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Six agriculteurs de la Somme mènent un projet commun d’irrigation

Six agriculteurs du secteur d’Albert mènent un projet d’irrigation de leurs terres. L’eau devrait permettre aux exploitations d’améliorer la qualité de leurs pommes de terre et de se diversifier.

La présence d’eau (sous ce bidon) a été découverte un peu par hasard, dans une parcelle de Christophe Buisset, à Aveluy. Elle devrait irriguer 89 ha de pommes de terre et de légumes.
La présence d’eau (sous ce bidon) a été découverte un peu par hasard, dans une parcelle de Christophe Buisset, à Aveluy. Elle devrait irriguer 89 ha de pommes de terre et de légumes.
© A. P.

«L’eau, apportée à un moment clé de la vie d’un légume, est un vrai coup de pouce.» Voilà la base de la réflexion qu’ont menée Christophe Buisset, agriculteur à Aveluy, près d’Albert, et six autres agriculteurs voisins. «Nous avons trouvé un forage un peu par chance, avec un sourcier, dans l’une de mes parcelles», confie Christophe Buisset.
Le projet s’est ensuite monté en commun. Trois à quatre kilomètres de tuyaux enterrés, reliés à des sorties, devraient rendre irrigables 258 ha en eau. La police de l’eau (DDTM) a accepté la création du forage et le dossier concernant les quantités est en cours. 160 000 m3 seraient nécessaires chaque année pour irriguer 30 ha de pommes de terre et 59 autres de légumes de plein champ. L’eau devrait être à disposition des parcelles dès cet été.
Reste aux agriculteurs à créer leur Cuma, qui permettra du matériel performant, puis d’acheter un enrouleur et un canon. Christophe Buisset mettra alors son puit à disposition de la Cuma. «D’ici deux ou trois ans, nous aimerions acheter une rampe avec sprinklers», ajoute-t-il. Le coût total devrait s’élever à 150, voire
200 000 E.
Mais le projet est, pour les agriculteurs, l’opportunité de créer de la valeur ajoutée dans leurs exploitations, dont les cultures sont à peu près similaires. «Car l’eau ouvre des portes !» Elle  permettrait notamment de sécuriser le cultures lors des périodes sèches et d’ouvrir à la diversification. «Nous cultivons presque tous des pommes de terre d’industrie. Nous pourrions, par exemple, nous orienter vers le plus haut de gamme.» Idem pour l’assurance d’un haricot de qualité, qui a besoin d’eau pour ne pas faire de fils.

Echange de bons procédés
Olivier Darras, installé à Bouzincourt, y voit un intérêt pour ses endives. 20 à 25 ha de ses parcelles, sur 90 ha, devraient bénéficier de l’irrigation. «Les endives en ont surtout besoin au moment des semis, pour assurer la levée, précise-t-il. Une petite pluie fine et régulière est l’idéal.» L’eau peut même être utile après levée lors des années très sèches, comme il y a deux ans. Pour lui, c’est aussi le moyen de procéder à des échanges de services avec d’autres agriculteurs. «Je peux proposer de partager mon irrigation près de mes parcelles équipées, en échange de profiter d’un autre équipement, proche de mes parcelles non irriguées.»
Les six exploitants concernés font également partie des vingt-deux membres actifs au sein d’un projet de méthaniseur, qu’ils alimenteraient avec les résidus de cultures. «L’irrigation permettrait, pour les deuxièmes cultures, de produire beaucoup de matière en peu de temps.» La pousse du maïs à croissance rapide, du seigle, du triticale, du trèfle ou encore du sorgho serait ainsi boostée.

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