lorsqu’il se rend dans une exploitation, la première étape consiste en un contrôle visuel : «Dans le cadre d’une démarche qui exclut les aliments fermentés, on va par exemple regarder s’il y a la présence d’un silo d’ensilage de maïs, auquel cas cela ferait mauvais effet…» La seconde étape consiste à «éplucher» les documents liés au fonctionnement d’une exploitation. «Ce volet administratif peut rebuter, mais finalement, on base nos contrôles sur des documents qui existent déjà», poursuit M. Lécluselle. Dans l’hypothèse où un agriculteur rencontrerait des hypothèses à être dans les clous du cahier des charges auquel il adhère, l’organisme certificateur être en mesure de faire preuve d’une certaine souplesse : «Il faut de la transparence et rester honnête. On peut comprendre une difficulté passagère, mais dans ce cas, il faut nous en informer, et qu’il n’y ait pas répétition. S’il s’agit d’un événement exceptionnel, il n’y aura pas forcément de conséquence.» À l’inverse, s’il apparait que l’agriculteur s’est volontairement mis en défaut par rapport au cahier des charges, «on peut aller jusqu’à l’exclusion de la démarche» ; ce qui reste exceptionnel. 
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