Protéines végétales
Recommandations techniques pour récolter le soja au bon stade
Les premiers sojas seront mûrs dès fin août. Reste à relever le défi d’une récolte technique : préserver le rendement sans perdre en qualité.
Les premiers sojas seront mûrs dès fin août. Reste à relever le défi d’une récolte technique : préserver le rendement sans perdre en qualité.

Après un été caractérisé par des températures supérieures aux normales et des pluies le plus souvent orageuses et hétérogènes, les premières récoltes de soja dans les régions Nord et Est pourraient débuter dès la fin août pour les sojas de groupe de précocité 000, et se poursuivre sur la première quinzaine de septembre pour ceux du groupe 00.
Identifier le bon stade de récolte
La maturité visuelle du soja se reconnaît lorsque les plantes ont perdu leurs feuilles et que les graines « sonnent » dans les gousses. Le soja se récolte idéalement avec un taux d’humidité compris entre 14 et 16 %. A ce stade, il est important de ne pas attendre trop longtemps. Une récolte tardive augmente le risque d’égrenage et de casse des graines. En période de conditions sèches, le taux d’humidité peut chuter rapidement, passant de 30 % à 15 % en quelques jours.
Pour rappel, les normes de commercialisation sont fixées à 14 % d’humidité et 2 % d’impuretés.
Récolter ni trop haut, ni trop vite pour récupérer toutes les graines
La technicité de la récolte réside dans la capacité à bien récolter le premier étage de gousses, souvent le plus rempli et donc fortement contributeur au rendement.
Rater cet étage fructifère peut engendrer une perte moyenne de 4,4 q/ha. Pour l’éviter :
- Ajuster précisément la hauteur de coupe
- Utiliser si possible une coupe flexible, particulièrement efficace pour ramasser les gousses les plus basses
La vitesse d’avancement de la moissonneuse-batteuse doit également être modérée pour optimiser la performance du chantier de récolte (4-5 km/h).
Récolter des parcelles hétérogènes en maturité
Certaines parcelles peuvent présenter des zones avec des maturités différentes. Dans ce cas, il convient de récolter lorsque la majorité de la parcelle atteint le bon stade, et surtout ne pas attendre une homogénéisation complète. En retardant la récolte on s’expose à un risque accru d’égrenage et de casse des grains pour les sojas les plus avancés ayant des taux d’humidité trop bas.
La récolte peut être engagée avec des parties de la parcelle encore à 20 % d’humidité. Dans les cas de forte disparité, l’andainage reste une solution (voir encadré).
Gérer les situations de salissement
En cas de salissement important, des interventions complémentaires peuvent être nécessaires : écimage des adventices hautes en grenaison (chénopodes, par exemple), afin de limiter leur impact sur la récolte et sur la culture suivante ; recours là encore à l’andainage si le salissement est très important et compromet la récolte directe.
L’andainage du soja, une option délicate
Pour gérer les problèmes d’enherbement ou d’hétérogénéité de maturité, il est possible d’andainer le soja. Il s’effectue idéalement en soirée, lorsque l’humidité des graines est comprise entre 25 et 30 %, stade correspondant au changement de couleur des gousses et des graines (du vert au beige). Il est important de limiter autant que possible la présence de graines vertes pour la commercialisation.
L’andainage doit être réalisé avant l’ouverture des premières gousses, souvent situées en bas de la plante. Pour cela, on utilise un andaineur grandes cultures (type MacDon) en fauchant le plus bas possible. En présence d’adventices, la tenue de l’andain est généralement correcte et les risques d’égrenage limités. En revanche, en cas d’affaissement, la récolte avec un pick-up est recommandée pour réduire les pertes.