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Séparation des activités de vente et de conseil des phytos : le point de vue Noriap

Pour le vice-président de la coopérative Noriap, c’est tout le modèle coopératif qui est remis en cause avec la séparation des activités de conseil et de vente des phytos, mais aussi avec l’ordonnance sur la coopération agricole. Explications.

Luc Vermersch : «Ce sont cinquante ans de développement agricole qu’on jette à la poubelle.»
Luc Vermersch : «Ce sont cinquante ans de développement agricole qu’on jette à la poubelle.»
© F. G.

Est-il possible de mettre en place la séparation de la vente et du conseil des phytos dans le délai imparti par l’ordonnance ?
Le délai est extrêmement court, car l’ordonnance impose un nouveau système, dont les contours ne sont pas encore précisés. En interdisant, par ailleurs, les remises et les ristournes, on enlève aux agriculteurs la capacité de se regrouper face aux géants de l’agrochimie. Au final, ce sont cinquante ans de développement agricole qu’on jette à la poubelle.
L’autre ordonnance sur la coopération agricole est dans le même esprit, puisque nous ne serons plus dans le droit rural ou le droit coopératif, mais dans le droit commercial. C’est surréaliste. Et ce sont les agriculteurs qui vont trinquer, car ce seront des euros en moins pour eux. Dernière déception, l’ordonnance sur les prix pour une juste rémunération des agriculteurs. L’objectif n’est pas atteint. Au final, beaucoup de bruit, beaucoup d’espoir dans la loi Egalim, mais pour un résultat loin d’être conforme aux attentes. Et, de surcroît, on aura des charges en plus.

En quoi cette ordonnance n’est-elle pas adaptée aux pratiques du terrain ?
L’ordonnance met en place un conseil stratégique. Par qui ? Pour quel coût ?  Dans tous les cas, il y aura toujours un conseil d’application. Et les vendeurs doivent donner des conseils de sécurité. Quelle articulation entre les trois ? Quelle cohérence ? Et comment répondre aux attentes des clients. Telles sont les questions. Avec ces changements, on va administrer la plaine. Or, la plaine, ça ne s’administre pas à partir d’un bureau.

Quel impact pour les coopératives ?
Cela impliquera une réorganisation complète des coopératives et un changement de modèle économique. Quoi qu’il arrive, les outils économiques, que sont les coopératives, prendront la forme dont les agriculteurs ont besoin.

Quel choix retiendra Noriap entre la vente et le conseil ?
Le choix n’est pas arrêté, mais l’on n’envisage pas de ne pas donner de conseil sous une forme ou autre, car c’est notre ADN et notre métier. On a un vrai savoir-faire en la matière.

Cette ordonnance va-t-elle fragiliser les relations entre coopératives et agriculteurs ?
Pas forcément, car, comme je viens de le dire, la coopérative s’adaptera aux besoins des agriculteurs. Reste que les ordonnances changent la nature des relations entre les coopératives et ses adhérents, puisqu’elles les inscrivent dans une relation commerciale et non de service.

Pensez-vous que cette séparation va entraîner un développement des plateformes de vente de produits phytos en ligne ?
Ce n’est pas l’ordonnance qui va changer les pratiques, mais l’ubérisation de l’économie. Le mode de distribution et de commande de ces produits changera du fait des nouvelles attentes des agriculteurs, mais ils auront toujours besoin de conseil, car nous sommes sur des produits professionnels à risque.

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