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Tereos : résultats économiques et gouvernance

Alors que les assemblées de section élisent les délégués qui les représenteront à l’assemblée plénière, Tereos présentait les résultats du groupe, le 12 juin, à Paris. Bilan, avenir de la filière et devenir de la gouvernance avec François Leroux, président du conseil de surveillance.

François Leroux : «On fera en sorte que toutes les régions soient représentées au sein du conseil de surveillance, ce qui est déjà le cas aujourd’hui.»
François Leroux : «On fera en sorte que toutes les régions soient représentées au sein du conseil de surveillance, ce qui est déjà le cas aujourd’hui.»
© Tereos

Quels sont les résultats économiques du groupe ?
Comme l’ensemble des acteurs européens, nous pâtissons de la chute des cours du sucre en Europe et dans le monde, ainsi qu’une forte baisse des volumes de betteraves due à la sécheresse qui a frappé le vieux continent. Le résultat net 2018-2019 part du groupe, hors éléments exceptionnels, est de - 212 millions d’euros contre - 242 millions d’euros pour 2017-2018.
On enregistre une baisse de 334 millions d’euros sur l’exercice 2018-2019 pour notre chiffre d’affaires consolidé, à hauteur de 4,4 milliards d’euros, qui est à rapprocher d’une baisse de notre résultat opérationnel de 320 millions d’euros (l’Ebitda ajusté est de 275 millions d’euros).
Quand on regarde les activités sucrières européennes, on est une des seules entreprises européennes à être parvenue à garder un Ebitda très légèrement positif, y compris sur la fin de l’année, période qui fut la plus compliquée. C’est un point de satisfaction pour nous, et on s’attend à ce qu’il reste positif en 2019-2020. Enfin, on peut relever que l’Ebitda ajusté, réalisé hors de la division Sucre Europe, représente plus de 86 % du total du groupe sur l’exercice 2018-2019 contre 70 % l’an passé. Autrement dit, les résultats 2018-2019 bénéficient de la stratégie de diversification et d’internationalisation du groupe.

Quel est le niveau de la dette ?
Le niveau de la dette nette se situe à 2,5 milliards d’euros au 31 mars 2019, contre 2,35 milliards d’euros au 31 mars 2018.

Quelle stratégie retenue pour la gestion de la dette ?
La stratégie porte sur la poursuite de la diversification et de l’internationalisation des activités du groupe en développant des marchés à l’export avec les clients, ainsi que sur la saturation de nos outils industriels. On peut le faire, car on s’y est préparé depuis longtemps, en fermant notamment il y a dix à quinze ans huit usines.
Pour soutenir cette stratégie, le principal moyen est le plan de compétitivité que nous avons lancé, «Ambition 2022», qui va aboutir à 200 millions d’euros d’économies, dont un quart porte sur Sucre France et trois quarts sur l’ensemble des activités dans le monde. Près de mille actions ont été ciblées. L’ensemble des équipes est mobilisé.

Dans cette recherche de réduction de la dette, vous venez d’annoncer un projet d’évolution de votre partenariat avec l’Italien ETEA. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’opération consisterait à racheter à ETEA sa participation de 50 % dans Sedalcol France (distillerie Nesle) et à céder à ETEA la participation de 50 % du groupe dans Sedamyl et Sedalcol UK (usines de Saluzzo en Italie et de Selby au Royaume-Uni). L’objectif de cette transaction est double. D’une part, il permettrait de renforcer stratégiquement le dispositif commercial et industriel des activités amidonnières et alcool éthanol de Tereos Europe. D’autre part, il permettrait de réduire la dette de 222 millions d’euros et générerait une plus-value estimée à 140 millions d’euros.

Avec le nouveau prêt obtenu pour rembourser l’emprunt obligataire, votre situation financière s’est-elle assainie ?
La situation financière de Tereos est très saine. On a fait une opération avec trois banques pour rembourser la moitié de l’emprunt obligataire d’ici mars 2020, soit 250 millions d’euros sur les 500 millions, qui permet de baisser le coût de la dette.

L’ouverture du capital est-elle toujours d’actualité ? Si oui, pour quel projet ?
Sur ce sujet, nous avons la même stratégie que celle lancée il y a dix ans, soit de financer et de poursuivre notre développement. Mais, en face de cela, il faut des moyens. Parmi ceux-ci, il y a la dette et d’autres possibilités à étudier. Dans tous les cas, ce n’est pas une question urgente aujourd’hui. Mais il faut quand même étudier la question et se préparer le jour où la situation sera idoine. On reprendra le sujet, si c’est également le souhait des coopérateurs, à l’issue des assemblées générales.

Quelles sont vos perspectives et le prix de la betterave ?
Fin mars, nous avons défini une grille de prix d’acompte. Même en bas de cycle du marché du sucre, on peut compléter le prix de la betterave à 25 e/t. Pour un prix panel à 300 e/t de sucre, en prix de betterave, ça donne 19 e. Avec un prix à 350 e/t, on atteint 22 e, et à 400 e/t, on atteint 25 e. L’an dernier, on était à 300 e/t. A mi-juin, nous sommes à 400 e/t. On assiste sur le marché mondial à une inversion des volumes, après une longue période d’excédent. La situation a également changé sur le marché européen. Si le prix de la betterave dépend du marché, cela va aussi dépendre des résultats en fin d’année. S’ils sont bons, on pourra faire une ristourne sur le prix d’acompte. Dans tous les cas, je suis optimiste au regard des évolutions du marché, réaliste devant les défis qui nous attendent et confiant dans nos équipes de salariés et d’élus au travail.

En termes de gouvernance, les statuts seront-ils retouchés et pour quoi faire ?
Après une longue période d’harmonisation de nos conditions de prix, on a réalisé l’an dernier une fusion de dix coopératives pour créer la coopérative unique, qui a abouti à six régions, quatre commissions thématiques et des sous-commissions. Nous nous sommes aussi penchés sur l’évolution des relations entre la coopérative unique Tereos SA, ses clients et ses fournisseurs. On a sans doute des points à améliorer. L’autre volet est la relation entre la coopérative et ses coopérateurs. On est en train de faire évoluer le pôle agricole pour répondre aux attentes. Pour ce faire, on a lancé une grosse opération de transformation, du nom de «Terre active», qui va démarrer par une large consultation de l’ensemble des coopérateurs et des élus de région.
Un autre point important, c’est l’évolution du conseil de surveillance et la préparation de l’avenir. Compte tenu de la taille de l’entreprise, de sa diversification importante et de sa mondialisation, on a un besoin de  formation important. Un programme de formations qualifiantes sera lancé en septembre pour les élus de tous les niveaux. Et quand je parle de préparation de l’avenir, il faut que des jeunes intègrent le conseil de surveillance et se forment rapidement. Enfin, on s’est laissé la possibilité d’augmenter le nombre des membres du conseil de surveillance. Il pourrait passer de vingt et un à vingt-cinq, comme le prévoient les statuts, comme d’intégrer quatre stagiaires après les élections.

La représentation des territoires peut-elle évoluer ?
Nous n’avons pas prévu de modifier les statuts. Dans tous les cas, on fera en sorte que toutes les régions soient représentées au sein du conseil de surveillance, ce qui est déjà le cas aujourd’hui.

L’assemblée plénière comprendra des élections. Que va-t-il se passer ?
Ce sont des élections partielles qui conduiront au renouvellement d’un tiers des membres du conseil de surveillance, élus par les 180 délégués de section. Ensuite, le conseil de surveillance élira un bureau, son président, ses  vice-présidents, ses membres et les présidents des commissions.

Serez-vous de nouveau candidat au poste de président ?
Je suis candidat à mon renouvellement en tant que membre du conseil de surveillance et, le cas échéant, potentiellement, je pourrais l’être au poste de président.

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