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Sous le méteil, la prairie plutôt que la plage

En 1968, on disait «sous les pavés, la plage». En 2021, le slogan réapparaît avec «sous le méteil, la prairie plutôt que la plage !». Depuis plusieurs années, la culture du méteil a tendance à se développer.

Il existe de multiples méteils, en fonction des composants et des dates de semis. 
© Semae

La définition du mot méteil est l’association de deux céréales : le blé et le seigle. Mais l’usage courant aujourd’hui du mot méteil est une association au minimum d’une céréale à paille avec au moins une légumineuse à grosses graines : pois, vesce, féverole. On utilise aussi parfois le terme «mélange fourrager».  Il existe de multiples méteils, en fonction des composants et des dates de semis. En effet, les semis sont possibles au printemps, à l’été ou à l’automne. Le méteil peut être une culture principale ou une culture dérobée. On peut récolter le méteil en ensilage ou le faire pâturer (au fil), ou bien encore conduire la culture jusqu’à la maturité des graines et le moissonner. Celui-ci permet de produire un fourrage abondant, à la fois équilibré, appétent et sans intrants tout en diversifiant la rotation et la ration. Il semble opportun de faire le point aujourd’hui sur le sujet, tant les situations peuvent être diverses. Ne dit-on pas «il y a autant de types de méteils que de paysans ?». C’est aussi l’occasion de réfléchir sur les façons d’insérer le méteil dans un système cultural.

 

Choisir son méteil en fonction de la date de récolte

Les périodes de récolte des méteils en ensilage vont dépendre avant tout des besoins sur l’exploitation. Le type de méteil et la période d’implantation découlent de ces besoins. Pour une récolte en mai-juin, les méteils seront semés à l’automne précédent. Pour une récolte en juillet et août, il sera nécessaire de semer les méteils au printemps. Enfin, pour une récolte fin octobre, les méteils seront semés en été (juillet). Toutes ces dates doivent bien sûr être adaptées en fonction de la zone géographique et du climat de l’année en cours. Le choix des composants du méteil doit se faire également en fonction de différents critères. La priorité sera donnée à la qualité ou à la valeur alimentaire, mais aussi à la quantité souhaitée. Il faudra également prendre en compte les contraintes naturelles comme par exemple l’hydromorphie ou les conditions climatiques particulières au moment du semis.

Si la céréale est semée et récoltée la même année, il faudra choisir des variétés de printemps, alternatives pour qu’il y ait une production d’épis. Si la céréale est destinée à passer l’hiver, il faudra utiliser des variétés d’hiver, non alternatives.

Pour les légumineuses dites «à grosses graines», pois, vesces et féveroles, le choix se fera en fonction de la date de semis. En fonction de cette dernière, les choix se porteront sur des variétés d’hiver résistantes au froid ou des variétés de printemps.

 

À quelle dose faut-il semer ?

Les densités de semis se font en fonction du souhait du ratio céréales/légumineuses. 200 à
240 graines de céréales avec
30 graines de légumineuses sont préconisées pour les mélanges avec une majorité de céréales. En revanche, pour obtenir un fourrage plus riche en protéines, un mélange de 100 graines de céréales et 60 graines de légumineuses sera adapté. On peut aussi faire le choix d’un mélange de légumineuses sans céréales. Dans ce cas, il sera nécessaire d’implanter environ 80 graines par m² de ces légumineuses. Il faut donc connaître les PMG (poids de mille grains).

 

Après le méteil, produire un autre fourrage

Le plus souvent, à la récolte du méteil, les conditions agronomiques sont excellentes (jours longs, bonne température, bonne réserve hydrique dans le sol, présence d’azote, sol propre). Comment valoriser cette situation très favorable ? Il est bien sûr possible de semer des fourragères après le méteil, mais il faut intégrer la durée de l’implantation et le risque climatique. Un coup de sec ou de chaleur pourrait détruire ou pénaliser fortement les jeunes plantules de graminées et de légumineuses.

 

Anticiper avec un semis sous couvert

Pourquoi ne pas anticiper et semer la prairie en même temps que le méteil ou bien lorsque celui-ci est déjà implanté ? Là aussi les situations sont multiples.

Dans un méteil semé en octobre, la période est trop tardive pour semer des fourragères. Toutefois, il est possible d’attendre mars ou avril pour semer en sursemis dans ce méteil. Les jeunes plantules vont alors se développer, acquérir de la maturité physiologique, sous la protection du méteil et sans être concurrentes. Une fois le méteil récolté, ces fourragères vont alors se développer et produire très rapidement en écartant le risque lié à la chaleur ou à la sécheresse.

Pour les méteils semés au printemps ou en juillet, un semis associé le même jour est envisageable. Le méteil se sème d’abord à 4 cm de profondeur et il convient de repasser ensuite pour semer les fourragères (graminées et/ou légumineuses) à 1 cm de profondeur.

Les gains de matière sèche et de sécurité sont conséquents. En cas de semis de prairie en même temps que le méteil ou bien lorsque celui-ci est déjà implanté, il est recommandé de réduire la densité de semis du méteil de 30 %.

Le choix des graminées et/ou légumineuses fourragères se fera en fonction de la durée souhaitée pour conserver la prairie ainsi implantée, de l’usage que l’on veut en faire ou, enfin, de la saisonnalité de production envisagée.

Cette technique rentre tout à fait dans le cadre d’une agriculture écologiquement intensive et performante techniquement et économiquement.

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