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Gestion de l’eau
Sdage et consultation sur l’eau : les agriculteurs appelés à se mouiller pour ne pas être à sec

Dans le cadre de la révision des Sdage (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) et PGRI (Plan de gestion des risques d’inondation) des bassins Artois-Picardie et Seine-Normandie pour la période 2028-2033, une consultation publique est ouverte jusqu’au 25 mai.

L’intérêt que les agriculteurs vont montrer en répondant massivement ne pourra être contourné et devra être pris en compte.
L’intérêt que les agriculteurs vont montrer en répondant massivement ne pourra être contourné et devra être pris en compte.

La gestion de l’eau en France est menée au sein de grands bassins versants, comme la Seine par exemple. Au Nord de la France, le bassin Artois Picardie couvre une grande partie de la région Hauts-de-France, à savoir les départements du Nord-Pas-de-Calais, de la Somme en majorité, ainsi qu'une partie de l’Aisne et de l’Oise.

Chaque grand bassin dispose d’une Agence de l’eau compétente sur son territoire. Ainsi, pour la Somme, il s’agit de l’Agence de l’eau Artois-Picardie. Celle-ci élabore le plan de gestion de l’eau du bassin : Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau (Sdage), valable pour une durée de six ans, et dont la révision démarre trois ans après son approbation. Le Sdage est l’outil de gestion de l’eau par excellence. Il évalue la qualité de l’eau, et fixe des objectifs pour l’améliorer. L’administration s’appuie sur le Sdage pour délivrer toutes les autorisations liées, de près ou de loin, à l’eau : protection des zones humides et de la biodiversité, projets en zone humide, pompages, rejets, qualité de l’eau, captages... C’est dire son importance stratégique pour l’agriculture.

 

Révision en cours du Sdage

Le Sdage est actuellement en révision et une consultation publique est ouverte jusqu’au 25 mai 2025 sur les enjeux de l’eau. L’agriculture ne peut rester insensible à cette consultation qui la concerne au premier chef. L’intérêt que les agriculteurs vont montrer en répondant massivement ne pourra être contourné et devra être pris en compte. Chacun a la possibilité de répondre à un questionnaire via la plateforme agissonspourleau.fr, via le QR Code ci-dessus ou de faire parvenir un courrier au siège de l’Agence de l’eau à Douai avant le 25 mai (au président du comité de bassin, 200 rue marceline – Centre tertiaire de l’Arsenal BP80818- 59508 Douai cedex). La Chambre d’agriculture de la Somme a prévu une réponse par courrier moins limitative pour faire part à l’Agence de l’eau des enjeux agricoles. En voici un résumé :
- Économie : l’importance stratégique de l’agriculture en Hauts-de-France doit être prise en compte en termes d’économie et d’emplois dans la Région. 10 % des emplois, 23 000 exploitations, occupation de près de 70 % de la surface, 5 mds € de chiffre d’affaires...

- Gouvernance : la représentativité au sein des instances n’est pas à la hauteur de l’importance économique de l’agriculture. Simplifier la prise de décision, éviter les empilements de structures, associer davantage l’agriculture aux décisions. La révision des documents doit permettre de tenir compte de l’analyse du bilan du précédent programme.

- Évolution climatique : au lieu de réduire l’eau, réguler les cours d’eau en stockant l’eau lors des périodes d’excès et en la retenant en période de manque. Augmenter les volumes pour l’agriculture qui a plus de besoins, permettre un accès à tous, faciliter les stockages et la réutilisation de l’eau.

- Sécheresse : l’agriculture représente en moyenne 11 % de la consommation en eau dans le bassin Artois Picardie, contre 58 % en France en moyenne. L’année 2020 plutôt sèche, elle consommait 139 Millions de m3 en Hauts-de-France alors que la pluviométrie équivaut à 16 milliards de m3 rien que sur la SAU. Les sols artificialisés en HdF représentent un volume non infiltré de 1 milliard de m3 en ne prenant en compte que le tiers de la pluviométrie moyenne.  Ces chiffres pourraient être repris pour des actions pertinentes afin d’utiliser l’eau en agriculture et infiltrer davantage en milieu urbain.

- L’agriculture est consciente des enjeux sur la gestion de l’eau et prête à prendre sa part en combinant les 7R : réserve utile, Résistance des plantes, Remplissage des nappes, Retenues d’eau et régulation, Réutilisation des eaux, Reconception de l’assolement, Réduction des quantités (optimisation irrigation).

- Inondations : mieux gérer les eaux en période hivernale, indemniser les inondations volontaires, maintenir et aider l’élevage en zones humides, entretenir les cours d’eau et ouvrages hydrauliques, éviter les acquisitions foncières, associer les agriculteurs.

- Qualité de l’eau : les agriculteurs sont conscients de la nécessité de réduire les intrants. Il faut améliorer la connaissance de la provenance des produits présents dans l’eau, mieux connaitre la dynamique de dégradation des produits pour mieux lutter. Des cultures économes en intrants pourquoi pas, seulement s’il y a des filières en face. Compenser les manques à gagner à leur juste valeur.

- Érosion des sols, biodiversité : gérer globalement à l’échelle des bassins versant en tenant compte des zones imperméabilisées. Prendre en compte les efforts menés par la profession en faveur de l’environnement (ZNT, BCAE, haies...)

- Zones humides : permettre le développement des exploitations en place, accompagner le maintien de l’agriculture qui entretient le milieu.

 

Bayrou lance des «conférences territoriales» sur l’eau

Des «conférences territoriales sur l’eau» se dérouleront de juin à octobre, ont annoncé les services du Premier ministre, le 7 mai dans un communiqué. Elles visent à «créer des espaces de dialogue entre l’ensemble des usagers de l’eau», décrit François Bayrou dans sa circulaire du 2 mai aux préfets coordonnateurs de bassin, préfets de région et préfets de département, et à «identifier les leviers pour une meilleure gestion» de cette ressource «au regard des enjeux sanitaires, économiques et d’adaptation au changement climatique».
Le comité de pilotage, présidé par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, préparera les travaux qui auront notamment pour thèmes : «prévenir et résoudre les conflits d’usages avec une anticipation des tensions qui vont augmenter» ; réduire les pollutions «en passant d’une logique curative à une démarche préventive dans les suites du lancement de la feuille de route captage» ; la «gouvernance de la gestion de l’eau» ; financer la politique de l’eau «en réaffirmant les principes essentiels (pollueur-payeur, solidarité de bassin)» ; gérer et anticiper les risques (sécheresse, inondation) ou encore «mobiliser le grand public». Ce comité sera constitué de parlementaires, d’élus locaux, d’un représentant des comités de bassin, des comités de l’eau et de la biodiversité des départements d’outre-mer, de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) ou encore du président du comité national de l’eau, pour établir «un état des lieux partagé», «un questionnaire» et définir «les modalités de restitution des débats», tandis que «les autres ministères concernés seront associés à ce travail préparatoire». Pour rappel, en janvier, Bayrou a repris une annonce de son prédécesseur Michel Barnier, en proposant une conférence nationale sur l’eau déclinée dans les régions.

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