Aller au contenu principal

Revenu agricole 2014 : hausse avec de fortes disparités

Malgré une progression moyenne, le revenu des agriculteurs a évolué de façon très disparate en 2014 : une forte baisse en grandes cultures et en élevage bovin viande et porc, et une hausse dans la viticulture et le lait.

En 2014, le revenu des producteurs de grandes cultures n’a atteint en moyenne que 16 400 euros, en baisse de 11,9 %.
En 2014, le revenu des producteurs de grandes cultures n’a atteint en moyenne que 16 400 euros, en baisse de 11,9 %.
© V. Marmuse / CAIA

Alors que la conjoncture s’est fortement dégradée depuis le début de l’année 2015, le revenu agricole s’est nettement amélioré en 2014, selon la Commission des comptes de l’Agriculture de la Nation, réunie le 3 juillet. Selon l’Insee, il s’est redressé de 20, 8 % par rapport à 2013 et seulement de 7,6 % selon le ministère de l’Agriculture. Un écart qui s’explique par une approche méthodologique différente.
Les comptes du ministère de l’Agriculture portent sur les grandes et moyennes exploitations, dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 25 000 €, alors que l’Insee agrège les résultats de toutes les unités économiques qui produisent un bien agricole, y compris les Cuma, les entreprises de travaux agricoles et même les lycées agricoles.
L’importance de l’écart trouve également son origine dans le fait que le ministère de l’Agriculture n’a pas pris en compte l’impact du Cice, évalué à 250 millions d’euros, qui a été intégré par l’Insee dans ses estimations.

2014 ne compense pas 2013
Quoi qu’il en soit, la hausse de 2014 ne compense pas la chute de 2013 (- 27,5 % selon l’Insee ou - 29,5 % selon le ministère de l’Agriculture). Et cette progression moyenne est très hétérogène, avec de fortes baisses pour certains secteurs de production et des hausses également élevées pour d’autres.
En effet, si la moyenne s’établit à 27 200 euros par actif non salarié dans les exploitations grandes et moyennes (+ 7,6 %), le revenu des producteurs de grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux) n’atteint que 16 400 euros (- 11,9 %) à cause de la baisse des prix, qui n’a pas compensé la progression des volumes.
Les prix des fruits ont également nettement fléchi, entraînant celui du revenu des producteurs qui n’atteint que 13 700 euros (- 52,4 %), après une année 2013 caractérisée par une faible production. Alors que le revenu des producteurs de légumes et de l’horticulture est parvenu à se maintenir à 21 700 euros (+ 3,5 %).
Egalement à la traîne, le revenu des producteurs de bovins viande qui n’atteint que 15 900 euros (- 14,7 %), victimes eux aussi de la baisse des prix et d’une conjoncture dégradée depuis plusieurs années.
En berne aussi, le revenu des producteurs de porcs à 24 800 euros (- 13,3 %), à cause également du recul des prix à la production consécutif à l’embargo russe.
Les éleveurs d’ovins sont guère mieux lotis : leur revenu s’affiche à 17 400 euros (+ 15,8 %), même s’il a progressé grâce à une légère embellie des prix.
Finalement, le revenu moyen de la ferme France n’est parvenu à se redresser que grâce à la viticulture et au lait. Le prix du lait est resté bien orienté tout au long de l’année, tiré par le dynamisme de la demande mondiale. Les producteurs en ont profité en poussant leur production et leur revenu a atteint 31 000 euros (+ 30,3 %), le plus élevé de toutes les productions animales. Mais les prix sont orientés à la baisse depuis janvier.
Idem pour les vignerons qui ont bénéficié d’une hausse des volumes et des prix soutenus par la faiblesse de stocks. Leur revenu a atteint 51 300 euros, en progrès de 37,5 % sur l’année précédente.

Forte instabilité
Quoi qu’il en soit, la volatilité s’est installée dans l’économie agricole française. La progression du revenu agricole en 2014 suit une dégradation aussi intense en 2013. Cette instabilité touche désormais tous les secteurs d’activité, y compris ceux qui ont été très stables durant de nombreuses années comme les céréales, la viande bovine et le lait.
Autre leçon des résultats 2014, les disparités régionales ne se sont guère modifiées au cours du temps. Entre 1990 et aujourd’hui, on constate le même partage entre le Nord (hauts revenus moyens) et le Sud (bas revenus moyens), avec un léger déplacement du centre de gravité des revenus vers l’Ouest, grâce à une progression des revenus des régions de grandes cultures du Bassin parisien et du Poitou, et un léger repli de ceux de Champagne Ardennes, observent les chambres d’Agriculture.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

augmentation des taxes sur l'E85 bioéthanol carburant
A partir du 1er janvier 2026, rouler à l’E85 pourrait coûter plus cher

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une augmentation progressive des taxes sur le Superéthanol-E85. Une mesure…

un éleveur de la Somme au tribunal pour tapage nocturne
Un éleveur samarien au tribunal pour avoir nourri ses vaches trop tôt le matin

L’audition d’un éleveur du Vimeu au tribunal d’Amiens pour "tapage nocturne" ravive la question des conflits entre…

charte des contrôles FDSEA de la Somme
Contrôle des agriculteurs : la FDSEA de la Somme se rebiffe

La FDSEA de la Somme refuse de signer le projet de renouvellement de la charte encadrant les contrôles dans les exploitations…

grippe aviaire dans un élevage de faisans et de perdrix à Pihen-les-Guînes
Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène découvert dans un élevage de faisans et de perdrix

La présence du virus de l’influenza aviaire de type H5 a été découverte ce vendredi 10 octobre dans un élevage de gibier dans…

billet d'humeur Europe 1 tapage nocturne Olivier Berthe
Conflit de voisinage à Lignières-en-Vimeu : est-ce en voulant faire justice soi-même qu’on avance ?

Trois matins, quelques vaches nourries à l’aube… et voilà qu’un simple conflit de voisinage devient affaire nationale. Entre…

Clarebout grève des salariés prime frites
Les usines Clarebout tournent encore au ralenti

Les salariés des usines de Nieuwkerke, Waasten, Mouscron et Dunkerque restent mobilisés. La direction et les syndicats n’ont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde