Oléagineux
Soutenir la croissance du colza pour limiter la nuisibilité des insectes
Limiter l’impact des ravageurs d’automne du colza passe en premier lieu par l’installation d’un colza robuste.
Limiter l’impact des ravageurs d’automne du colza passe en premier lieu par l’installation d’un colza robuste.


Une culture bien implantée avec une croissance continue tout au long de l’automne et une reprise dynamique limite la nuisibilité des larves.
Lorsque l’apport en azote est insuffisant pour soutenir la croissance, il est possible, sous conditions réglementaires, d’apporter jusqu’à 30 unités d’azote (uN) à l’automne.
Le soutien de la croissance s’inscrit dans une stratégie de lutte intégrée
La lutte contre la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal passe par des techniques de protection intégrée. Elles permettent à la culture d’être plus tolérante aux infestations larvaires. Il est aujourd’hui démontré qu’un colza bien implanté avec une biomasse par pied importante et une croissance continue limite la nuisibilité des larves.
Les semis précoces avec une densité maîtrisée, les apports de produits organiques ou les engrais starter au semis contribuent à cet objectif. Toutefois, dans certains contextes (semis précoce et faible minéralisation), l’apport en azote peut être insuffisant pour soutenir la croissance du colza tout l’automne. Dans ces situations, strictement encadrées par les arrêtés régionaux, un apport minéral maximum de 30 unités d’azote en végétation est autorisé à partir du stade
4 feuilles, entre le 1er septembre et le 15 octobre.
Un bénéfice validé par les travaux de l’institut
Pour valider l’intérêt de l’apport en végétation et soutenir l’évolution de la Directive nitrates (PAR 7), Terres Inovia et ses partenaires ont conduit de nombreuses expérimentations régionales. La synthèse produite par l’institut en 2024 confirme que l’azote minéral apporté à l’automne est bien valorisé par la culture et n’aggrave pas les fuites de nitrates dans l’eau. Le gain moyen de biomasse atteint environ 500 g/m² par rapport au témoin non fertilisé, avec un coefficient apparent d’utilisation proche de 1.
Nous notons également l’intérêt de l’apport en végétation pour soutenir la croissance sur la fin de l’automne lorsque les larves colonisent les plantes (figure). Cela se traduit par un léger bénéfice sur la réduction du nombre de plantes déformées par les insectes.
Dans notre référentiel, avec une pression larvaire limitée, l’apport d’azote en végétation réduit de 40 % le pourcentage de plantes déformées par les larves par rapport au témoin non fertilisé. L’apport d’azote au semis permet de réduire ce pourcentage de 30 %. L’écart avec le témoin est significatif, mais la différence entre les deux types d’apports n’est pas significative.