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Régulation du blaireau : mobilisez-vous !

Une consultation publique est ouverte pour 21 jours à compter du lundi 7 mai sur le site de la préfecture, pour la prise de l’arrêté concernant le piégeage du blaireau. Il est impératif que les agriculteurs se mobilisent !

Galerie creusée par le blaireau dans une parcelle de blé.
Galerie creusée par le blaireau dans une parcelle de blé.
© Stéphane Legrand


Vêtu de noir et blanc, le blaireau est un animal qui vit la nuit, mais qui fait de plus en plus parler de lui dans les campagnes. En effet, devant les nombreux dégâts de cultures et matériels rencontrés ces derniers mois sur le terrain par les agriculteurs samariens, la Fédération des chasseurs de la Somme et la FDSEA de la Somme ont interpellé récemment le préfet au sujet de cette situation préoccupante et sur l’importance de sa bienveillance quant à la régulation du blaireau par arrêté préfectoral, à savoir par autorisation de piégeage.
Depuis 2004, près de 10 995 blaireaux ont été capturés par colletage contre 50 à 130 prélevés par déterrage sur une année. Le bilan des captures de l’animal de 2004 à 2017 et l’estimation des dégâts agricoles pour l’année 2017 ont été ainsi présentés au préfet, afin que puisse être procédée à sa régulation.

Des dégâts agricoles
Force est de constater que depuis quelques années, la prolifération du blaireau inquiète sur le territoire de la Somme. Les dégâts sur les cultures (maïs ensilage, maïs grain et blé) se multiplient, accompagnés de leur terrier. Ces terriers s’apparentent à de véritables tavernes, qui déstabilisent les talus, les champs et causent des effondrements de terrain lors du passage des engins agricoles, ainsi que de la casse importante sur le machinisme agricole.
Ainsi, ces dégâts peuvent s’avérer lourds de conséquences aussi bien pour les cultures que pour les engins et les humains. En effet, le blaireau présente un risque sanitaire important pour les bovins en transportant des maladies telles que la tuberculose ou la tularémie.
De plus, leur prolifération ne cesse d’accroître l’accidentologie sur les routes, avec le constat de nombreux animaux retrouvés morts sur le bord des routes.
Suivant les chiffres enregistrés par la Fédération des chasseurs de la Somme, le blaireau arrive en quatrième position des espèces percutées sur les routes du département et représente à lui seul 12,7 % des collisions.
Ce fléau devient significatif puisque les dommages liés aux accidents sur les voies de circulation, ainsi que les dégâts matériels et aux cultures n’entraînent aucune indemnisation.

Une régulation nécessaire
Le blaireau ne faisant pas partie de la grande famille du gibier, les chasseurs ne peuvent pas faire le travail de régulation pour cette espèce. Le seul mode de chasse toléré est la vénerie, sachant que déterrer un blaireau n’est pas chose simple en pratique. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est indispensable pour arrêter la prolifération des blaireaux que les lieutenants de louveterie puissent piéger l’animal entre le 15 juin et le 15 septembre 2018.
Le piégeage par les lieutenants de louveterie est très encadré, et permet tous les ans, depuis 2004, de réguler l’espèce à l’aide de collet à arrêtoir. Une fois l’arrêté pris, et les piégeurs nommés, les déclarations de piégeage sont affichées en mairie, et toutes les opérations de piégeage sont répertoriées sur des carnets de prélèvements. Le tout est forcément encadré par la Fédération des chasseurs de la Somme.
La prise de l’arrêté par le préfet est soumise à consultation publique, et il est impératif que les exploitants agricoles se manifestent en laissant un avis, un commentaire positif à la prise de l’arrêté de régulation sur le site internet de la préfecture. Vous avez vingt et un jours, soit jusqu’au dimanche 27 mai, pour aller émettre des avis «positifs» quant à la régulation du blaireau par piégeage, afin de motiver la prise de décision du préfet. S’il n’y a que des avis négatifs, et contre la régulation du blaireau lors de la consultation publique, le préfet ne pourra pas prendre l’arrêté de piégeage. Conséquence : aucune régulation ne sera effectuée pour l’année 2018. Cette hypothèse s’avère inenvisageable pour les exploitations du département.

Pour tout renseignement, Fanny Godart au 03 22 53 30 25

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Denis Delattre : «Il faut impérativement que les agriculteurs se mobilisent»

interview

Le point avec Denis Delattre, exploitant agricole à Blangy-sous- Poix, président de la commission dégâts aux cultures de la FDSEA de la Somme.

Comment la FDSEA évalue-t-elle l’impact des dégâts de blaireaux dans le département ?
Depuis quelques années et suite à la demande de la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, une enquête à destination des exploitants agricoles de la Somme a été entreprise afin d’estimer les dégâts effectués par les blaireaux sur leur activité.
Pour l’année 2017, une quarantaine de déclarations nous ont été retournées. Ce système d’attestations est contraignant pour les agriculteurs, mais s’avère indispensable pour traiter au mieux le dossier de régulation.

Quels dégâts agricoles sont causés par les blaireaux ?
Malgré que le blaireau soit un animal sympathique, on distingue quatre grandes catégories de dégâts occasionnés par le blaireau, à savoir : dégâts aux cultures de manière directe (blé, maïs, colza), dégâts aux cultures de manière indirecte (terrassement, galerie sous terre), dégâts sur le matériel agricole, et impact sur les élevages du département (intrusion du blaireau dans les poulaillers).
Depuis plusieurs années, beaucoup d’agriculteurs ont rencontré des problèmes en moissonnant. J’ai, par exemple, en mémoire le cas d’un essieu de moissonneuse-batteuse qui était tombé dans une galerie creusée par un blaireau.
Toutefois, il n’est pas toujours évident pour les agriculteurs de faire la distinction entre les dégâts occasionnés par le blaireau de ceux causés par le sanglier.

A combien estimez-vous la perte financière des agriculteurs ?
Aujourd’hui, il s’avère difficile d’estimer réellement la perte financière, puisque tous les dégâts causés par le blaireau ne nous parviennent pas. D’autant plus que comme les dommages occasionnés par les blaireaux ne sont pas indemnisés par la fédération des chasseurs, le recensement est assez complexe.

En tant que président de la commission dégâts aux cultures, que pouvez-vous dire aux agriculteurs pour les inciter à se mobiliser sur l’enquête publique ?
Pour la profession agricole, il est impératif que le préfet prenne un arrêté autorisant la régulation du blaireau pour la période du 15 juin 2018 au 15 septembre 2018.
Force est de constater que les «anti-chasse» vont se faire entendre en nombre sur l’enquête publique en manifestant leur opposition à la régulation de l’espèce. Donc, il faut impérativement que les agriculteurs se mobilisent. Si les agriculteurs ne se défendent pas eux-mêmes en s’exprimant lors de    l’enquête publique, personne ne le fera à leur place. Nous sommes face à un fait sociétal plutôt défavorable à la régulation du blaireau, mais pour le bon exercice du métier, la présence du blaireau en nombre important est préjudiciable.
N’hésitez pas à laisser votre avis quant à la régulation du blaireau, en invoquant les dégâts qui ont été causés sur vos parcelles, sur votre matériel ou sur votre élevage.
Prenez cinq minutes de votre temps pour vous connecter au site de la préfecture, et mobilisez-vous ! Je compte sur votre participation !
Propos recueillis par F. G.

Site internet

Site de la préfecture : www.somme.gouv.fr
rubrique «Politiques publiques», puis rubrique «Environnement», puis rubrique «Environnement - consultation publique», et vous trouverez «renouvellement de l’arrêté préfectoral relatif au tir de l’espèce blaireau».

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