Syndicalisme
Prérentrée agricole avec le préfet de la Somme et ses services
Le préfet de la Somme a rencontré mardi les représentants agricoles pour dresser un état de la conjoncture et évoquer les dossiers sensibles de la rentrée. Récoltes, marchés, élevage et questions de terrain : trois heures d’échanges avant Plaine en Fête.
Le préfet de la Somme a rencontré mardi les représentants agricoles pour dresser un état de la conjoncture et évoquer les dossiers sensibles de la rentrée. Récoltes, marchés, élevage et questions de terrain : trois heures d’échanges avant Plaine en Fête.

Alors qu’il a confirmé sa présence à Plaine en Fête à Saint-Valery-sur-Somme ce dimanche 31 août, le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, a reçu le mardi 26 août, avec le corps préfectoral, les présidents de Jeunes Agriculteurs, de la Chambre d’Agriculture et de la FDSEA afin d’échanger sur les sujets agricoles de cette rentrée. La séance de travail a permis aux représentants agricoles de dresser un état de la conjoncture mais aussi d’aborder des dossiers de fond.
Récolte céréalière meilleure, mais marges en berne
La fin d’été est toujours le moment des bilans de moisson, et la rencontre n’y a pas échappé. La moisson 2025 a été qualifiée de très précoce, globalement plus satisfaisante que celle de 2024, tout en présentant des résultats techniques hétérogènes selon les secteurs ou les parcelles à moindre potentiel. Un effritement du rendement et de la qualité a aussi été constaté dans les zones où l’essentiel des récoltes n’a pu être effectué qu’en début
août. La crainte exprimée vient toutefois des cours, au plus bas depuis quatre ans, qui plafonnent les marges des cultures céréalières à un niveau insatisfaisant pour l’économie des exploitations.
Concernant les betteraves, les premières tendances apparaissent plus favorables que les années précédentes grâce à des semis précoces et à un climat favorable jusqu’à fin juillet. Mais deux menaces demeurent : l’impact de la jaunisse, déjà observée par endroits et susceptible de progresser dans les prochaines semaines, et le climat, qui pourrait encore limiter le poids racinaire ou affecter la richesse en fonction d’épisodes trop pluvieux ou trop secs. En lien avec le dossier de l’acétamipride, les représentants agricoles ont souligné que la jaunisse est clairement présente dans des départements voisins. Si la pression est restée moindre cette année dans la Somme, l’absence de protection et la concurrence des pays étrangers demeurent des menaces techniques et économiques. «L’agitation et les pétitions ne changent rien à ce qui se retrouve dans les assiettes : elles affaiblissent seulement les agriculteurs et les filières agroalimentaires françaises», ont-ils affirmé.
La situation du marché de la pomme de terre a également été abordée. L’effondrement du marché libre fait peser un risque sur les contrats en cours, et la FDSEA a demandé à «l’État d’agir pour faire respecter les engagements et lutter contre les refus abusifs de marchandises».
Pour les productions animales, la conjoncture actuelle offre la possibilité de concrétiser des projets d’élevage dans toutes les filières. Dans l’esprit de la loi Duplomb, la profession a demandé la création d’un guichet unique d’instruction des projets d’investissement en ateliers d’élevage, afin de gagner en rapidité et en fluidité dans le traitement des dossiers et de profiter sans délai des opportunités conjoncturelles.
Besoin d’appui
Dans les difficultés du quotidien, Jeunes Agriculteurs a alerté sur l’augmentation des dépôts sauvages et demandé une action renforcée de l’État. Les jeunes exploitants espèrent un soutien accru des brigades de gendarmerie de proximité et de l’OFB. Une proposition retenue par le préfet, qui a indiqué vouloir l’approfondir dès le prochain comité de suivi de la sécurité du quotidien.
Enfin, un point a été fait sur les relations avec RTE dans le cadre de la ligne Penly-Amiens. La profession déplore une rupture du dialogue concernant les indemnités aux propriétaires et exploitants concernés par l’implantation des pylônes. RTE applique un barème national, alors que les organisations agricoles défendent la révision du montant et de la forme de l’indemnisation. Les discussions devraient reprendre en septembre, si besoin sous l’égide des services préfectoraux.
Après près de trois heures d’échanges techniques en amont de Plaine en Fête, le préfet s’est réjoui de pouvoir consacrer, dimanche, davantage de temps à la découverte de cette manifestation agricole.