Agronomie
Sortir du cercle vicieux de la compaction
Ce 5 juin à Innov-agri, Julien Hérault, conseiller indépendant en agroéquipement, livrait son point de vue sur le travail du sol en rapport avec son bon fonctionnement. «Création de particules à court terme signifie compaction à long terme», rappelle-t-il.
Ce 5 juin à Innov-agri, Julien Hérault, conseiller indépendant en agroéquipement, livrait son point de vue sur le travail du sol en rapport avec son bon fonctionnement. «Création de particules à court terme signifie compaction à long terme», rappelle-t-il.

«On ne peut pas maximiser le rendement sans un travail du sol». Ce 5 juin, lors du salon Innov-agri à Essigny-le-Grand (02), Julien Hérault, conseiller indépendant en agroéquipement, interpelle le public, à l’heure où l’on parle de plus en plus de réduction de travail du sol pour le préserver. «Mais je ne veux pas parler forcément d’un travail mécanique», ajoute-t-il, avec un sourire provocateur. Il rappelle que «les outils de travail du sol sont des moyens pour parvenir à un résultat, mais pas des objectifs agronomiques.»
Pourquoi travaille-t-on son sol ? Pour mieux contrôler la fissuration, le désherbage, la minéralisation… Cependant, «une structure particulaire est très satisfaisante, à l’instant T, mais très instable. Elle causera une compaction, y compris en surface avec la création d’une croûte de battance.» Beaucoup d’agriculteurs seraient enfermés dans un cercle vicieux : ils interviennent mécaniquement car leur sol est compacté, créant un excès de particules, et le sol se recompacte dès la première pluie. «L’objectif doit être de viser une structure grumeleuse, qui ne peut être formée que par le vivant, car aucun outil de travail du sol mécanique ne fabrique de structure grumeleuse.» Pour l’expert, les outils de travail organiques (qui restituent de la matière organique, tels que fumier, couverts) feront la stabilité structurale. «Un sol résilient est beaucoup moins sensible à la reprise de compaction», assure-t-il.
Julien Hérault ne bannit néanmoins pas tous les outils de travail du sol. «Ce travail du sol doit être le plus durable possible.» Cela passe par le juste réglage des machines, pour limiter la mise en particules de la terre. Mieux vaut limiter les outils qui présentent une largeur de pointe et un angle d’attaque forts. Et surtout, tout travail du sol doit être compensé par une maximisation du travail du sol organique.