Élevage laitier
Suivre la reproduction pour agir sans subir
Comme chaque année, les marges brutes calculées par Avenir conseil élevage le rappellent : 90 % des produits de l’atelier lait proviennent du lait livré. Produire le volume, c’est assurer une grande part du revenu. Pour y parvenir en garantissant l’effectif productif, le suivi de la reproduction est indispensable. Un tableau de bord avec des indicateurs choisis et réactifs est un atout précieux afin de maintenir et de faire évoluer les résultats de reproduction.
Comme chaque année, les marges brutes calculées par Avenir conseil élevage le rappellent : 90 % des produits de l’atelier lait proviennent du lait livré. Produire le volume, c’est assurer une grande part du revenu. Pour y parvenir en garantissant l’effectif productif, le suivi de la reproduction est indispensable. Un tableau de bord avec des indicateurs choisis et réactifs est un atout précieux afin de maintenir et de faire évoluer les résultats de reproduction.


L’intervalle vêlage vêlage (IVV) moyen des troupeaux laitiers de la région Hauts-de-France est de 418 jours en 2022-2023 d’après Reproscope*. Le même indicateur se situe à 403 jours pour les élevages adhérents à Avenir conseil élevage. Dans les deux cas, l’IVV a nettement diminué en dix ans (dix jours pour les chiffres Reproscope et dix-neuf jours pour ACE).
Quel objectif d’Intervalle entre deux vêlages ?
L’IVV est un critère important puisqu’il reflète en partie la précocité de la mise à la reproduction après vêlage afin de maintenir un stade de lactation moyen proche de l’optimum (6 à 6,5 mois, voire 5,5 à 6 dans les élevages robotisés), au profit du niveau de production du troupeau. Globalement, l’IVV devrait être inférieur à 400 jours, quel que soit le système d’élevage et le niveau de production des vaches.
Pour y parvenir, il faut viser un délai de remise à la reproduction rapide. L’objectif global du troupeau pourrait se situer à 70 jours, même si le seuil de 90 jours après le vêlage reste un objectif individuel raisonnable. En effet, il peut y avoir quelques vaches inséminées plus tard (à cause d’un vêlage difficile par exemple), mais elles ne devraient pas représenter plus de 10 % du troupeau. Dans la continuité de cette mise à la reproduction, la fécondation dès la première insémination devrait atteindre 40 %.
Ces deux critères (% de vaches inséminées avant 90 jours et réussite à l’IA1) sont directement liés à la conduite du tarissement (durée et alimentation). Une vache bien préparée au vêlage sera capable de faire face au pic de lactation en limitant son amaigrissement. Elle pourra exprimer une première chaleur rapidement et produire des follicules de qualité. La maîtrise du tarissement est un des leviers pour faire vieillir les vaches au sein du troupeau.
Enfin, la maîtrise de l’IVV requiert aussi de détecter les animaux non gestants rapidement. L’analyse de gestation dans le lait est un moyen simple et efficace dès 28 jours après l’IA.
Pas d'IVV court sans augmentation de la longévité !
Seul, l’IVV n’est pas un critère suffisant à l’analyse de la reproduction d’un troupeau. Un IVV de moins de 400 jours peut, par exemple, résulter d’un renouvellement élevé. La proportion de primipares dans l’effectif suivi par Avenir conseil élevage qui se situe à 36,2 % pourrait être abaissée. Une vache est réellement adulte à cinq ans, c’est à cet âge qu’elle est en mesure de produire ses plus belles lactations. Le nombre moyen de lactation de l’élevage devrait donc se situer entre 3 et 4. Cette longévité correspond à un taux de renouvellement situé entre 25 et 30 %. De plus, l’augmentation de la longévité favorise le litrage produit par jour de vie, élément clé de la rentabilité d’un élevage.
Un bon départ pour durer longtemps
Même si ce n’est pas intuitif, c’est en grande partie dans les premiers mois de vie de l’animal que se joue l’allongement de sa carrière. D’après l’étude réalisée dans le cadre des Hivernales d’Avenir conseil élevage en 2024, une génisse qui atteint les standards de développement entre 0 et 6 mois (200 kg quel que soit l’âge au vêlage visé) est suffisamment solide pour produire durablement.
L’appellation «fonction de luxe» de la reproduction appuie le fait qu’une vache en bonne santé a bien plus de chance d’être gestante. Cependant, le suivi de la reproduction n’est pas un luxe, c’est un des piliers de la conduite du troupeau. IVV et longévité sont les indicateurs à suivre de près pour tirer le meilleur bénéfice de l’investissement génétique au profit du revenu des élevages et aussi pour favoriser le bilan carbone de la production laitière.
* Reproscope rassemble les données fournies par les chambres d'agriculture, l'Inra, l'Institut de l'élevage, les organismes de contrôle de performances et d'insémination artificielle et les organismes de sélection aux Systèmes nationaux d'information génétique et à la Base de données nationale d'identification.
Un bilan simple et dynamique pour suivre la reproduction

Le bilan de reproduction d’Avenir conseil élevage établit un point de situation précis en compilant plusieurs indicateurs calculés de manières dynamique tous les mois. Pour être efficace et visualiser les tendances à venir, le tableau de bord met en regard la situation des vaches et celles des génisses, sans oublier le critère de la longévité. Chaque résultat est comparé à des repères techniques à atteindre ou à maintenir pour une bonne efficacité économique. Pour les génisses, ils sont adaptés aux pratiques et à l’historique de l’élevage.