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Mobilisation
Privés de liberté, les ruraux manifesteront virtuellement le 12 juin

Même s’il fallait s’attendre à ce qu’un certain nombre d’agriculteurs participent ce samedi 12 juin à la première manifestation en ligne pour la «défense d’une ruralité vivante et respectée», ils sont cette fois-ci plus que cordialement invités à la rejoindre. 

Liberté ruralité
© D.R.

Quel est le point commun entre un chasseur que l’on qualifie d’assassin sur les réseaux sociaux et un agriculteur taxé d’être un pollueur ?
Les auteurs de ces accusations malsaines ont bien souvent le même profil. Chez l’un comme chez l’autre, cela fait aussi un certain temps que le malaise est palpable, en même temps que la détermination à ne pas (plus) se laisser marcher sur les pieds grandit. 

Une connexion = un participant

Contexte sanitaire oblige, et même si, de part et d’autre, l’envie de battre le pavé - parisien, qui plus est - reste grande, c’est d’abord à la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et son président Willy Schraen que l’on doit l’initiative de la première manifestation virtuelle qui se tiendra ce samedi 12 juin. Le principe ? Depuis une plateforme Internet, sur laquelle chaque connexion comptera pour un participant, il sera possible d’écouter les prises de parole de représentants d’organisations et de manifestants, «comme lors d’une mobilisation classique», détaille la FNC. Depuis mercredi 9 juin, un lien internet actif (https://www.liberteruralite.fr) est disponible «afin d’accéder à cette interface militante d’un nouveau genre», poursuit la centrale cynégétique. Que les nostalgiques de la banderole et de la punchline se rassurent, le jour J, «il sera possible de poster ses revendications sur la plateforme afin de partager son expérience de terrain», assure enfin la FNC. 

La FNSEA rejoint la mobilisation

Côté mobilisation, cela fait plusieurs semaines que le monde cynégétique multiplie, via ses réseaux, – fédérations départementales des chasseurs notamment et associations – les appels à se mobiliser le 12 juin. Dans son dernier appel, la FNC estime que «faire entendre la voix des 30 % des Français qui habitent à la campagne et de tous ceux qui partagent l’identité rurale est une nécessité», derrière le slogan «laissez respirer les ruraux !».
Le monde agricole n’est pas en reste puisque la FNSEA figure comme premier partenaire de la FNC dans l’organisation de cette manifestation virtuelle. Dans une tribune cosignée avec le président Schraen, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert souligne «qu’accuser les ruraux, considérés par les «élites» auto-proclamés comme des Français rétrogrades et réfractaires à la transition écologique ou agro-écologique, est devenu une ritournelle verte. Nous serions donc les seuls responsables des désordres climatiques, de la pollution de l’air et des sols, de l’érosion de la biodiversité, de la disparition de certaines espèces... !»,
s’emporte-t-elle. Et de conclure en appelant à ce que «cette stigmatisation cesse. Le rôle des agriculteurs et des chasseurs doit être reconnu comme source de solutions face aux enjeux de demain, qu’ils soient climatiques, écologiques ou sociétaux.»

Un rendez-vous politique

Sans réellement le cacher, président des chasseurs de France et présidente du premier syndicat agricole français veulent faire de ce rendez-vous un lieu de rencontre manifestement politique à quelques semaines d’échéances électorales. Leur cible ? Elle est toute désignée tant les preuves d’une opposition à leurs pratiques, qu’il s’agisse d’agriculture ou de chasse, ont été nombreuses au cours des derniers mois : «l’écologie politique». «Les chasseurs en ont déjà fait les frais. Les agriculteurs aussi. Mais, ne nous y trompons pas, ces censeurs s’attaqueront à toutes les composantes de la ruralité, en tentant de gommer ainsi les modes de vie, les métiers ou les identités d’un monde qu’ils ne connaissent pas», craignent Christiane Lambert et Willy Schraen, qu’on imagine tous deux très remontés. Plus que les chiffres de la mobilisation du 12 juin, ce sont les résultats de plusieurs listes écologistes et/ou animalistes qui diront s’ils ont raison de se sentir menacés.

 

En Île-de-France, ces candidats aux Régionales qui veulent reconvertir les éleveurs

La campagne pour les élections régionales révèle décidément quelques «perles» parmi les programmes des candidats briguant la tête d’une région. En Île-de-France, les agriculteurs seront ravis d’apprendre, par exemple, que la liste «Oser l’écologie» conduite par Victor Pailhac propose de «substituer progressivement à l’agriculture traditionnelle une agriculture entièrement végétale» ; ce qui sous-entend la fin de l’élevage et des éleveurs. Pas de panique pour autant puisque les militants de cette écologie radicale ont une solution : «Pendant cette phase transitionnelle, les éleveurs ne seront pas au chômage, mais formés pour devenir cultivateurs ou s’ils le souhaitent, pour changer complètement de secteur professionnel.» Derrière la liste «Oser l’écologie», on trouve l’organisation Révolution écologique pour le vivant (REV) qui se définit comme «parti d’écologie radicale», le Mouvement Hommes Animaux Nature (MHAN) ou encore le Mouvement citoyen pour la protection animale. Ouvertement antispéciste, militant pour une société «débarrassée de l’exploitation animale», ce rassemblement qui s’oppose à «une écologie des demi-mesures et des hésitations» pour lui préférer «une écologie radicale» défend en vrac «droits des animaux, démocratie réinventée, fin du productivisme, opposition à la chasse…» Conscients (quand même) qu’un certain nombre de leurs propositions sont extrêmes, ils expliquent que leur «mise en place», des «conversions progressives» seront nécessaires. Plutôt rassurant ou carrément inquiétant ?
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