Aller au contenu principal

Production laitière : la Commission juge la situation «intenable»

La Commission de Bruxelles vient de préciser sa position sur le marché du lait dans l’Union au regard de la situation mondiale. Explications.

Le commissaire Phil Hogan (ici devant une assemblée de journalistes fin janvier à Bruxelles) s’est exprimé sur la situation du marché du lait européen.
Le commissaire Phil Hogan (ici devant une assemblée de journalistes fin janvier à Bruxelles) s’est exprimé sur la situation du marché du lait européen.
© Pierrick Bourgault

L’aide au stockage privé de la poudre de lait (et du beurre) va être prolongée de sept mois, bien que les volumes déjà retirés du marché pèsent déjà lourdement sur un secteur dont la situation est jugée à Bruxelles «intenable à long terme».
Le commissaire à l’agriculture, Phil Hogan, a annoncé, le 27 janvier, lors d’une audition publique organisée par le groupe démocrate-chrétien du Parlement européen, qu’il allait proposer une prolongation de sept mois du dispositif d’aide au stockage privé de la poudre de lait écrémé et du beurre, jusqu’au 30 septembre 2016.
Avec le programme pour la poudre de lait (dont l’aide a été portée à 36 centimes par jour et par tonne sur une période de neuf à douze mois), lancé en septembre dernier, Bruxelles espérait le retrait temporaire de 100 000 tonnes du marché de l’Union européenne. Sur la totalité de l’année 2015, seulement 52 000 tonnes ont été stockées, auxquelles s’ajoutent quelque 4 200 tonnes depuis le début du mois de janvier.

Des stocks toujours plus importants
Entre une production qui continue d’augmenter, des stocks de poudre toujours plus importants et des prix au plus bas, la «situation est intenable pour tous à long terme», résume la Commission de Bruxelles à la suite de la réunion du 26 janvier de l’Observatoire européen du marché du lait.
La collecte a augmenté de 2,2 % dans l’Union européenne sur les onze premiers mois de 2015 avec des hausses particulièrement fortes en Allemagne, Irlande, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas. La France, elle, fait figure d’élève sage avec une hausse bien plus modeste, voire une stagnation dans certaines régions.
Mais la tendance à la hausse, au niveau de l’Europe, se poursuit «sans signes de ralentissement», constatent les experts. Certes, les prix sont minimes. Mais les faibles coûts de production (engrais, énergie, alimentation) permettent néanmoins à certains agriculteurs de couvrir les prix bas. Les stocks de poudre de lait écrémé sont importants ; au-dessus des besoins normaux ; et en croissance, ce qui pèse encore plus sur le marché. Les stocks de beurre sont, eux, à un niveau normal et qui diminue.

Production mondiale en hausse
À l’échelle mondiale, la production de lait a augmenté de quelque 1,3 % sur les onze premiers mois de 2015, principalement en raison de la hausse dans l’Union européenne (+ 3 millions de tonnes) et aux États-Unis (+ 1 million de tonnes).
«Dans le contexte actuel, il faudrait diminuer la production de lait», a admis le 27 janvier Tassos Hanniotis, directeur à la Commission chargé de l’analyse économique agricole, devant des journalistes. «Je n’ai pas de mandat pour ça», a toutefois remarqué par la suite Phil Hogan.

De nouveaux contrats
En France, certains producteurs tentent de mieux organiser leurs rapports avec les laiteries sur la base de contrats. Et d’y trouver un peu de stabilité et de visibilité. Dans la région Centre, trois opérateurs, un distributeur, une laiterie et une organisation de producteurs (OP) ont annoncé, le 27 janvier la signature prochaine, lors du Salon de l’agriculture, d’un contrat tripartite sur la livraison de lait pour des produits de marque distributeurs. Il s’agit de l’enseigne Auchan, de l’association de Producteurs de Lait du Bassin Centre (APLBC) et de la Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH).
«Le mécanisme du contrat permet l’actualisation pour un semestre à venir d’un prix unique déterminé en fonction du marché et d’indicateurs publics comme l’indice du coût de production agricole». Le contrat concerne la livraison de dix millions de litres de lait par an, pour une durée de trois ans renouvelable.
Le dispositif comprend, pour les jeunes agriculteurs, des aides à la trésorerie et des droits à produire supplémentaires durant trois ans, ainsi que des sessions de formation. Il faudra bien que ce type d’initiatives se multiplient pour permettre aux éleveurs de surmonter des conjonctures volatiles.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

mobilisation Arras déplacement Emmanuel Macron
Un déplacement d’Emmanuel Macron perturbé par des tracteurs, le préfet s'en va

Le préfet du Pas-de-Calais, Laurent Touvet, n’est plus en poste. Son départ a été acté ce mercredi 26 novembre 2025 lors du…

Contrôle de chasseurs lors d'une battue aux grands gibiers dans le département de l'Eure-et-Loir par l'OFB.
L’OFB va concentrer ses contrôles sur la chasse pendant 15 jours

L’Office français de la biodiversité (OFB) annonce une opération nationale de contrôles renforcés du 29 novembre au 14…

mobilisation contre accord UE-Mercosur PAC et taxe engrais
Mobilisation ce mercredi dans la Somme : « Macron nous met sur la paille »

Les agriculteurs de la Somme se mobilisent ce mercredi 12 novembre contre une succession de décisions et déclarations jugées…

Olivier Berthe tapage nocturne relaxe
Relaxe pour l’éleveur du Vimeu accusé de tapage nocturne

Le tribunal de police d’Amiens a relaxé mardi 25 novembre Olivier Berthe, poursuivi pour « tapage nocturne »…

Historial de la Grande Guerre de Péronne guerre en Ukraine
À l’Historial de la Grande Guerre, une conférence interroge les échos du conflit en Ukraine

Alors que l’Europe commémore l’armistice du 11 novembre, l’Historial de la Grande Guerre de Péronne propose une réflexion…

Emmanuel Macron au Brésil évoque l'accord de libre-échange UE-Mercosur
Mercosur : après le « non », le « oui » de Macron

En marge du sommet des chefs d’État précédant la COP30 au Brésil, Emmanuel Macron a changé de ton sur le très controversé…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde