Politique
Quelle agriculture si le rêve des Ecolos se réalise ?
La secrétaire générale des Écologistes, Marine Tondelier, rêve déjà d’une place pour elle et ses amis dans le gouvernement qui pourrait être constitué après la chute du Premier ministre, François Bayrou, à l’issue d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre.
La secrétaire générale des Écologistes, Marine Tondelier, rêve déjà d’une place pour elle et ses amis dans le gouvernement qui pourrait être constitué après la chute du Premier ministre, François Bayrou, à l’issue d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre.

Dans un communiqué de ce jour, le parti écologiste indique avoir réuni hier – le 7 septembre -, réuni ses secrétaires régionaux « pour anticiper tous les scénarios politiques », y compris une dissolution rapide de l’Assemblée nationale. Secrétaire générale des Ecologistes, conseillère régionale des Hauts-de-France et élu d’opposition à Hénin-Beaumont, Marine Tondelier explique que bien que ce scénario reste improbable, le parti est prêt à présenter des candidatures sur l’ensemble des circonscriptions et à engager des discussions avec ses partenaires de gauche.
Pour les Écologistes, la priorité reste la nomination d’un Premier ministre de gauche et/ou écologiste afin de mettre en œuvre rapidement des politiques jugées urgentes par le parti, évoquant des « politiques de rupture que réclament les Français.es. »
La priorité défendue par le mouvement écologiste est incontestablement une volonté de tourner la page de l’agriculture conventionnelle pour imposer l’agroécologie et l’agriculture bio, en promettant (entre autres) la fin de l’utilisation des pesticides et des engrais de synthèse. Les conséquences de ces choix – sur la souveraineté notamment - ne semblent en revanche pas évaluées, de même que l’on peut se demander qui financera le basculement de milliers d’exploitations vers un nouveau modèle dans un contexte budgétaire contraint…
A une échelle plus large, EELV décrit dans son programme agricole vouloir réorienter la Politique agricole commune (PAC) pour privilégier les petites exploitations et conditionner les aides à des pratiques respectueuses de l’environnement. Mais là encore, qui des exploitations telles qu’on les connait aujourd’hui, de leur rôle dans la souveraineté alimentaire et leur contribution à la balance commerciale de la France ?

Des mesures sans financement
Pour sécuriser le revenu paysan, les écologistes annoncent la mise en place de prix planchers et d’un « Egalim européen ». Sur le papier, l’objectif affiché de ces outils est limiter la pression de la grande distribution et à garantir une rémunération équitable. Mais se pose la question de l’acceptabilité par Bruxelles de tels mécanismes, qui risquent de heurter les règles de la concurrence et d’entraîner des conflits commerciaux. Quant au financement d’un tel dispositif, il reste pour l’heure très flou.
Dernier sujet sur lequel les orientations défendues par EELV posent question : l’alimentation et les circuits courts. EELV entend par exemple généraliser les circuits courts, renforcer les cantines bio et réduire la consommation de viande. Problème, si une partie des consommateurs sont prêts à suivre ces recommandations, on peut s’attendre à ce qu’une autre partie des consommateurs soient mis à l’écart. Quant au coût réel pour les collectivités et les consommateurs, le sujet reste plutôt éludé.
En résumé, si certaines propositions écologistes peuvent séduire par leur ambition écologique et leur volonté de justice sociale, elles peinent à convaincre sur leur faisabilité économique, leur compatibilité avec les règles européennes et leur impact sur la souveraineté alimentaire.
Derrière les slogans et un rêve pour la formation écologiste d’accéder aux responsabilités, de nombreuses interrogations subsistent quant à la faisabilité économique et sociale de ces mesures.