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Betteraves
Prévenir et agir contre la jaunisse

La pression exceptionnelle des pucerons et l’incidence de la jaunisse en 2020 ont amené l’Institut technique de la betterave (ITB) à organiser un comité technique spécial jaunisse, le 16 décembre.

La virulence de la jaunisse en 2020 a remis en cause un certain nombre de solutions jusqu’alors utilisées.
© V. Marmuse/CAIA

Quelles sont les connaissances actuelles sur le puceron vert et la jaunisse ? Les solutions insecticides autorisées en 2020 ont-elles été efficaces et sont-elles suffisantes ? Que comporte le plan national de recherche et d’innovation (PNRI) porté par l’Institut technique de la betterave avec le soutien de l’Inrae qui doit permettre de trouver des solutions opérationnelles dans un délai de trois ans ? Ces questions, ce sont celles auxquelles ont tenté d’apporter des réponses les experts de l’ITB lors d’un webinaire dédié. À situation exceptionnelle, participation exceptionnelle également, puisque pas moins de 400 participants étaient derrière leur écran. En guise d’ouverture du sujet, Ghislain Malatesta, responsable du département expérimentation et expertises régionales de l’ITB rappelait que «l’infestation des parcelles de betteraves en 2020 a été énorme», qu’elle s’est déclarée dès «le 24 avril» et qu’elle a été «massive, précoce et virulente». Et d’ajouter que, contrairement aux années précédentes, «la jaunisse est arrivée par le sud avant de remonter vers le nord alors qu’habituellement, elle touche d’abord la bordure maritime…»

 

Recherche et prévention

Coordinatrice des projets de recherche «jaunisse», Amélie Monteiro est revenue plus en détails sur l’état des connaissances actuelles du virus de la jaunisse et de ses vecteurs. D’après une évaluation réalisée sur un réseau de vingt-six parcelles, on a ainsi pu constater une perte de productivité moyenne de 25 % - le pic est à 48 % -, tenant compte de l’impact de la maladie sur le poids des racines et la richesse en sucre. L’analyse des sources d’infestation montre également que, dans une majeure partie des parcelles où la jaunisse était présente, plusieurs virus étaient présents, avec des situations toutefois différentes, en fonction des régions.

Si les producteurs de betteraves ont pu bénéficier de conditions allégées pour l’utilisation de certains insecticides (Movento, Teppeki), leur efficacité a été contrariée compte tenu de la virulence de la jaunisse en 2020. «L’infestation s’est manifestée dès le stade 2 feuilles et même avant dans certaines parcelles», rappelait quant à lui Cédric Royer, chargé du suivi des produits de protection des plantes et gestion des adventices.  «Entre le 27 avril et le 4 mai, Movento et Teppeki ont montré une certaine efficacité par rapport à un témoin non traité, mais nous avons toujours été dans des situations où le nombre de pucerons était très important, jusqu’à cent fois supérieur au seuil d’intervention». Pour les prochaines campagnes, si besoin est d’avoir recours à ces insecticides, le conseil de l’ITB est d’opter pour des doses pleines, «l’efficacité étant proportionnelle à la quantité de matière active». Enfin, rappelle-t-on encore du côté de l’institut technique, il est important de tenir compte de certaines conditions qui seraient favorables à la prolifération du puceron : présence d’adventices et de certains couverts d’interculture (moutarde, phacélie), repousses de betteraves et betteraves porte-graines… sont autant de réservoirs viraux.

 

Qu’en sera-t-il pour 2021 ?

S’il est difficile de prédire quelles seront les conditions de culture de l’année 2021, on sait néanmoins que le recours aux néonicotinoïdes en enrobage est à nouveau autorisé. La différence d’avec les années précédant son interdiction, c’est que la dose à laquelle leur utilisation est à nouveau permise sera réduite de 25 %. À cette dose, assure l’ITB qui s’appuie sur des expérimentations conduites entre les années 1994 et 1999, «la protection sera suffisante pour une période comprise entre 60 et
70 jours
». Compte tenu du contexte sanitaire humain (cette fois), «il n’y pas eu d’essais avec des néonicotinoïdes en doses réduites en micro-parcelles puisque leur utilisation était encore interdite», précise Cédric Royer. Enfin, reste la question de la disponibilité de ces semences enrobées pour la prochaine campagne. Pour Vincent Laudinat, le directeur de l’ITB, la confiance est de rigueur, même s’il faut faire preuve d’encore un peu de patience : «Les semenciers comme les firmes phytosanitaires sont prêtes. Les semences seront disponibles au plus tard fin janvier, début février». Quant à l’arrivée de variétés tolérantes, là encore, il faudra s’armer de patience : «Des variétés sont à l’étude, mais elles ne sont pas encore disponibles, rapportait en milieu de semaine Ghislain Malatesta. Des essais sont toujours en cours avec les obtenteurs pour les avoir au plus vite, mais chacun cherche avant à obtenir quelque chose qui soit vraiment efficace.»

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