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Progrès génétique du blé : où en sommes-nous ?

Le thème du progrès génétique a été abordé lors de la journée des techniciens, organisée à Amiens, le 17 novembre, par l’Institut du végétal.

© AAP


«En 2012, Arvalis évoquait une stagnation du rendement en blé, malgré un progrès génétique continu sur tous les caractères», rappelait Pierre Bimont, ingénieur régional chez Arvalis. L’écart entre le rendement projeté (prolongement de la courbe) et le rendement réel se situe dans une fourchette de 10 à 14 quintaux par hectare. Une des raisons principales à cet écart est due à l’évolution du climat. Les vingt-cinq dernières années sont régulièrement plus chaudes que les quatre-vingt-dix précédentes avec des «extrêmes» plus fréquents et plus importants. A noter qu’en parallèle, tous les cinq ans, un jour de précocité aux stades «épi 1 cm» et «épiaison» est gagné.
Le contexte climatique va toutefois orienter la sélection vers des variétés tolérantes aux stress climatiques (froid, chaleur et sécheresse) et aux maladies. Déjà, il faut savoir que la nuisibilité aux maladies diminue chaque année et apporte un gain de rendement. Cela étant, la progression du rendement depuis une soixantaine d’années se maintient à un petit quintal par hectare. Sur vingt-et-une variétés inscrites entre 1955 et 2012, et comparées la même année, sur un même site et avec le même itinéraire technique, on retrouve, à peu de choses près, un classement comparable à la chronologie des inscriptions et un progrès génétique par le rendement de 0,54 quintal par hectare. Ce progrès est dû à l’augmentation du nombre de grains au m² et non pas au poids de mille grains, ainsi qu’à l’augmentation du nombre de grains par épi et non pas du nombre d’épis par m².
En revanche, la teneur en protéines du grain a diminué au fil des années. Sur un ensemble de variétés inscrites avant 1990, le taux de protéines moyen se situe dans une fourchette entre 12,3 et 13, 2 alors que celle des variétés inscrites après 1990 accuse un taux de protéines entre 11,2 et 12,5, mais elles font plus de rendement. La quantité de protéines produite à l’hectare a donc augmenté et cette protéine est de meilleure qualité : le gluten index, sur une échelle de 0 à 100, a progressé de 45 points, notamment en variétés panifiables, le P/L a doublé en tendance et a quadruplé pour les blés panifiables supérieurs, la force boulangère (W) a gagné 60 points sur une échelle de 0 à 500, en particulier dans la catégorie des blés à autres usages.

Et demain ?
Les variétés de demain dépendront des recherches en cours sur le génome. Le travail de localisation des QTLs (Quantitative Trait Locus), c’est-à-dire des endroits du génome étroitement liés à un caractère, est bien avancé. La sélection est face à des choix pour le meilleur compromis. «Le QTL 7B apporte un gain de rendement de 2,8 % à 3,7 %, quel que soit l’environnement testé (stress azoté, pression maladie, conditions climatiques), mais il pénalise de 0,2 point la protéine», donnait en exemple Pierre Bimont.
Les travaux de recherche visent, bien sûr, à concilier le rendement, la teneur en protéines et la tolérance aux maladies. De ce côté-là, 2015 a montré qu’un certain nombre de variétés sont sorties du lot. 

Les capteurs en cours de développement

«Devant la nécessité de produire plus pour satisfaire à la fois la demande croissante en productions végétales pour l’alimentation et pour les nouveaux usages alimentaires, tout en limitant l’impact des intrants chimiques sur l’environnement, les capteurs seront de plus en plus utilisés», a expliqué Benoît de Solan d’Arvalis - Institut du végétal. Ils vont permettre de disposer des observations nécessaires en sélection variétale grâce aux données sur le phénotypage à haut débit, dans les systèmes et techniques de culture innovants par l’observation régulière de l’état des cultures afin de comparer et analyser les itinéraires et pour piloter les cultures en temps réel.
«L’observation de l’état des cultures à des stades-clefs d’intervention pour ajuster les préconisations et déclencher les alertes est un des trois leviers importants pour l’avenir de ces nouveaux outils», a-t-il expliqué. Concrètement, les capteurs collectent des données au champ en temps réel qu’il faudra ensuite traiter à l’aide de serveurs, puis les mettre à disposition dans des bases de données que les agronomes, sélectionneurs, généticiens pourront analyser.

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