Chasse
Pourquoi la Wallonie décide d’une suspension de la chasse de la perdrix grise pour 2025
La Wallonie n’autorisera pas la chasse à la perdrix grise durant l’automne 2025. La ministre régionale en charge de la Chasse, Anne-Catherine Dalcq (MR), l’a confirmé le 5 août dernier, invoquant des délais trop courts pour finaliser les plans de gestion requis. Une décision perçue comme un « report » et non un renoncement définitif.
La Wallonie n’autorisera pas la chasse à la perdrix grise durant l’automne 2025. La ministre régionale en charge de la Chasse, Anne-Catherine Dalcq (MR), l’a confirmé le 5 août dernier, invoquant des délais trop courts pour finaliser les plans de gestion requis. Une décision perçue comme un « report » et non un renoncement définitif.

Prévue initialement du 20 septembre au 15 novembre, la campagne de chasse à la perdrix grise est annulée cette année. En cause : l’impossibilité pour les groupes de travail et les conseils cynégétiques de produire à temps des plans de gestion juridiquement sûrs et cohérents.
Depuis un arrêt du Conseil d’État, la chasse à cette espèce emblématique est conditionnée à la mise en œuvre de plans triennaux validés, censés garantir sa préservation. « La décision de ne pas ouvrir la chasse de la perdrix grise cette année est un report, non un renoncement », a insisté la ministre Dalcq dans un communiqué. « Elle permet de construire une base juridique solide pour l’avenir, en garantissant aux territoires qui s’engagent une possibilité d’ouverture dès l’année prochaine. »
Une espèce en déclin, mais des acteurs de terrain mobilisés
En déclin notable depuis plusieurs décennies, la perdrix grise a été classée « en danger » sur la liste rouge des espèces menacées en Wallonie en 2022, d'après l'administration wallonne de l’environnement. Ce statut alarmant impose des conditions strictes de gestion, avec pour objectif la présence durable de l’espèce sur le territoire.
Pour les fédérations de chasseurs, cette suspension de la chasse ne remet pas en cause leur implication. Le Royal Saint-Hubert Club de Belgique (RSHCB) et l’Amicale des Chasseurs de la Région Wallonne (ACRW) ont réagi conjointement :
« Les gestionnaires de territoires de chasse se mobilisent depuis de nombreuses années pour favoriser la présence durable de la perdrix grise en Wallonie. Ils aménagent les milieux pour améliorer les conditions d’habitat au bénéfice de tous les oiseaux partageant la même niche écologique. »
Ces associations espèrent que ce report ne démobilisera pas les chasseurs et rappellent que leur implication active — suivi des populations, aménagements, repeuplements — sera intégrée aux futurs plans de gestion.
Objectif 2026 : des plans validés, une chasse encadrée
Les travaux se poursuivent en coulisses. L’objectif du gouvernement est de publier dans les mois à venir un arrêté ministériel détaillant les conditions techniques et administratives pour valider les plans de gestion. Une ouverture conditionnelle de la chasse a d’ailleurs déjà été intégrée au plan quinquennal validé par l’exécutif wallon.
« La survie de la perdrix grise dépendra d’actions concrètes, portées par ceux qui, au quotidien, aménagent et entretiennent ces milieux : les chasseurs ! », concluent Benoît Petit (RSHCB) et Dimitri Cordier (ACRW), dans une déclaration conjointe.
La balle est désormais dans le camp des conseils cynégétiques, qui auront plusieurs mois pour structurer leurs projets. Une mobilisation que la ministre souhaite encourager, avec en ligne de mire une possible réouverture encadrée de la chasse dès l’automne 2026.