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Stéphane Le Foll dévoile son plan pour l’agro-écologie

Le ministre met en avant des techniques qui tentent de combiner l’intérêt écologique et la rentabilité économique.

Pour Stéphane Le Foll, ce sera un dispositif fait d’incitations plus que de contraintes.
Pour Stéphane Le Foll, ce sera un dispositif fait d’incitations plus que de contraintes.
© Actuagri

Le ministre de l’Agriculture entend agiter les foules du monde agricole. Avec un discours de presque une heure, il a démontré que l’agro-écologie est «l’enjeu majeur» des années à venir. Sans concessions, le 18 décembre, il n’a pas posé la question de savoir «qui veut ou qui ne veut pas produire autrement» mais l’a affirmé. Le projet agro-écologique pour la France peut démarrer.
La «mutation» des modèles de production agricole se fera en trois axes : connaître et capitaliser, diffuser et former, inciter. Au cœur du dispositif se trouve l’enseignement agricole où des programmes nouveaux réconciliant agronomie et écologie seront mis en place. Des évolutions qui seront traduites dans la loi d’avenir pour l’agriculture de 2013. L’Inra fera aussi de l’agro-écologie une de ses deux disciplines émergentes.
Toute bonne politique se doit d’avoir des plans. Stéphane Le Foll en compte six. Trois sont déjà avancés : les plans écophyto «renforcé et rénové» avec des objectifs plus précis, écoantibio incitant au changement de modèle de production dans l’élevage et ambition bio 2017 pour le soutien au développement l’agriculture biologique. Côté nouveauté : le plan abeilles sera mis en place dès début 2013. Il comprend notamment le développement de la production apicole en France et l’amélioration de la santé des abeilles. Un plan protéines végétales contribuant à l’autonomie fourragère et incitant à la culture des légumineuses fait aussi partie des ambitions. Et enfin un plan méthanisation qui permettra de gérer et valoriser l’azote présent dans les effluents d’élevage «à condition qu’il n’y ait pas de diminution de l’alimentation animale».
Devant Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche et Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, Stéphane Le Foll a assuré «mobiliser tout le monde» autour de son projet. Pour se faire, chambres d’agriculture, coopératives agricoles dont les Cuma, instituts techniques agricoles, réseaux d’agriculteurs mettront la main à la pâte. Dans l’idéal, le collectif primera grâce aux groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), modèles d’organisation collective permettant de réaliser des investissements ou d’effectuer des changements de pratiques agricoles. Ces groupements bénéficieront d’une fiscalité avantageuse et pourront mobiliser les outils budgétaires de la Pac.

Budget
Stéphane Le Foll a évincé la question du budget, arguant que celui-ci dépendra de la Pac 2014-2020 en cours de négociation à Bruxelles. Mais pour rassurer les agriculteurs, il a insisté sur le fait que «l’agro-écologie sera la priorité pour le deuxième pilier». Des «MAE systèmes» seront privilégiées pour «accompagner le changement sur les exploitations dans la globalité». Les crédits du Casdar seront réorientés lors du programme national de développement agricole 2014-2020 et 3 M€ supplémentaires devraient être alloués au projet agroécologique. Certains projets pourraient également être financés par FranceAgriMer et l’Odeadom (Outre-Mer). La réforme fiscale de l’automne 2013 prendra aussi des mesures en faveur d’une fiscalité écologique. Au final, le terrain pour l’agro-écologie est prêt mais les semis restent à lever.

REACTION

«L'agro-écologie va dans le bon sens, pas la directive nitrates»
La Fnsea, les JA, l’Apca et Coop de France reconnaissent que le projet agro-écologique du ministre de l’Agriculture «va dans le bon sens». «Il ne met pas en opposition les systèmes de production, donne une grande importance aux démarches collectives et prône des espaces de liberté pour l’innovation en agriculture» estiment-elles.
Une démarche en contradiction complète avec l’attitude hyper réglementaire qu’ont adoptée les pouvoirs publics sur l’application de la directive nitrates avec «des normes déconnectées de la réalité et pouvant entraîner la disparition de l’élevage sur des pans entiers du territoire national».
Les organisations agricoles réitèrent leur demande d’un moratoire sur la délimitation des zones vulnérables «dans l’attente de travaux scientifiques et juridiques cohérents». Pour l’élevage, pas question de retenir des durées minimales de stockage qui ne tiennent pas compte des capacités agronomiques des sols, de la diversité des effluents et des mises aux normes coûteuses déjà réalisées.

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