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Rentrée scolaire : «il n’y a jamais eu autant d’interrogations»

Difficile d’organiser l’accueil des élèves pour cette rentrée, alors que les consignes du ministère de l’Agriculture se font attendre, dans ce contexte de crise. Les équipes des établissements agricoles restent positives et font au mieux.

Le ministère de l’Agriculture tarde à fournir des consignes précises quant aux modalités d’accueil des élèves.
Le ministère de l’Agriculture tarde à fournir des consignes précises quant aux modalités d’accueil des élèves.
© D. R.

«C’est la première année où il y a autant d’interrogations quelques jours avant la rentrée scolaire», confie Philippe Poitel, directeur des MFR (maisons familiales rurales) Hauts-de-France. Il faut dire que le contexte de crise liée à l’épidémie de Covid-19 est particulier, d’autant que le ministère de l’Agriculture (tout comme son homologue de l’Éducation nationale) tarde à fournir des consignes précises quant aux modalités d’accueil des élèves.
«Aujourd’hui, nous nous basons sur le décret du mois de juillet», précise le directeur des vingt-deux établissements de la région. Entendez par là : masques obligatoires pour tous, gel hydro alcoolique à disposition et règles de distanciations sociales appliquées, y compris dans les salles de classe. Des nouvelles informations devraient être données, notamment pour l’accueil des internes. «Nous avons d’ailleurs deux nouveaux internats cette année, aux MFR de La Capelle (02) et de Rollancourt (62).» Pas de panique cependant : «nous avons appris à être réactifs. On y arrivera toujours !»

Rester pragmatique
L’état d’esprit est similaire au lycée de la Haute Somme, à Péronne et Ribemont-sur-Ancre, qui s’apprête à accueillir deux-cent-trente élèves et une cinquantaine d’apprentis, soit 10 % de plus que l’année dernière. «Ce nombre important rend la tâche plus complexe, mais nous avons appris à être pragmatiques», rassure Alexandra De le Vallée, directrice de l’établissement. Le retour des élèves après le confinement en juin, même s’ils étaient en nombre réduit, a permis une mise en pratique des mesures d’hygiène. Un protocole est mis en place grâce aux échanges entre l’administration et les agents d’accueil (entretien, restauration…). «On aura forcément à l’ajuster après quelques jours de fonctionnement», précise la directrice.
Quelques points de vigilance seront à observer. «Nous avons par exemple une classe de trente-cinq élèves. Si nous voulons respecter les règles de distanciation sociale, nous ne pouvons pas accueillir cette classe dans n’importe quelle salle.» Autre exemple : celui de la cantine. «Nous conservons le fonctionnement du mois de juin, avec une préparation des plateaux par le personnel et non par les élèves. Mais comme ces derniers seront beaucoup plus nombreux, le temps d’attente risque d’être long.» Enfin, des questions subsistent quant au fonctionnement de l’internat. «À Péronne, ils seront une vingtaine, donc il n’y aura pas de problème de nettoyage des douches ou d’accueil. Mais à Ribemont, ils devraient être soixante-dix dans un internat partagé avec un autre établissement, qui dépend du ministère de l’Éducation nationale. Nous attendons donc les consignes…» Pour Alexandra De le Vallée, une rentrée sereine ne passera que par le dialogue. «Nous prendrons du temps pour informer les jeunes et leur famille

L’apprentissage se décante
Au Lycée du Paraclet, les apprentis de deuxième et troisième année ont déjà fait leur rentrée, lundi 24 août. «Comme nous n’avons pas de directives claires, on fait par déduction et bon sens paysan», préfère plaisanter Xavier Bortolin, directeur du CFPPA. En plus des 340 lycéens et de la trentaine d’adultes en formation longue, environ 170 apprentis doivent être accueillis à Cottenchy pour cette année scolaire, soit le même nombre que l’année dernière.
Des questions subsistaient d’ailleurs en juillet, quant à l’embauche dans une entreprise pour ces apprenants. «Beaucoup de professionnels de l’agriculture attendaient de pouvoir accéder aux aides de l’État pour l’embauche, et de pouvoir apprécier la qualité de la moisson, avant d’engager un apprentis ou non», expose Xavier Bortolin. Aujourd’hui, la situation s’est décantée pour beaucoup. «Quelques jeunes, dans trois formations sur les douze que nous proposons, sont néanmoins encore en recherche.» Il s’agit des secteurs de l’agro-équipement et de la gestion d’entreprises agricoles. À l’inverse, des entreprises sont aussi à la recherche d’apprentis. Mais le directeur n’est pas inquiet. «Le recrutement reste possible au-delà de la date de début de formation.»

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