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Faune sauvage
Sans déclaration de dégâts, pas de solution pour la régulation

Le classement des «espèces susceptibles d’occasionner des dégâts» (ESOD) dépend directement des déclarations de terrain. C’est le moment de déclarer.  Après l’été, ce sera trop tard.

«Ce que vous déclarez aujourd’hui aura un impact concret pour les trois prochaines années.» Pour Didier Lefèvre, président de l’Union nationale des associations de piégeurs agréés de France (Unapaf), le message est clair : les chiffres récoltés dès maintenant sont essentiels pour le prochain arrêté triennal (2026-2029) encadrant la régulation des «Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts» (Esod), nouvel euphémisme pour désigner les nuisibles.

Le temps presse

Le temps presse. L’arrêté ministériel actuel court jusqu’au 30 juin 2026. Mais sa révision démarre dès l’automne 2025. Sans données suffisamment précises sur les dégâts causés par les corvidés, les renards ou les pies, les préfets ne pourront pas proposer leur classement dans leurs départements. Et les conséquences sont bien réelles : «Si une espèce n’est pas classée, pas de piégeage toute l’année et impossible d’intervenir au printemps par tir. Or, c’est à cette période que les dégâts sont les plus graves pour les cultures et les élevages.»

À ce jour, trop peu de remontées du terrain sont enregistrées dans la plupart des départements. «On entend “j’ai eu des dégâts”, mais sans chiffres précis, sans mention des espèces responsables, les dossiers ne tiennent pas devant les tribunaux.» Résultat : certaines espèces comme le choucas ou le corbeau freux ont été déclassées dans plusieurs départements, faute de données exploitables. «Une pomme piquée par une pie devient invendable. Mais il faut le dire, le noter, et le transmettre. Des rangs de maïs saccagés, c’est la même chose.»

Fournir des arguments solides

Alors que les associations écologistes multiplient les recours, le Conseil d’État ne valide les classements qu’avec des arguments solides. Or, ce sont les agriculteurs qui vivent les attaques au quotidien. «Même un simple papier manuscrit suffit. Il faut transmettre, par les chambres d’agriculture, les fédérations de chasse ou directement aux DDT.» Sans mobilisation rapide, certains départements risquent de perdre des outils essentiels de protection pendant trois ans. Et aucun correctif ne pourra intervenir avant 2029.

 

Déclarer des dégâts, mode d’emploi

Pas besoin d’outils numériques sophistiqués. Une déclaration manuscrite suffit, tant qu’elle précise la date, le type de culture ou d’élevage concerné, l’espèce en cause et l’ampleur des dégâts constatés. Il est essentiel de distinguer les espèces (freux, corneilles, pies...) pour que le dossier tienne juridiquement. Transmettez vos relevés à votre chambre d’agriculture ou à votre fédération de chasse, qui les fera remonter à la DDT. C’est cette base qui permettra au préfet de proposer le classement de l’espèce.

 

Pourquoi agir maintenant

Un animal non classé comme «Espèce susceptible d’occasionner des dégâts» ne peut être régulé qu’en période de chasse. Résultat : au printemps, les agriculteurs se retrouvent sans aucun moyen d’intervention, alors que les dégâts sont les plus critiques. L’arrêté triennal est rigide : s’il n’intègre pas une espèce en 2026, il faudra attendre... 2029 pour le reclassement. Sans chiffres, les préfets n’ont aucun levier. «C’est maintenant que tout se joue.» À noter que le Conseil d’État a annulé 52 décisions de classement Esod, le 13 mai dernier. En conséquence, les départements ayant perdu des espèces devront attendre le 30 juin 2026 pour voir la situation évoluer.

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