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Premiers échos du congrès de la Fnsea

Des agriculteurs de toute la France étaient réunis à Saint-Etienne à l’occasion du congrès de la Fnsea.

© Actuagri

Plus de 700 agriculteurs s’étaient rassemblés à Saint-Etienne les 24, 25 et 26 mars à l’occasion de du 69ème congrès de la Fnsea.
Un programme riche, avec en particulierdes échanges sur le rôle du syndicalisme et une réflexion sur les méthodes à utiliser aujourd’hui  pour communiquer avec une intervention de Thierry Bontour, président de la commission nationale des statuts et conflits. Le projet Archimède a été aussi au cœur des débats.
Ce projet a pour objectif d’optimiser le fonctionnement du réseau en donnant une ligne de fonctionnement aux Fdsea aussi bien sur l’organisation administrative que sur l’exercice des responsabilités et des collaborations avec les autres organisations agricoles.
Les sujets fiscaux, assurantiels ont également été abordés tout comme la question du poids de l’agriculture au sein des territoires et au sein du monde rural.
Le premier ministre, Manuel Valls, devait participer au congrès le 26 mars.
Occasion pour les adhérents de dénoncer les "sur-politiques" que la France met en œuvre. Nous y reviendrons dans notre prochain numéro.
Comme traditionnellement, la première partie du congrès est consacrée au huis clos et à l’intervention des régions.
Ci-dessous un focus sur les principales interventions des représentants de la grande région.

ILS ONT DIT…

Laurent Degenne
Président de la Fdsea de la Somme et de la Frsea Picardie
«Contractualisation et compétitivité»

«Le marché européen est de moins en moins encadré, et la volatilité de plus en plus forte. Pour pallier cette volatilité, les agriculteursont contractualisé. Toutes les filières sont concernées telles que le lait ou le sucre. Pour la pomme de terre, les metteurs en marché n’ont pas respectéleurs engagements. Il faut que la Fnsea et les associations spécialisées investissent plus ce sujet.

Sur la compétitivité, les frontières sont de plus en plus libres, et quand on habite à côté de la Belgique, le constat est flagrant. Nous en avons assez des contraintes administratives et réglementaires, mais aussi des contraintes irrationnelles infligées par la société. Ce sont des signaux négatifs envoyés au monde agricole. Produire et manger français, oui, mais n’oublions pas le transformer français. Notre industrie agroalimentaire locale fait vivre nos territoires ruraux».

Guillaume Chartier
Président de la Fdsea de l’Oise
«Le travail à façon se propage à grande vitesse»

«Nous sommes attaqués de toutes parts par l’opinion et les médias. Nous sommes vus comme des destructeurs de biodiversité, nos pratiques sont montrées  du doigt. Une infime partie de la société dicte sa vision rétrograde et dogmatique de notre agriculture.  Quelle est notre politique de communication, quels sont nos éléments de langage afin d’être proactifs et redevenir maître de  notre destin ?

Autre sujet, le travail à façon. Il se propage à grande vitesse dans nos campagnes. Il peut répondre à un besoin ponctuel. Mais si cela perdure  comment se positionner par rapport à l’installation des jeunes,  en  terme d’actif agricole, de statuts du fermage, d’application de produits phytosanitaire… ?»

Marc Droy
Commission main-d’œuvre de la Frsea Picardie
«Des nouvelles lois qui risquent d’augmenter le coût du travail»

«La nouvelle loi sur les complémentaires santés des salariés de toutes les entreprises françaises risque de désorganiser les régimes mis en place en agriculture et d’entraîner des coûts de gestion considérables.

Concernant la gestion de nos régimes,  le niveau régional nous parait le plus pertinent pour en assurer le contrôle par les partenaires sociaux lorsqu’ils souhaitent assumer ces responsabilités. Mais dans ce cas il est indispensable que nos structures nationales fournissent une expertise technique. Il serait dommage qu’une loi rédigée comme d’habitude pour les grandes entreprises conduise à une  régression dans nos petites structures d’emploi».

Laurent Cardon
Secrétaire général de l’Usa de l’Aisne
«Des règles claires pour la PAC»

«Un seul constat : les règles du jeu de la PAC ne sont pas encore connues. A l’image de l’annéedernière ces règles changent et changeront encoreau vude la complexité de cette réforme.

Certaines dispositions sont structurantes pour l’avenir denos exploitations comme le transfert de DPB entre  fermiers sortants et fermiers entrants. Il est impératif que les engagements oraux de notre ministre se concrétisent par des écrits.

Même si elles ne l’expriment pas ouvertement, nos administrations locales partagent nos inquiétudes par rapport aux déclarations qui seront désormais à la parcelle.

Nous avons besoin de clarté dans les règles de mise enœuvre afin de rassurer nos adhérents, de simplification dans la déclaration sans quoi nous reviendrons au dossier papier, et de pragmatisme dans la réalisation des contrôles».

Damien Greffin
Président de la Frsea Ile-de-France
«Adapter nos moyens de communication»

«Nous devons mettre en place une stratégie syndicale pour être vus, entendus, et surtout écoutés. Pour nos adhérents, les négociations de « salon » ne sont pas visibles.

Dans ce monde de l'hyper communication, de l'instantanéité, une action bien relayée médiatiquement, vaut tous les discours pour nos adhérents, surtout quand ils en sont les acteurs.

Si le temps des grands rassemblements est probablement révolu, il nous faut inventer de nouveaux modes d’action syndicale exclusivement tournés vers la communication. Aujourd’hui encore, notre réponse syndicale n’est pas à la hauteur de l'ampleur de l'attaque de notre modèle agricole.

La Fnsea doit revisiter ses classiques en matière d’action syndicale. Alors n’hésitons plus, pour la plus grande satisfaction de nos adhérents !»

Laurent  Verhaeghe
Vice-président de la Frnbp
«Une assurance récolte efficace et performante»

«Dans le cadre de la réforme de l’assurance récolte, un certain nombre de préalables doivent être acquis : la prévention des aléas naturels (stockage de l’eau, fourrages, semences..), le développement de l’épargne de précaution (plus de souplesse sur la DPA). Enfin le budget de l’assurance doit être à la hauteur des ambitions, mais surtout au taux de subvention des primes d’assurances à 65 % pour toutes les filières.

Autre point : le cri d’alarme du terrain. Les problèmes de trésorerie augmentent dans les exploitations. Les comptes courant débiteurs des exploitants dans les coopératives ont rarement été aussi élevés. Nous sommes inquiets de la frilosité de certaines banques à venir en aide aux exploitants. Nous devons continuer à accompagner les agriculteurs mis en difficulté par la conjoncture. Nos organisations économiques de producteurs doivent être renforcées.

Concernant Ecophyto, il demeure sur un objectif de moins 50 % en dix ans. Suicidaire pour nos filières ! Le rapport Potier et la pression des associations environnementalistes vont finir par avoir gain de cause. Valorisons les 400 000 certiphyto, les contrôles pulvés, les évolutions des pratiques… L’importation de produits alimentaires traités avec des molécules interdites en France doit être interdite. Cela entraîne trop de distorsion de concurrence!»

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