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Tassement des sols : quelle compaction après une culture de betteraves ?

La 6e journée Mont Blanc a été organisée à Cachy (80) par Saint Louis Sucre. Le thème retenu était la compaction des sols après une culture de betteraves.

Les tassements profonds des sols sont les moins réversibles.
Les tassements profonds des sols sont les moins réversibles.
© Saint Louis Sucre



S’il y a bien une question récurrente dans le milieu agricole depuis quelque temps, c’est la compaction des sols engendrée par l’utilisation de matériels de plus en plus lourds, particulièrement dans la culture de la pomme de terre et celle de la betterave, cultures d’importance s’il en est dans notre région. D’après les études menées notamment par Agro-Transfert, depuis plusieurs années, il résulte que les Hauts-de-France sont particulièrement exposés à cette problématique. Et pour cause.
«Le poids des machines est toujours plus élevé avec le développement des intégrales dans la culture betteravière», indique Vincent Tomis, chef de projet «Sols et agro-systèmes» chez Agro-Transfert. Avec pas moins de 28 tonnes par essieu, lors de l’implantation des cultures, les zones sont inévitablement tassées après le labour, entraînant notamment un problème de conformation des pivots de betteraves. Et le tassement observé est profond tant sous le labour que dans l’horizon pédologique, soit à 45, voire 50 cm de profondeur. «Or, ces tassements sont difficilement réversibles», dit-il.

Diagnostiquer
Un diagnostic s’impose donc pour comprendre ce qu’il en est. Trois méthodes sont à la portée des agriculteurs : la tige pénétrométrique, le mini profil 3D et le test bêche. La tige pénétrométrique consiste à évaluer la résistance à la pénétration d’une tige métallique et indique l’état de compaction du sol. Le mini profil 3D consiste, lui, à extraire un bloc de sol avec les fourches à palettes d’un télescopique ou d’un chargeur frontal. Enfin, le test bêche prend en compte l’activité des vers de terre pour aider l’utilisateur à reconnaître les traces de bioturbation.

Agir sur le poids des machines
S’il y a bel et bien un incontournable pour remédier au tassement des sols, c’est celui de limiter le poids par essieu et décomposer les charges. En ce qui concerne les pneumatiques, la pression du gonflage agissant sur la pression du sol, la vigilance s’impose, car celle-ci a un impact important sur les rendements. «La diminution peut aller jusqu’à 30 % dans les buttes foulées en haute pression gonflage par rapport aux buttes non foulées», indique Vincent Tomis. Il est bon de privilégier des pneus larges et de descendre la pression des pneus des bennes, par exemple à 2,5 bars, pour obtenir une surface de contact maximale avec le sol. Mais des pneumatiques plus larges ne permettent pas de limiter la profondeur atteinte par le tassement en cas de charge élevée. Autre stratégie, toujours dans le but d’éviter le tassement : se limiter à des tracteurs de 200 chevaux de 7 tonnes maximum.

Travailler le sol
Autre action : la régénération par le travail du sol. Comment ? Par le labour et le décompactage en conditions humides. Reste que le décompactage ne se pratique pas n’importe comment, ni à n’importe quelle période. «Avant toute intervention, il faut vérifier si celle-ci se justifie», prévient Guy Rousseau, ingénieur du Ceta d’Ham Vermandois. Pour ce faire, un diagnostic préalable doit être réalisé avec la tige pénétrométrique, puis avec le mini profil 3D pour repérer la présence de zones tassées et observer si elles sont fissurées ou perforées par des galeries de vers de terre. Il faut aussi prendre en compte la sensibilité au tassement de la culture suivante.
Quant à la profondeur à atteindre  pour le décompactage, dans l’idéal, placez la pointe de la dent du décompacteur à  2 à 3 cm sous la zone tassée. Pour atteindre la profondeur de la zone tassée et éviter la création de terre fine, le sol ne doit pas être trop sec, ni  trop humide pour éviter le lissage.
Après l’intervention, il est impératif de vérifier l’efficacité et la profondeur atteinte, comme de maintenir durablement l’effet du compactage en implantant un couvert végétal.
Les processus naturels, comprenez la biologie du sol (vers de terre, racines) et le climat, participent aussi à la régénération des sols, mais le processus est lent, à savoir plus de trois ans et n’est actif qu’en surface. S’il n’existe pas de tassements irréversibles dans les conditions françaises, il est des situations plus difficiles à rattraper que d’autres.

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