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Protecow : réfléchir sur l’optimisation de son élevage laitier

Le projet Protecow réunit six éleveurs wallons, six éleveurs flamands et six éleveurs du Nord de la France pour discuter de leurs chiffres techniques (alimentation, production laitière, taux) et économiques (marges brutes).

Parmi les constats : des économies peuvent être réalisés sur les concentrées de production sans réduire la production 
de lait. 
Parmi les constats : des économies peuvent être réalisés sur les concentrées de production sans réduire la production
de lait. 
© Protecow



Un premier résultat observé grâce au groupe d’éleveurs est que les différences de prix du lait entre les régions (prix par litre) ne résultent pas uniquement d’une différence du prix de base. Le principal facteur impactant est la qualité du lait et, plus précisément, les taux TB (taux butyreux) et TP (taux protéique). Entre les trois élevages les plus bas et les trois élevages les plus hauts en taux, la variation est de l’ordre de 4,5° TB et 1,5° en TP. Mais attention, le niveau de production doit rester stable ! En produisant moins de litres par vache avec des taux plus élevés, vous augmenterez le prix par litre de lait. Toutefois, le revenu final par vache laitière (VL) ne sera pas forcément plus élevé, or, c’est cela qui est important.
La plus grande différence entre les élevages se situe au niveau du TB. Bien sûr, les TB et TP du lait sont en partie déterminés par la génétique des individus, mais la ration peut également fortement les influencer ! Il a été prouvé scientifiquement que le TB du lait diminue de manière importante lorsque la vache se trouve en acidose ruminale. Pour éviter l’acidose, la ration de base doit avoir une structure suffisante.
Les recherches menées par l’institut de recherche flamand Ilvo ont démontré que la valeur de structure d’un préfané était plus élevée que celle d’un ensilage de maïs du fait de sa teneur en cellulose brute. Grâce à l’ensilage d’herbe, on diminue les risques d’acidose ruminale. En Flandre, les éleveurs utilisent une importante quantité d’ensilage d’herbe dans leurs rations pour vaches laitières.
Une ration moyenne en Flandre occidentale contient 5,5 kg de MS d’ensilage herbe et 8,5 kg de MS d’ensilage de maïs. Dans le Nord de la France et en Wallonie, les rations se composent plutôt de 10 kg de MS d’ensilage maïs, ce qui laisse moins de place pour l’ensilage d’herbe. Dans ces rations, la structure est le plus souvent apportée par la paille. Pour pouvoir incorporer 5,5 kg de MS d’ensilage d’herbe dans la ration sans perdre en production de lait, il est obligatoire d’avoir un ensilage de bonne qualité. Les points clés pour produire un bon ensilage sont la fertilisation, le moment de fauche, les conditions météorologiques entre la coupe et l’ensilage, et un réglage correct du matériel. Les discussions de groupe font ressortir que «l’herbe est la culture la plus importante sur un élevage laitier».

Diminuer les concentrés
Le deuxième constat concerne l’utilisation des concentrés. Les éleveurs des trois régions produisent en moyenne tous environ 30 kg de lait par vache et par jour (au cours du printemps 2018), mais avec des quantités de concentrés distribuées très différentes. Sur ce point, les producteurs laitiers belges doivent apprendre de leurs collègues français.
En cas de déficit fourrager, il est normal de se pencher sur les concentrés et leurs prix pour choisir ce qui sera acheté pour pallier au manque. Cependant, dans les exploitations où les fourrages sont de bonne qualité et présents en suffisance, les éleveurs doivent s’interroger sur la nécessité de distribuer tous les concentrés. D’une manière générale, il y a peu d’économie à réaliser sur les correcteurs azotés distribués puisqu’une ration doit être équilibrée. Mais la question se pose pour le concentré de production : le lait produit en plus par vache va-t-il compenser les surcoûts supplémentaires ?
Utiliser 10 g/l de lait de concentrés en moins peut sembler peu, mais avec une production annuelle de 500 000 l (55 VL à 9 250 l/VL), cela représente finalement une économie de près de 5 t de concentrés. Ce qui est d’autant plus intéressant quand la production ne chute pas et que les taux augmentent ! Pour maintenir la production, il faut ajuster par petites touches les quantités distribuées. Il est évident qu’économiser de l’aliment concentré n’est pas un but en soi : ce qui est visé, c’est bien de faire plus de lait par kilo d’aliments concentrés utilisés.
Le tourteau de soja est un aliment très intéressant en complémentation du maïs du fait de sa teneur en protéines très élevée, mais il présente deux inconvénients majeurs : il n’est pas produit localement et son prix est très volatil. Des simulations ont été réalisées durant le projet afin d’évaluer les effets de sa suppression totale ou partielle dans la ration des VL de la région Flandre-Wallonie-Hauts de France.
Trois exploitations types ont été modélisées pour représenter la diversité des exploitations laitières du territoire transfrontalier. Des simulations pour réduire le soja ont été testées sur ces exploitations modèles. A partir de ces simulations, des fiches seront produites et mises à disposition à partir du mois de novembre sur le site internet du projet Protecow :  http://www.interreg-protecow.eu/

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