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Semis : des retards à compenser

Arvalis-Institut du végétal Hauts-de-France donne ses conseils pour limiter les effets négatifs d’un décalage des semis causé par des conditions météorologiques défavorables.

© Arvalis



Depuis début septembre, les cumuls de pluie sont extrêmement élevés dans toute la région des Hauts-de-France et particulièrement sur la bordure maritime dans le secteur de Boulogne-sur-Mer.
La station météo de Licques (62) enregistre déjà 435 mm de pluie du 15 septembre au 11 novembre, pour un cumul annuel moyen autour de 900 mm ! Avec moins de dix jours seulement sans pluie dans ce secteur, des arrachages de betterave et pomme de terre retardés, très peu de créneaux d’implantation ont pu être saisis jusqu’à présent.
Ailleurs, les cumuls de pluie restent élevés, mais moins importants, laissant la place à des créneaux d’implantation un peu plus fréquents début octobre puis fin octobre. On enregistre 150 mm de pluie du 15 septembre au 11 novembre sur la station de Villers-Saint-Christophe (02), pour un cumul annuel autour de 600 mm.

Quelles conséquences sur le potentiel de rendement ?
D’après la synthèse des essais Arvalis réalisés en Hauts-de-France, le potentiel de rendement d’un semis retardé jusqu’en décembre pour une variété inchangée, chute de l’ordre de - 10 à 20 %, pour une même variété. Les variétés très tardives (5 / 5,5 à épiaison) voient logiquement leur potentiel chuter un peu plus vite. La qualité d’implantation est également primordiale : pour certains semis réalisés en très mauvaises conditions, les levées peuvent être fortement pénalisées et l’impact sur le rendement peut s’élever à - 30 à - 40 % de perte dans certains essais. Le potentiel de rendement d’un semis retardé jusqu’en décembre pour une variété inchangée, chute de l’ordre de - 10 à 20 %, pour une même variété. Les variétés très tardives (5 / 5,5 à épiaison) voient logiquement leur potentiel chuter un peu plus vite. La qualité d’implantation est également primordiale : pour certains semis réalisés en très mauvaises conditions, les levées peuvent être fortement pénalisées et l’impact sur le rendement peut s’élever à - 30 à - 40 % de perte dans certains essais.

En février, utiliser la précocité variétale et l’alternativité
Pour des semis à partir de février, le changement de variété peut s’avérer indispensable, mais il n’est pas nécessaire de se ruer immédiatement vers des variétés alternatives ou de printemps. Les variétés de type 1⁄2 hiver ou 1⁄2 alternatives restent souvent les plus productives pour des semis jusqu’en février, même si elles présentent une tardiveté significative (retard + 5 à + 10 jours à épiaison) par rapport aux variétés de printemps. Le graphique ci-dessous indique que pour des semis du 15 février, les variétés les plus productives restent les mêmes quelle que soit leur note d’alternativité. Attention, toutefois à choisir des variétés suffisamment précoces à épiaison (note de 6,5 et plus) pour éviter de les exposer trop fortement aux stress de fin de cycle (risque d’échaudage, déficit hydrique...). En revanche, pour des semis à partir du 15 mars, il faudrait évidement veiller à choisir une variété suffisamment alternative (note 7 et plus) pour s’assurer qu’elles pourront épier sans difficulté. Ainsi, mieux vaut retarder les chantiers et privilégier de bonnes conditions d’implantations.

Adapter le choix variétal
Le choix de la variété doit être adaptée en fonction du mois de semis, en combinant l’alternativité de la variété ainsi que sa précocité à épiaison, selon le tableau ci-dessous.

Les conséquences sur l’itinéraire technique
On peut s’attendre à des décalages de stade de développement compte tenu du retard des implantations. Un blé semé en décembre pourra avoir un retard de trois semaines pour l’arrivée du stade épi 1 cm par rapport à une implantation classique de début octobre. Attention, donc, à ne pas intervenir aux dates calendaires habituelles (régulateur au stade épi 1 cm, fertilisation...), et de bien observer l’avancée réelle des stades dans les parcelles. Ce retard se gommera progressivement au fil de l’avancée des cultures. La fertilisation devra être adaptée au potentiel de rendement qui sera revu à la baisse. Le faible tallage et l’enracinement tardifié devront peut-être être soutenus en sortie d’hiver par des apports adaptés.
Les densités de semis devront bien évidement être revues à la hausse à cause du risque de perte à la levée (limaces, risque d’hydromorphie à des stades sensibles, lenteur de la levée...) et du tallage fortement réduit. Pour un semis en limon réalisé habituellement à 250 grains/m2, il faudra augmenter la dose à 275 grains/m2 à partir du 10 novembre pour une implantation en bonnes conditions. Mais en conditions difficiles (sol battant, insuffisamment ressuyé...), il faudra augmenter à 300 grains/m2 puis ajouter + 1 % par jour de retard.
Côté désherbage, pour les quelques situations implantées précocement qui ont pu être désherbées à l’automne, on observe des symptômes de phytotoxicité particulièrement marqués en cas de cumul d’eau important suivant les applications. Pour les situations qui n’ont pas pu être implantées, le décalage de la date de semis sera bénéfique en abaissant la pression des adventices. L’impossibilité de désherber à l’automne obligera le recours à des désherbages de sortie d’hiver.
Les semis tardifs auront permis l’évitement des insectes à l’automne (pucerons d’automne et cicadelle) ; cependant, les implantations de novembre ou décembre conduisent le plus souvent à des levées très lentes, qui peuvent exposer les plantules aux limaces.
Enfin, la question du changement d’espèces pourra également être envisagée selon les situations avec, par exemple, l’implantation d’une orge de printemps à la place d’un blé comme alternative intéressante.


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