Céréales
Semis de blé : rien ne presse en cette fin septembre
Arvalis recommande de ne pas se précipiter dans les dates de semis, rappelant que la date de semis est un levier primordial pour gérer le salissement des parcelles, réduire la pression pucerons/cicadelles et le risque virose ainsi que les maladies et le risque de verse.
Arvalis recommande de ne pas se précipiter dans les dates de semis, rappelant que la date de semis est un levier primordial pour gérer le salissement des parcelles, réduire la pression pucerons/cicadelles et le risque virose ainsi que les maladies et le risque de verse.

Actuellement, rien ne presse pour démarrer les implantations de blé dans notre région. La date de semis optimale en limon dans les Hauts-de-France est située au 5/10. À partir du 15 octobre, nous pouvons constater une baisse de rendement de 3 % pour un semis décalé de quinze jours (du 15/10 au 30/10) et une perte potentielle de 9 % pour un semis décalé d’un mois (du 15/10 au 15/11).
Il en est de même pour des semis trop précoces. Dans certaines situations, des semis de fin septembre peuvent engendrer des pertes de rendements soit par une pression précoce importante de pucerons engendrant de la virose, soit par une infestation élevée en graminées et certaines années par du gel d’épi.
Une nuisibilité liée à l’infestation de graminées non négligeable…
La gestion des graminées se réalise sur le long terme avec comme objectif d’éviter l’évolution du stock semencier en vulpins et ray-grass de nos parcelles. En plus des leviers tels que l’allongement de la rotation et le labour occasionnel, le décalage de la date de semis permet de limiter les infestations en graminées. Une nuisibilité directe sur le rendement est de l’ordre de 2 à 3 q/ha pour 10 plantes/m². Pour rappel, des infestations de
100 graminées/m² ne sont pas rares dans notre région, ce qui peut entraîner une perte de 20 à 30 q/ha si elles ne sont pas maîtrisées.
Dans les situations à forte pression en graminées, dès lors que les conditions météo le permettent, il est fortement préconisé de décaler le plus possible vos dates de semis. Le calcul est vite fait : 9 % de perte potentielle soit environ 9 q/ha contre 20 à 30 q/ha de nuisibilité, sans compter la nuisibilité indirecte.
Densités de semis : des références réactualisées
Une trop forte densité de semis engendre des dépenses supplémentaires en semences, mais également en protection contre la verse et les maladies. Parfois, comme en 2023, lorsque les conditions automne-hiver sont très favorables, de trop fortes biomasses peuvent engendrer une perte de rendement. Les aléas climatiques en fin de cycle deviennent de plus en plus extrêmes. Donc la maîtrise des intrants et de la production commence par la dose de semis.
Avec les variétés actuelles, la composante épis/m² est moins déterminante. Le progrès génétique a permis d’améliorer la fertilité des épis ainsi que le PMG. Afin de faire face aux aléas climatiques de fin de cycle de plus en plus fréquents dans notre région, nous revoyons nos densités de semis à la baisse pour les semis précoces et essentiellement en terres profondes. D’ailleurs, pour les semis avant le 10/10, ces nouvelles références montrent que le nombre optimal d’épis/m² est inférieur à 450, alors que pour des semis de novembre-décembre, le nombre est plutôt de 600, ce qui est logique car il y a moins de compensations sur la fertilité épis et le PMG. Ceci s’est vérifié à nouveau cette année, avec de très bons rendements en situations précoces malgré des populations d’épis/m² basses (< 450 épis/m²).
Ces nouvelles références nous apportent également une information importante : il existe même des densités de semis à ne pas dépasser au-delà desquelles la production chute. Ainsi dépasser 225 gr/m², sur les semis avant le 10/10 en limons, peut être préjudiciable si les pertes à la levée et durant l’hiver sont faibles. Même logique pour les semis tardifs en limons, ce chiffre maximum atteint les 300 gr/m² au 15/11.
Dans certaines situations (semis direct, présence de grains en surface) où des pertes de pieds peuvent avoir lieu (dégâts de limaces, phytotoxicité des désherbages), il est préconisé de majorer ces densités de semis de 10 à 15 %. Vigilance toutefois, à ne pas pénaliser la production par une densité trop élevée !
Désherbage
La gestion des adventices repose sur l’association des leviers agronomiques et de la lutte chimique afin d’obtenir une efficacité satisfaisante. Sur des parcelles connues à risque, il est essentiel de limiter les infestations en :
- réalisant un ou plusieurs faux-semis rappuyés, dès la période de germination des graminées,
- décalant la date de semis pour les parcelles les plus «sales»,
- semant sur un sol propre, et en misant sur une application d’herbicide prélevée dès le semis. Elle pourra être complétée par un deuxième passage en post précoce en fonction du salissement et des conditions climatiques de l’automne.
