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Sodiaal 2020 : le virage de l’après quota

Sodiaal Union Nord a présenté sa stratégie pour l’après 2015 aux organismes agricoles de la région.

© AAP


«Le 1er avril 2015, c’est bientôt. D’un système administré, nous allons passer à un système entrepreneurial. Les quotas vont en effet disparaître ce qui va modifier l’environnement des éleveurs laitiers, mais aussi les relations avec les organisations agricoles». C’est ce qu’a d’emblée expliqué Olivier Gaffet, président de la région Nord de Sodiaal Union, à l’occasion d’une réunion d’information le 18 mars à destination des organismes agricoles. Parmi eux, les banques, les centres de gestion, le contrôle laitier, les représentants de la formation, l’administration, le syndicalisme… un panel complet des partenaires agricoles. «Ensemble, nous devons accompagner les producteurs de lait pour continuer à avoir une agriculture diversifiée et encore produire et transformer du lait dans notre région demain», a ajouté le président.
Après avoir présenté en détail la coopérative, Frédéric Chausson, directeur du développement coopératif à Sodiaal, a présenté le projet «Sodiaal 2020», la base de la stratégie après quota de l’entreprise. La coopérative a notamment étudié l’environnement : l’offre, la demande, l’évolution de la production chez ses adhérents. Le constat : «nous sommes en face d’un changement majeur avec des nouveaux clients partout dans le monde, clients qui ont un réel pouvoir d’achat et un certain attrait pour la France», a précisé Frédéric Chausson. «A partir de ce cap ‘Sodiaal 2020’, nous avons pu définir les nouvelles règles de gestion des volumes pour l’après quota. Nous avons ainsi commencé à travailler en région. Notre objectif est de gérer les volumes dès avril 2015, et donc d’adapter nos statuts et le règlement intérieur à l’assemblée générale de juin 2014».

Quel volume au 1er avril 2015 ?
Au 1er avril 2015, le volume servant de base au contrat coopératif des sociétaires adhérant sera le quota détenu au 31 mars 2015 par point de collecte, défini par France Agri Mer (voir schéma). Le volume A représente 90 % de la référence totale actuelle de chaque producteur, les autres 10% correspondent au volume B et le reste (en cas de dépassement) passe en volume C, payé au prix de contrôle.
S’est posée également la question de la matière grasse. «Après 2015, il n’y aura plus de gestion de l’influence matière grasse. La méthode retenue est la plus favorable aux sociétaires», a expliqué Olivier Gaffet. Pour ceux qui ont une influence matière grasse positive, le contrat coopératif du producteur est augmenté du volume correspondant à l’influence matière grasse. Sinon, le producteur conserve son contrat coopératif identique en valeur du 1er avril 2015, le volume ne diminue pas.
Par exemple : pour un quota de 300 000 litres. Si l’influence matière grasse est positive de 15 000 litres, la référence au 1er avril 2015 du producteur sera de 315 000 litres. Si elle est négative, la référence au 1er avril 2015 sera de 300 000 litres. A noter que ceux qui ont une référence vente directe, il est possible de transférer la «référence ventes directes» en une «référence laiterie» avant décembre 2014.

Quelles sont les bases de la circulation des volumes ?
La base de la redistribution annuelle des volumes est le bilan de l’équation laitière validé par le conseil d’administration. Cette équation dépend du volume produit par l’ensemble des coopérateurs, des marchés et nouveaux marchés. «L’équation laitière va en permanence équilibrer les ressources (volumes produits et attribution) et les besoins (marchés). Il est fondamental de ne pas avoir des excédents non valorisés dans la coopérative», a continué le président de Sodiaal Union Nord. Et d’ajouter «pour les sous-réalisations, c’est-à-dire ceux qui ne livrent pas la référence du contrat, il n’y aura pas de diminution de la référence non-produite, sauf pour les producteurs qui arrêtent totalement leurs livraisons».

Et pour les jeunes installés ?
Les responsables de Sodiaal Union ont toujours souhaité favoriser les jeunes pour assurer le renouvellement des générations. En 2015, un jeune installé qui souhaite produire davantage de lait doit réaliser une demande écrite du volume souhaité dans son projet. Demande à laquelle Sodiaal répondra obligatoirement. L’attribution d’un volume de lait sera faite en une fois et elle sera plafonnée à 300 000 L/UTA maximum (avec un plafond de 450 000 L/UTA sur l’exploitation). A noter que cette proposition sera rétroactive sur la campagne 2014-2015 et prendra en compte les dotations du bassin. En résumé un jeune qui s’installe sur la prochaine campagne pourra bénéficier de cette attribution. «La définition du jeune agriculteur n’a pas été évidente, a précisé Olivier Gaffet, il doit être âgé de moins de 40 ans, il doit s’installer pour la première fois en lait, être affilié à la MSA à titre principal et déposer son projet économique à la coopérative». Sodiaal réfléchit également à accompagner autrement les jeunes d’un point de vue technique et économique en créant des liens avec les organismes agricoles d’où notamment l’intérêt de cette réunion.

Des possibilités pour avoir du volume supplémentaire
Il existe trois types principaux de stratégies d’exploitation : ceux qui ne souhaitent pas modifier l’équilibre actuel de leur élevage, ceux qui souhaitent conforter leur exploitation en utilisant les places encore disponibles dans la stabulation et ceux qui ont des projets de nouveaux investissements (bâtiment, installation de traite…). «En face, des exploitations arrêtent et donc il y a du volume A à redistribuer et des nouveaux marchés à l’export, essentiellement à prix B», a expliqué Olivier Gaffet. Le volume A disponible sera réparti de façon linéaire. Par exemple 5 à 10 000 L par an selon le volume. Cette redistribution permettra de consolider l’exploitation.
«Pour développer les exploitations, des attributions beaucoup plus élevées pourront être faites, correspondant aux nouveaux marchés pris par la coopérative, a poursuivi Olivier Gaffet. Les nouveaux marchés étant majoritairement à l’export, ces attributions importantes seront donc du volume B, payé au prix B. Il peut être supérieur au prix A mais il est plus volatil. Par ailleurs, pour éviter des demandes de volumes incontrôlées, il est proposé un versement préalable du capital social». A savoir que plus le projet sera détaillé dans le temps, plus la coopérative sera à même de répondre à un maximum de demande.

En chiffres, Sodiaal c’est :

• 14 000 producteurs, soit près de 20% des producteurs de France
• 4,6 milliards de litres de lait collectés, soit près de 20% de la collecte nationale
• 71 départements de collecte
• 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires
• Plus de 70 usines

Et Sodiaal Union Nord, c’est :

• 1 300 producteurs de lait
• 510 millions de litres de lait collectés, soit près de 20% de la collecte de la région
• 4 sites de transformation : Awoingt (59), Doullens (80), Airaines (80), Aires-sur-la-Lys (62)
• 32 véhicules de collecte
• 780 salariés

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