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Élevage laitier
Réaliser un bon lavage de son installation de traite

Les défauts du lavage des installations de traite peuvent avoir des conséquences multiples sur la qualité du lait. Les explications d’Avenir conseil élevage.

Les automates de lavage équipent aujourd’hui l’essentiel des installations de traite. Aussi, bien souvent, une fois le lavage lancé, le trayeur quitte la laiterie sans rester voir ce qui va se passer par la suite. En traite robotisée, le lavage a lieu deux à trois fois par jour sans que l’éleveur ne sache toujours comment il se déroule exactement.

Pourtant, les défauts du lavage entraînent des conséquences multiples :

- De nombreux systèmes de décrochage automatique et de compteurs à lait fonctionnent en mesurant la conductivité du lait. Lorsque le lavage n’est pas correctement réalisé, du tartre s’accumule sur les électrodes des fluxmètres rendant la lecture de la conductivité du lait, et donc le déclenchement de la dépose, beaucoup plus aléatoire. C’est pour cela que l’on préconise de réaliser un contrôle du nettoyage de la machine à traire (Net’traite®) avant de réaliser un contrôle des décrochages (Dépos’traite®) ou de faire évoluer le réglage de ceux-ci.

- Le mauvais lavage de l’installation de traite se solde souvent par une augmentation des germes dans le lait. Alors que l’on recherche à avoir des taux de germes dans le lait à moins de 15 000 (voire moins), 18 % des échantillons de lait sont à plus de 30 000 et 12 % des producteurs ont eu un résultat à plus de 100 000 germes dans l’année. Bien souvent, lorsqu’un contrôle Net’traite® est demandé à la suite d’une montée des germes, il révèle l’existence d’incidents plus ou moins importants avant le pic.

- Le développement d’une flore non maîtrisée dans l’installation de traite peut avoir des conséquences plus ou moins importantes pour les transformateurs fermiers, allant d’une perte de fromageabilité du lait à des pertes de lots de fromages à cause de contaminations.

 

Principes de lavage des installations de traite

Que ce soit en salle de traite ou en robot, la séance de lavage commencera toujours par le rinçage afin d’éliminer le lait par un effet chasse d’eau. Idéalement, on réalisera le prélavage avec une eau tiède (ou avec deux prélavages, froid puis chaud) afin de mettre à température l’installation pour la phase de lavage. Le lavage principal doit être réalisé avec «tact» (température, action mécanique, concentration du détergent ou du détartrant, temps de contact) :

- La température : pour la bonne efficacité des détergents de lavage, il est nécessaire de respecter précisément la plage de température indiquée par le fournisseur (par exemple, 65°C en début de lavage pour finir au minimum à 40°C). Il faudra donc veiller à commencer sur la température la plus haute de la plage si on veut finir à la bonne température. Une attention particulière est à porter sur les chauffe-eaux nouvellement installés. En effet, nous constatons régulièrement des équipements récents bridés à 55°C maximum. Pour chauffer au-delà, il faut installer un kit agro sur le chauffe-eau afin de gagner 10°C. L’autre option est d’installer un chauffe-eau d’industrie en veillant à ne pas mettre la température au maximum. Attention, sur les robots réalisant un lavage en circuit ouvert (l’eau ne revient pas dans un bac de lavage, type Lely), l’eau sort du chauffe-eau à 90°C.

- L’action mécanique : quelle que soit l’installation, l’eau doit circuler en bouchon dans les tuyaux et les canalisations afin de frotter correctement les parois. Différents systèmes permettent la création de bouchons dans l’installation : commande de coupure d’aspiration d’eau, injecteur d’air, prise d’air dans le bac de lavage… Il est important de rester de temps en temps à côté de la salle de traite pour vérifier leur bon fonctionnement. Lors de la réalisation des contrôles Net’traite®, il arrive régulièrement que le problème se situe à ce niveau. Si l’action mécanique n’est pas suffisante, il peut se créer des zones avec des amas de lait caillé. Dans ces situations, on peut observer l’intérieur des lactoducs qui est terne avec des lignes caractéristiques aux endroits où l’eau passe.

- La concentration du détergent : l’apport du détergent peut se faire de façon automatique. Il est possible de vérifier si la prise de produit dans les bidons se déroule correctement en utilisant un petit contenant, afin de visualiser plus facilement la baisse du niveau. Noter la date d’installation directement sur les bidons est également un moyen de vérifier que le temps de vidange est correct. Les détergents ont une date de péremption, il faut la respecter et donc adapter la taille des contenant aux besoins de l’élevage. Lors de l’achat, le prix est une caractéristique importante, mais il faut toujours le mettre en relation avec la qualité des composants et leurs concentrations qui vont déterminer la quantité de produit nécessaire. Enfin, il peut être tentant de «forcer» la dose en cas de mauvais résultats. Ce ne doit pas être une solution durable et il faut plutôt s’interroger sur les causes réelles.

- Le temps de contact : là encore, c’est le choix du détergent qui va déterminer le temps de contact nécessaire pour que celui-ci soit efficace. Il est inutile prolonger le lavage sous peine de se retrouver avec une température trop basse.

En cas de doute sur le lavage de votre installation de traite ou de niveau de germes trop élevé, n’hésitez pas à demander un contrôle Net’traite® réalisé par un agent habilité.

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