Aller au contenu principal

Régis Brunet, recensé "ferme-usine" par erreur

L’exploitation des Brunet fait partie des «fermes-usines» qui sont apparues par erreur sur la carte publiée par Greenpeace. Pour eux, c’est l’incompréhension.

La porcherie de Régis Brunet a une autorisation de 495 places au total. 60 % des porcs sont vendus en circuit court.
La porcherie de Régis Brunet a une autorisation de 495 places au total. 60 % des porcs sont vendus en circuit court.
© A. P.



Une «ferme-usine», une «ferme-usine»... Les Brunet, installés à Cayeux-sur-Mer, ont beau tourner le terme «ferme-usine» dans leur tête, impossible d’en sortir une définition sensée. Celle qu’ils ont lue sur le site de Greenpeace France, depuis la publication de la carte des «fermes-usines» de France le 26 novembre, ne correspond en rien à leur exploitation familiale. Et pourtant, leur ferme est un des petits points rouges.
«Dans le Vimeu, il y a des usines de trois cents comme de trois salariés. Une «ferme-usine», ça ne correspond à rien. Et puis c’est quoi une grosse ferme ? C’est celle qui a 1 ha de plus que l’autre», marmonne Régis Brunet. «Nous respectons tous nos animaux. Nos vaches, comme celles des autres, sont taries deux mois avant de vêler. Elles ont des vacances que nous n’avons même pas !», ajoute Isabelle, son épouse.
Depuis que leur fils, Edouard, s’est installé avec eux en Gaec, en avril dernier, l’exploitation comprend 150 ha de cultures et 66 ha de prairies, pour 80 vaches laitières et 100 bovins à l’engraissement. Les Brunet ont, en fait, été pointés du doigt pour leur élevage de porcs, qui, s’ils s’en réfèrent à la description que donne l’ONG, dépasserait les 2 000 cochons. Or, l’exploitation a l’autorisation de 495 places au total. Les porcelets arrivent à 8 kg, et repartent à 120 ou 130 kg. «130 porcelets entrent à la porcherie tous les quatre semaines. Ce qui fait, rapporté à l’année, environ 1 600 bêtes», justifie Régis.
Les porcs sont justement son dada à lui. Tous sont nourris en libre service, de blé et d’orge cultivés à la ferme, auxquels il ajoute du colza et du soja. 40 % sont vendus à la grande distribution. Et les 60 % restants sont commercialisés en circuit court : «Je vends à un grossiste et à huit charcutiers du secteur, dans un rayon de 25 km environ. Une rôtisserie m’achète aussi des porcelets
Tous les cochons, jusque-là, étaient abattus à Montdidier*. Et Régis assure le transport lui-même, dans un camion qui respecte la loi : 220 kg au m2. «Un matin par semaine, je me lève à 3h30 pour charger les porcs et faire la route. Ils doivent être à l’abattoir à 5h

Impossibilité de construire
Les Brunet ont-ils des projets d’extension ? Ceux-ci en sont réduits à néant depuis les inondations de 2001, et la prescription par le préfet de la Somme d’un PPRI (Plan de prévention des risques inondation) sur 118 communes du bassin versant de la Somme.
En fonction du niveau de risque sur les zones concernées, les constructions, ouvrages, aménagements ou exploitations sont interdits ou autorisés avec prescriptions. «Chez nous, pour construire, nous devons rehausser de 2 m. C’est infaisable…»
Pourtant, le développement de leur petite entreprise était une nécessité pour permettre à Edouard de s’installer. «Diviser l’exploitation dit diviser le résultat. Et il n’est déjà pas bien épais…» Alors, la famille a trouvé des solutions plus ou moins pratiques. «Nous stockons la paille dehors, et les vaches sont dans un bâtiment de 9 m de haut. Nous louons aussi un bâtiment pour une durée de six ans, dans lequel logent les élèves, à un quart d’heure de la maison

«Pas une façon de travailler !»
Navettes avec le matériel, perte de temps et de carburant… «Cela nous fout en rogne, car ce n’est pas une bonne façon de travailler !» Leur fils cadet, Charles, travaille depuis peu dans une exploitation laitière du secteur. «Nous n’aurions pas les moyens de lui verser un salaire s’il travaillait pour nous», avoue Isabelle Brunet. Ce n’est pourtant pas les tâches qui manquent.
Alors la «ferme-usine» ? «Non, décidément, on ne voit rien d’une usine chez nous.»

*L’avenir de l’abattoir de Montdidier reste incertain.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde