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Sécheresse : quelle est la situation hydrologique ?

Septembre aura été marqué par un déficit de précipitations de plus de 30 % sur le bassin Artois-Picardie. Le point sur la situation.

© Dreal Hauts-de-France



«Il a fait sec en septembre, avec un déficit moyen des précipitations d’un peu plus de 30 % sur le bassin.» Le bilan hydrologique de septembre 2018 que dresse la Dreal (Direction régionale environnement aménagement logement) est interpellant. Dans le détail, les cumuls de précipitations vont de 31,5 mm (38 % de déficit) à Amiens-Glisy, à 60,5 mm (5 % d’excédent) à Arras. Mais, le déficit de 51 % le plus élevé se situe au Touquet avec 38,3 mm de précipitations mensuelles.
«On comptabilise seulement trois jours de pluie à Valenciennes (six jours de moins que la normale), s’approchant presque du record de septembre 1997 et ses deux jours de précipitations.» Ce sont les pluies du 22 au 23 septembre, liées à la dépression, ex-ouragan Florence, qui apportent les plus grosses quantités sur 24 heures : 30,4 mm à Bernaville dans le Doullenais (80), 32 mm à Oisemont dans le Vimeu (80), 34,6 mm à Radinghem (62) et 35,4 mm à Lesquin (59). La veille, le 21, le vent a soufflé le plus fort au cours du mois, jusqu’à 96 km/h à Lillers à l’intérieur des terres et 109 km/h au cap Gris-Nez.
Septembre 2018 est très proche des normales au niveau des températures moyennes, légèrement plus douces de 0,5°C que la normale globalement sur le bassin. «D’un jour à l’autre, les variations du thermomètre sont assez saisissantes en prenant le cas de Valenciennes (station ouverte depuis 1987) pour les températures minimales : 18,1°C le 5 puis 1,5°C le 25 (ancien record froid: 2,1°C le 22 septembre 1997) et, enfin, une gelée très précoce observée le 30 avec - 0,4°C (- 9,7°C par rapport à la normale).» On a atteint ce dernier jour du mois une gelée encore plus forte au sud du bassin : - 1,3°C à Rouvroy-les-Merles (60).
Quant aux températures maximales, elles atteignent 27,5°C à Rouvroy-les-Merles (60) le 9, 27,2°C à Saint-Quentin (02) le 11, puis 27,3°C pour cette dernière station le 17. Ce jour-là, on relève de fortes amplitudes thermiques de près de 20°C parfois, comme à Lillers (62) ou à Valenciennes. «Ces contrastes s’expliquent en partie par des sols superficiels plus secs que la normale de près de 20 % en moyenne sur le bassin et jusqu’à 50 % de déficit encore dans le sud de l’Avesnois.»
Septembre 2018 a d’ailleurs été assez bien ensoleillé avec un excédent proche des 25 % en moyenne sur le bassin (loin tout de même des 45 % de septembre 1997 ou de septembre 2003).

Vidange des nappes phréatiques
Qu’en est-il des eaux souterraines ? «La vidange des nappes phréatiques se poursuit (cycle hydrogéologique normal)», assure la Dreal. Sur les quinze piézomètres analysés, treize montrent un niveau piézométrique en baisse. Seul le piézomètre de Barastre voit son niveau piézométrique en hausse. Une partie des piézomètres montrent un niveau «modérément bas» à «bas», en particulier à l’est du bassin, où la recharge hivernale a été médiocre.
Au nord-ouest du bassin, le piézomètre de Wirwignes affiche un niveau piézométrique «bas» et le piézomètre d’Audrehem affiche, quant à lui, un niveau piézométrique «modérément bas». En revanche, sur le reste du bassin, la recharge hivernale 2017-2018 et la vidange estivale 2018 permettent d’obtenir des niveaux «autour de la moyenne», voire localement «modérément haut» et «haut».
A l’échelle de la nappe de la Craie, la majorité des piézomètres analysés montre une tendance à la baisse (onze piézomètres sur treize), indiquant la poursuite de la vidange de la nappe de la Craie. Le niveau des nappes n’est pas préoccupant pour une majorité de piézomètres : cinq piézomètres ont des niveaux «autour de la moyenne» (Oppy, Senlis-le-Sec, Tincques, Preures et Bruire-le-Sec), deux piézomètres ont des niveaux «modérément haut» (Lille et Gapennes) et le piézomètre de Huppy à un niveau «haut».
Néanmoins, à l’est du bassin, la recharge hivernale a été médiocre et la vidange estivale aboutit pour ce mois de septembre à deux piézomètres dont les niveaux sont «modérément bas» (Rombies-et-Marchipont, et Etaves-et-Bocquiaux) et deux piézomètres dont les niveaux sont « bas » (Barastre et Omiécourt).

Cours d’eau : débits contrastés
Comme pour le mois d’août, l’évolution des débits des cours d’eau du bassin Artois-Picardie de ce mois de septembre est très contrastée suivant les secteurs. «L’ensemble de la partie littorale Nord-Pas-de-Calais montre des débits en baisse par rapport au mois d’août.» Cependant, la situation par rapport aux normales de septembre est plus hétérogène : les secteurs de la Canche, de l’Authie et du Boulonnais montrent des valeurs proches des normales alors que le Calaisis, le Dunkerquois et l’Audomarois montrent des valeurs approchant souvent celles des quinquennales sèches.
Dans le département de la Somme, les débits sont en légère hausse par rapport au mois d’août et restent dans les normales de saison, mais de façon hétérogène puisque l’Avre, à Moreuil, tend vers la quinquennale sèche, alors que l’Ancre, à Bonnay, est très proche de la quinquennale humide. A noter également la Maye, à Arry, qui montre une nette baisse et qui passe sous la valeur de décennale sèche.
Sur l’ensemble des tronçons surveillés par le Service de prévisions des crues du bassin Artois-Picardie, seul le tronçon de l’Helpe Mineure a été placé en vigilance jaune crue, le 23 septembre 2018.

Des étiage pour évaluer les ressources en eau

De mai à septembre, le niveau d’écoulement des cours d’eau est apprécié visuellement par les agents départementaux de l’AFB (Agence Française pour la Biodiversité), sur quatre-vingt treize stations du bassin Artois-Picardie.
Ces stations du dispositif ONDE (Observatoire national des étiages) sont majoritairement positionnées en tête de bassins et permettent d’apporter une information sur l’évolution quantitative des ressources en eau.
Suite à la campagne d’observation déployée du 24 au 27 septembre 2018, l’ensemble des stations ONDE du bassin Artois-Picardie présente un écoulement visible, sauf sur douze stations. Dans le département de la Somme, la Germaine, à Douilly, et la Cologne, à Tincourt-Boucly, sont en état assec (sans eau).

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